a letter for u

494 80 55
                                    

"Chère personne qui me lira,

Je pensais être né pour nuire c'est tout. Avant que je ne le rencontre. Lui. Je n'avais jamais compris quelque chose de ce monde, enfin de cette société, j'avais toujours été différent et critiqué. Pourquoi ? Mon style vestimentaire, mon style musical, ma façon d'être et de penser. Je semblais donc "bizarre" mais cela ne m'importait peu. Alien, c'était mon surnom et je venais d'une autre planète d'après mes "amis". J'en rigolais au début, parce que c'était mes amis, mais c'est ce que je croyais. Ils étaient juste à mes côtés pour me critiquer et me juger. Au bout d'un moment, j'en ai eu marre, c'était devenu lourd les insultes. En plus de cela, elles se faisaient de plus en plus méchantes. Tellement hypocrites les gens. J'ai alors commencé à développer des troubles de personnalité, et être mal dans ma peau. Je n'avais plus rien, ni personne pour m'aider et les problèmes se multipliaient : famille, santé, notes... La mutilation arriva subitement dans ma vie, c'était une habitude. Tout les soirs. Mais ça me faisait me sentir mieux. Je n'avais plus d'envie et je ne ressentais plus aucune douleur, même le faux sourire avait disparu. J'étais devenu sans âme. Mon cœur s'était changé en pierre. Plus rien ne m'atteignait. Les jours enfin plutôt les années passèrent, je suis rentré au lycée. Je n'adressais la parole à personne, je pense que j'étais même invisible de tous. Mais au moins, on ne me critiquait plus, on ne me jugeait plus et je pouvait être moi même. Mes parents m'avaient forcé à consulter un psychologue, car pour eux je devenais fou. Pourquoi n'ont-ils pas chercher à comprendre hein ? Ils ne m'aimaient pas. Ça se voyait. J'étais comme leur colocataire. Chaque mois, ils me donnaient de l'argent pour que je puisse faire ma vie. On ne mangeait jamais ensemble. Ça me manquait le "Bienvenue à la maison, mon fils d'amour !" Avant oui, j'avais une vie rose avec des parents aimants. Mais un jour tout a basculé, je pensais leur faire confiance, qu'ils me soutiendraient mais non, ils m'ont lâchement abandonné, étant dégoûté de moi. C'est triste qu'une simple orientation sexuelle puisse faire ça ? Dire que j'avais prévu de le dire à mes "amis", j'ai reçu une bonne douche froide. Bref, je me suis égaré du sujet. Désolé. J'avais donc consulter le psychologue et il m'avait conseillé de m'inscrire sur un site de rencontres virtuelles. Pour me faire de nouveaux amis apparemment. Enfin, je dis conseillé mais il m'avait déjà crée un compte. Il avait pris mon portable et installait l'application. Mon pseudo était "V" parce que d'après lui je sortirais victorieux de cette expérience. Après quelques jours, une personne assez semblable à moi était venue me parler : "J_Jgkook". Finalement, c'était vite devenu mon ami, il était très adorable, malgré ses quelques problèmes. Je lui faisais totalement confiance et un jour que je m'étais fait harcelé au lycée, il m'avait appelé pour la première fois et m'avait réconforté me faisait éviter le suicide. C'était devenu la personne que j'aimais le plus au monde. Mais d'un coup, tout a basculé, sa bipolarité ? Il me détestait et avait totalement coupé les ponts avec moi. J'étais horriblement triste. Par la suite, sur la même application j'ai rencontré Jung Hoseok, il avait un an de plus que moi. Il est tombé amoureux de moi et je suis sorti avec lui. Non, je ne l'aimais pas mais c'était juste pour savoir ce que c'était la sensation d'être en couple. Pendant un mois, on s'est envoyé des mots doux. Jungkook me manquait. Hoseok a voulu qu'on se rencontre, à Séoul, j'y suis allé mais ça a mal tourné. Il m'a violé. J'en garde un très mauvais souvenir. Jungkook m'a reparlé, j'étais très heureux. Il m'a dit qu'il avait besoin de temps pour réfléchir. Il m'a aussi dit qu'il n'avait plus de problèmes psychologiques et qu'il n'était plus triste ! Il avait de la chance lui... Mais j'étais heureux. J'ai recommencé à me faire frapper au lycée, de plus en plus violemment. Mais, ça allait Jungkook était là pour moi. Quand je lui parlais, mon cœur battait plus vite. Je ne comprenais pas mais je pense que c'était normal. Il m'avait demandé de faire un appel caméra un jour, j'avais honte de mes blessures mais il a vraiment insisté. Alors j'ai accepté, il était vraiment très très beau. En plus de toute cela, il avait un caractère en or. Il m'avait dit que j'étais très mignon... J'avais senti mes oreilles se chauffaient. Mais je sais qu'il avait dit ça pour me remonter le morale, il était comme les autres, il me mentait, me faisait des faux espoirs. Notre appel a duré très longtemps. Mais le lendemain, et ainsi que le surlendemain et pleins d'autres jours, je ne répondais plus à ses messages. Je ne voulais pas d'un ami hypocrite. Je suis allé à l'hôpital, on m'avait totalement ouvert le crâne en me disant "Que comme ça ma folie partira", on m'avait énormément battu, on m'avait droguer aussi. J'y suis resté un mois. Un long mois. J'ai essayé de nombreuses fois, de me débrancher de tous ses fils qui tenait ma vie. Mais chaque fois, on m'en a empêché. Les infirmières sont vraiment stupides. Comme si ma mort allait rendre triste quelqu'un ou autre. J'aurais mieux fait d'être mort. Après être sorti de l'hôpital, je ne suis pas rentré chez moi. Je suis allé dans un sorte d'asile. Un asile pour aller mieux dans ma tête. Une sorte prison. C'était horrible. Chaque jour, un monsieur me demandait de lui raconter ma vie. De lui raconter mon passé. De lui parler de moi. De mes troubles. De comment j'étais dans ma tête. Mais jamais, ô grand jamais, je ne lui ai dit autre chose que mon nom. Kim Taehyung. Je ne serai vous dire combien de temps j'y suis resté. J'avais perdu la vision du temps. J'étais sorti de cette asile, non parce que j'allais mieux, mais bien parce que j'étais un cas désespéré. La toute première chose que j'avais fait en sortant, était d'envoyer un message à la personne, qui pendant tout ce temps avait occupé mes pensées. Jungkook. Il m'avait répondu de suite, il m'avait quelque peu grondé parce que je ne lui avait pas répondu depuis très longtemps, mais je voyais aussi dans son message de la joie. Et pour la première fois depuis longtemps, un léger très léger sourire pris possession de mes lèvres. Quand je suis rentré à la maison de mes parents, ils n'étaient pas là pour m'accueillir, sans surprise, mais je remarqua aussi qu'ils n'étaient pas là du tout. Mais il y avait un mot déposé sur la table basse du salon. Il y avait tout simplement écrit qu'ils en avaient marre de moi, que l'hôpital avait coûté trop cher, et que comme maintenant j'avais 18 ans, je pouvais faire ma vie seul. A part le mot, rien n'était glissé dans la lettre, pas même une moindre somme d'argent. Je devais donc travailler. J'ai essayé de reprendre les cours, mais je restais sur mon portable à parler à Jungkook, Jeon Jungkook m'avait-il dit. Jungkook que j'aimais très fort. Un pillier dans ma vie. La seule personne qui me faisait redevenir la personne que j'étais avant. Une personne qui ressens des émotions. Qui rigole, qui sourit, qui pleure, qui s'énerve, qui s'inquiète mais surtout qui aime. J'avais donc décidé d'arrêter le lycée et de me concentrer sur un travail, pour pouvoir gagner ma vie, me nourrir correctement, et payer l'eau. Pour la maison, mes "parents" me l'avait laissé. Et l'électricité se chargeait grâce aux panneaux solaires. Heureusement qu'il faisait beau temps dans la région. J'avais commencé à travailler dans un café. Mais j'ai été renvoyé de suite étant trop associable. J'ai été au chômage et pendant 3 mois je n'ai point travaillé, pendant ses 3 mois j'ai oublié mes problèmes également. Ayant l'aide de l'état, j'ai pu vivre correctement. Je parlais à longueur de journée à Jungkook, on faisait continuellement des appels, occasionnellement on allumé notre caméra, je n'aimais vraiment pas ça mais Jungkook lui, si. Il disait que mon visage l'apaisait et le faisait se sentir mieux. Et comme j'avais envie de voir son visage. J'acceptais et le "occasionnellement" devient constamment. J'étais devenu accro à lui. Je ne pouvais m'en passer et je crois que c'était réciproque. J'irai même jusqu'à dire que je croyais que j'étais tombé amoureux de lui. Mon cœur battait vite, mes joues chauffaient rapidement, et j'étais très sensible à ses compliments. Oui il aimait souvent me complimenter, me disant fréquemment que j'étais adorable, mignon, gentil, beau. A l'aube d'un jour parmi tant d'autres, je m'étais réveillé avec une bosse entre les jambes. Dû à mon rêve quelque peu érotique que j'avais fait de Jungkook. Je m'étais même soulagé en pensant à lui, sa beauté angélique, sa douce voix. Quelques temps après cette événement, il m'avait présenté à un ami à lui "Park Jimin". Enfin, Jungkook ne le connaissait pas mais ce dernier lui avait envoyé une invitation. Il avait crée une discussion de groupe où l'on était tout les trois. Le courant est vite passé. Car contrairement au réel en virtuel j'étais plutôt sociable, en message. On s'amusait et rigolait beaucoup ensemble. Je parlais de moins en moins en privé à Jungkook. Juste à Jungkook. Sans Jimin. Et ça me rendait triste. On était 3 meilleurs amis. Mais je savais que c'était plutôt Jimin et Jungkook les meilleurs amis et moi j'étais juste là comme pour décorer. Jungkook m'avait facilement remplacé par Jimin. J'étais blessé. De ce fait, je ne parlais plus dans la conversation où l'on était les trois réunit. Jungkook m'avait envoyé un message en privé me demandant pourquoi je ne parlais plus. Je lui avait répondu que ça servait à quoi, qu'ils étaient bien tout les deux ensemble. C'est ça qu'on appelle la jalousie ? Je n'aimais vraiment pas ce sentiment. Jungkook ne m'avait pas répondu. Le soir de cette journée, j'avais reçu un message, un très long message de Jungkook. Un message qui avait fait accélérer mon cœur, chauffait ma température corporelle. Non non, ce n'était pas une déclaration d'amour, c'était quelque chose de beaucoup plus précieux. Il me disait à l'aide de ses mots, avec sa si belle façon de s'exprimer en message, qu'il tenait à moi, bien plus qu'il tenait à Jimin. Que c'était grâce à moi, qu'il allait mieux dans sa vie, qu'il aimait mes petites mimiques soit-disant adorable comme lécher maintes fois mes lèvres dans la même minute, qu'il était amoureux de ma voix quand je chantais, qu'il me trouvait d'une beauté sans égale, que j'étais l'être le plus gentil, le plus drôle qu'il connaissait, qu'il chérissait tout les moments qu'on passait ensemble, qu'il adorait discuter avec moi, parce que j'étais ouvert d'esprit et que je partageais les mêmes goûts que lui. Il m'avait aussi dit que ses pensées étaient en permanence occupées par moi. Il m'a aussi déclaré qu'il m'aimait plus que je ne le pensais, bien plus. Je n'avais pas compris cette phrase, bien sûr que je savais qu'il m'aimait. Comme un ami. Juste comme un ami. Les 2 derniers lignes de son texte m'avait rendu de marbre : "J'aimerai vraiment énormément te rencontrer... Tu sais, en réel ? Un jour, ça arrivera. Fais-en moi la promesse, je t'en conjure. Moi je te fais la promesse de te guérir de tout tes problèmes. Et de te rendre heureux. Et d'être toujours à tes côtés."

Les trois mois étaient passés, j'avais dû recommencer à travailler, je trouva un petit travail. Je devais, dans une bibliothèque, ranger les livres, trier les nouveaux, les couvrir d'une protection plastique, et coller des étiquettes. C'était pas la chose la mieux payé, un peu moins qu'un SMIC. De quoi vivre pour un adulte âgé de 19 ans et d'avoir parfois l'argent pour se payer de petits plaisirs. Je n'avais à parler à personne et ça m'arrangeait. J'avais énormément de mal à parler à un inconnu ou une personne que je connaissais. Je balbutiais généralement. Sauf en appel. Avec Jungkookie. Ah oui, maintenant je l'appelle comme ça. Parce qu'il est à croquer. En parlant de lui, il m'avait avoué qu'il allait déménagé. Il n'y a rien d'important. Sauf qu'il allait habiter dans ma ville. Oui, ma ville. Ce qui signifiait qu'on allait se rencontrer. Je lui avait fait la promesse. Mais là, c'était trop tôt. Mais je désirais aussi le voir. J'en avais besoin. Pour moi. Pour lui. Et pour le futur "nous".

Le temps passait, la routine s'était installé. Je travaillais à la bibliothèque. J'allais me promener en ville, j'en profitais pour faire quelques achats quand il fallait. Je déposais des annonces pour garder des enfants, parce qu'un peu d'argent en plus ça ne faisait pas de mal. Puis je rentrais chez moi, j'appelais Jungkookie et on restait en appel jusqu'à que j'aille me coucher. J'avais tellement envie de lui parler des sentiments que je ressentais envers lui. Mais je ne voulais pas, vraiment pas, perdre la seule personne qui m'aimait et qui pourrait m'aider. Ces temps-ci j'allais beaucoup mieux, juste que je n'arrivais plus à parler dans le monde réel.

Le jour-J était arrivé. Ma routine allait être brisée. Le temps était passé trop vite. Pourquoi arrivait-il déjà ? J'avais promis d'aller le chercher à la gare. Il ne connaissait pas la ville, alors il avait sollicité mon aide. Sérieusement, comment résister à la bouille mignonne d'un Kookie qui nous supplie ? Personnellement, je ne sais guère. J'attendais devant son train, regardant toutes les secondes mon téléphone sur lequel je lui parlais, de tout et de rien pour ne pas changer les bonnes habitudes. Il m'avait annoncé qu'il arrivait dans 5 minutes, j'avais si mal au ventre. Je stressais, mes mains étaient devenues moites, des frissons apparurent, mes jambes tremblaient, ma tête me tournait, j'avais chaud, j'avais l'impression que toutes mes forces me quittaient et tellement mal au ventre. Pour couronner le tout, les minutes semblaient durer plus longtemps. Aaah Jungkook... Pourquoi me fais-tu ça...? J'avais remarqué au loin qu'un train arrivait, et je savais pertinemment qui il y avait dedans. Mais soudainement, j'avais entendu un bruit sourd. La collision de deux trains. Le train de Jungkook et un autre train. J'avais senti quelque chose couler sur mes joues, des larmes. J'avais regardé les deux trains. Vu leur état impossible qu'il y ait un survivant. Jungkook. Jungkook. Jungkook. Mes larmes avaient coulées de plus en plus. Jungkook. Jungkook. Bordel. Jungkook. J'étais par terre, je pleurais tout les larmes de mon corps. Non, je ne peux pas vivre sans lui. C'est impossible. Je suis alors monté en haut d'un immeuble. Je suis en haut à l'heure qui l'ai. Et je vais sauter. Jamais, je ne t'abandonnerai Jungkook. Parce que je t'aime.

Kim Taehyung, amoureux d'un Kookie."

Jungkook était là allongé dans un lit, les yeux fermés. Non, il n'était pas mort, tout simplement dans un coma. Loin d'être un coma éternel. Non. Un coma où quand il se réveillera, il verra la dureté de la vie et que la personne la plus précieuse de son cœur est dans un autre monde, loin de lui, très loin.

[ a letter for u ] kthxjjkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant