Chapitre 2

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Le soir dans mon lit, je repensais à la conversation que nous avions eu au café et espérais que les garçons l'avaient oubliée mais je connaissais Max et quand il avait une idée en tête, il n'en changeait pas avant que cette dernière se réalise. Ainsi vint le lendemain et l'habituel rituel de la salle de bain. Aujourd'hui aucun de mes parents avaient gagné car les jumeaux étaient arrivés premiers. La journée ne commençait pas à mon avantage. En effet je dû attendre une demi-heure pour avoir enfin accès à la salle de bain. De plus j'arrivai avec 5 minutes de retard au cours de Mme Jean qui était très ponctuelle et ne tolérait aucun retard. Elle m'obligea à rester après les cours pour l'aider à ranger tous les travaux qu’elle avait ramassés au cours de la journée. Je me retrouvais ainsi dans son bureau à trier les copies par ordre alphabétique quand on toqua à la porte. La jeune fille d'hier rentra dans la salle et scruta la pièce. 

" Où est Mme Jean? Me demanda-t-elle d'un ton froid.

  - Elle est partie chercher un dossier qu'elle avait oublié en classe."

Elle resta quelques instants dans l'encadrement de la porte avant de me tourner le dos et de commençait à fermer la porte. Mais je la stoppais avec ma main. Elle se retourna alors dans ma direction et je reconnu dans ses yeux la lueur froide que j'y avais vu le jour précédent. "Je tiens à m'excuser pour hier.

  - Pour hier?  Demanda-t-elle.

  - Quand je t'ai bousculé dans le couloir, je ne faisais pas attention donc... pardon."

Elle me regarda dans les yeux puis repris son chemin dans le couloir, laissant la porte ouverte.
"Connais-tu une certaine Cassandre?" Lui demandai-je à haute voix pour qu'elle puisse m'entendre. 

Elle se rapprocha et me dis: «Pourquoi?

  - Euh... (Que devais-je lui dire?) Mes amis veulent organiser une sortie et ils ont décidé de l'inviter.

Elle fronça les sourcils et me dis:
  - Connais pas." 

Elle continua son chemin et disparu à l'angle du couloir. C'est à ce moment-là qu'arriva Mme Jean." Que faîtes-vous là? Vous essayez de vous échapper peut-être. Reprenez votre travail." Me dit-elle en agitant sa main devant moi pour me faire signe d'entrer dans la pièce. 

Le lendemain, alors que j'allais entrer dans la salle de classe Max me reteint par le bras. "Alors, tu lui as demandé? Me demanda-t-il 

  - De quoi parles-tu?

  - Fais pas l'ignorant, de Cassandre bien-sûr.

  - Mais je ne sais pas à quoi elle ressemble alors comment veux-tu que je lui demande de sortir avec moi?

Il soupira et me dis:
  - Elle est assise au deuxième rang contre la fenêtre.

J'entrai dans la classe et regardai vers la fenêtre. Deuxième rang: la fille d'hier? Je recomptai dans ma tête. Il devait y avoir une erreur, cette fille m'avait affirmé la veille qu'elle ne connaissait pas de Cassandre. Je me tournai vers Max et lui demandai s'il était sûr que ce soit la fille au deuxième rang près de la fenêtre. Après avoir jeté un œil, il hocha la tête. Pourquoi m'avait-elle dit qu'elle ne connaissait pas de Cassandre alors? Est-ce que cette fille était vraiment aussi bisarre que l'on disait? 

Mon esprit tourna toute la matinée, remplis d'interrogations. J'essayais en vain de chercher une explication logique aux paroles de Cassandre la veille. Peut-être avait-elle mal compris? Cassandre...Cassandra? Cassie? Ca...Caramel? Ça y est, mon esprit avait commencé à vagabonder vers la nourriture et mon ventre me rappela que je n'avais pas mangé depuis quatre heures. Vivement la sonnerie! 
Elle arriva après une demi-heure de dures souffrances. Je m'avançais dans le couloir avec la joie de bientôt sentir mon estomac remplis quand je la vus. Elle descendait les escaliers avec un panier repas. J'hésitais: il fallait que j'aille lui parler mais mon estomac me disais de me rendre vers le réfectoire... Après quelques secondes, j'optai pour la seconde option, je ne pouvais pas résister à la faim. C'était mon pire ennemi et je pouvais bien lui parler une autre fois. Je me dirigeai donc le cœur léger vers la cafétéria.

Une seconde chance se présenta en fin de journée. Alors que je descendais l'allée qui menait à l'entrée du lycée, je la vis empruntant un chemin de terre qui s'enfonçait à travers la forêt. Curieux, je la suivis. Elle marcha un bon quart d'heure avant de s'arrêter dans une clairière et de se retourner. " Sors de ta cachette." Dit-elle. S'adressait-elle à moi? Impossible, comment aurait-elle pu me voir? " Pas la peine de rester caché, je t'ai entendu."

Alors elle ne n'avait pas vu mais entendu. Qu'est-ce que je devais faire? "Tu sors ou pas?" 

Je sortis alors des fourrés dans lesquelles je m'étais caché. J'avais honte de m'être fait prendre mais surtout d'avoir eu une idée aussi stupide. Je relevai la tête et la vis. Elle était droite, les bras croisés et attendait en me regardant. Qu'attendais-t-elle? Après quelques instants, je me décidai à lui parler le premier:" Tu es Cassandre?

  - Oui. Me répondit-elle puis suivit un silence gênant.

  - Euh... Tu sais de quoi je suis venu te parler alors. Lui dis-je.

  - Oui 

  - Mais il y a eu quelques modifications. Finalement personne ne peut venir sauf moi. Mentis-je.

  - Ça me va.

  Je mis quelques temps à assimiler sa réponse 
  - Quoi? Lui dis-je

  - J'ai dit que je veux bien sortir avec toi.

Je la regardais, étonné.
  - Mais je choisis le lieu et après tu oublieras tout de cette journée. Tu ne viendras plus me parler.

Comme je ne répondis pas, elle enchaina:
  - Samedi, devant la gare à 14h.
Puis elle partit me laissant seul, l'esprit embrouillé. Venait-elle d'accepter de sortir avec moi? Pourquoi? Elle qui d'après Max était solitaire et ne parlait à personne.

                        ***

Il m'avait suivi, se cachant d'arbre en arbre, mais le bruit de ses pas le rendait autant discret qu'un hippopotame. Alors je m’étais arrêtée dans la clairière pour le faire stopper son petit jeu. Je savais pourquoi il me suivait, je l'avais entendu deux jours plus tôt avec ses amis dans le café et d'après ses paroles, l'idée de ses derniers ne l'enchantait guère. Mais j'avais besoins de quelqu'un. N'importe qui aurait fait l'affaire mais sa nonchalance à m'inviter me serait utile. En effet cette sortie ne devait pas se reproduire, en aucun cas.

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