𝕃𝕦𝕞𝕠𝕤 || Marauders Era

Chapitre I - Happy Family

Le manoir de Léonard et Esmeralda Fawley était situé dans le nord du Kent, dans un petit village moldus où la densité de population était assez faible et facilement manipulable au sort d'amnésie. Le manoir, positionné sur une des collines qui entouraient le village, dominait les petites maisons moldus tel un château du Moyen Âge. Pour les jeunes moldus du village de Rowl, la demeure avait été laissée à l'abandon par ses anciens habitants et restait inhabitée à cause de la dangerosité du lieu. Mais les plus vieux, qui aimaient effrayer les enfants avec leurs histoires, affirmaient que ce lieu était hanté par des esprits malfaisants. Ces derniers sortaient d'outre-tombe les nuits de pleine lune tels des loups-garous et tuaient quiconque se trouvant sur leur chemin. Cette légende persistait à travers les générations, elle était la base des histoires d'Halloween pour les enfants du village de Rowl.

Connaissant ce mythe, les enfants Fawley s'amusaient, dans le dos de leurs parents, à sortir les nuits de pleine lune et à faire tomber une ou deux poubelles. Jusqu'au jour où les parents le remarquèrent et leur interdirent de sortir dehors.

Oswald, Opaline et Oliver n'avaient eu que très peu d'amis durant leur enfance, mis à part des enfants de famille de sang-pur comme la famille Avery, les Black, les Rosier ou encore les Nott. Léonard Fawley considérait les moldus comme des sous-êtres contagieux, comparables à la peste. De ce fait, ses enfants n'avaient pas le droit d'approcher ne serait-ce de vingt mètres les autres enfants non-sorciers.

Durant leur enfance, Esmeralda, aidée par sa belle-mère, enseignait le Savoir-vivre en société quand nous sommes une famille de Sang-Pur et l'Art de bien se tenir lors des Grandes Réceptions à ses enfants. Opaline, elle, trouvait tout cela très ennuyeux, elle détestait les réceptions où les adultes ne cessaient de parler et de parler, les rares sorties dans le Monde des Sorciers étaient barbantes parce qu'ils devaient toujours regarder les gens de haut, ... La seule chose qu'elle souhaitait faire, c'était s'amuser dehors avec ses frères, observer les enfants moldus d'un peu plus près (peut-être leur parler) et s'entraîner à lancer le souaffle ou attraper le vif d'or avec Sirius. Opaline voulait simplement vivre comme une sorcière normale, une qui n'avait pas dix millions de responsabilités à seulement six ans. Mais elle était née dans une des familles les plus influentes du Monde des Sorciers, être « normale » était impossible, elle devait être parfaite, la petite perle rare à qui on cherchera un époux.

Camus, l'elfe de maison de la famille Fawley, vint comme chaque jour depuis les vacances scolaires réveiller l'adolescente de seize ans. D'un claquement de doigts, l'elfe ouvrit les grands rideaux bordeaux de la chambre et la lumière du soleil éclaira les quelques rares photographies accrochées au mur. Les photos représentaient des moments joyeux; une sortie à Pré-au-lard avec ses deux meilleurs amis, deux enfants jouant au Quidditch ou encore la jeune femme avec un bébé dragon dans les bras.

Au moment où la lumière arriva dans les yeux dorés de la demoiselle, celle-ci émit un grognement rauque et se cacha un peu plus sous ses fines couvertures. Elle ne voulait pas se réveiller, elle était trop fatiguée.

- Mademoiselle Fawley, il faut vous lever ou Madame votre mère risque de s'impatienter, piailla l'elfe de maison en secouant légèrement l'adolescente.

- Dîtes-lui que j'arrive, grogna Opaline en sortant de sa couverture alors qu'un nuage de fumée planait dans sa chambre.

Camus venait de transplaner. Bientôt, la jeune fille apprendra également à transplaner et aura son permis, du premier coup ! Qu'est-ce qu'elle avait hâte d'être l'année prochaine, elle aurait la majorité. Et dans deux ans, elle pourra quitter cet horrible manoir qui lui servait de résidence durant les vacances.

L'adolescente sortit hors de son lit et se dirigea vers son bureau où ses vêtements étaient déjà soigneusement repliés par l'elfe sous l'ordre de sa mère. Ne sera-t-elle jamais indépendante ? Elle se souvint alors que sa meilleure amie, elle, faisait ce que bon lui semblait. Elle choisissait les vêtements qui lui plaisait, ses parents la laissaient dormir et, surtout, ils l'aimaient réellement, pas d'un amour artificiel. Opaline souhaitait tellement vivre comme sa meilleure amie.