Chapitre 1

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Sentant quelqu'un me secouer doucement l'épaule, j'ouvris les yeux. Je découvris le visage de la vieille dame qui était assise à côté de moi me souriant chaleureusement :

- Nous sommes arrivés, mademoiselle.

- Oh d'accord, merci madame.

Elle me sourit à nouveau et se dirigeait vers la sortie de l'avion. Je fis pareil après avoir ressemblé mes affaires. Quand je franchis les premières marches hors de l'avion mes yeux papillonnèrent à cause de la forte luminosité. Je retrouvais, malgré moi, de la joie à retrouver ma capitale. Je suis née à Paris, j'y ai vécu mon enfance et tous mes problèmes viennent d'ici. Mais je savais qu'ils ne se douteraient pas que j'y retournerais. Avec mon changement radical de look je pouvais être certaine qu'ils ne me retrouveraient pas tout de suite, et puis Paris est une grande ville ! Je montais dans le premier taxi qui passait et lui indiquait l'adresse d'un hôtel. Arrivée à celui-ci je ne pris pas le temps de me rafraichir, et je me dirigeais directement vers une agence immobilière. Avec l'héritage de ma famille, j'étais certaine de pas avoir de problème financier jusqu'à ma retraite. Mais c'est n'est pas une raison pour que je ne travaille pas, je voulais gagner ma croûte ! Mais dans des cas comme celui-ci je n'avais pas d'autres choix que de puiser dans les ressources de ma famille.

Au bout de trois heures j'avais déniché, avec l'aide de l'agent immobilier, un charmant petit appartement dans une rue tranquille de Paris. Il y a deux chambres avec une salle de bain intégrée à l'une d'elle et une autre à part. La cuisine, quant à elle, est séparée du salon par une cloison en pierre avec une large ouverture. Le salon proposait une grande baie vitrée avec une vue mignonne des rues de Paris. Mais la partie que je préfère c'est le toit de l'immeuble, je suis la seule qui peut y accéder de l'immeuble grâce à un escalier de secours qui part de mon balcon. La vue depuis le toit est subjuguante : elle donne sur les toits de Paris avec la pointe de la tour Eiffel au loin. Je songe déjà à y placer de la végétation pour rendre la cadre encore plus attrayant qu'il ne l'est déjà.

La signature se passe dans une semaine. D'ici là j'aurai le temps de m'inscrire à une nouvelle fac, de me trouver un nouveau petit job, de me trouver des meubles que je ferai livrer quand j'aurai mon appart' et de finir de me fabriquer une nouvelle identité ; tout un programme ! C'était le plus dur émotionnellement et techniquement parlant : de nouveaux contacts, une nouvelle apparence, une nouvelle histoire, des nouvelles connaissances, une nouvelle carte d'identité... J'avais pris l'habitude de changer mon prénom ou mon nom à chaque fois que je bougeais, tout ça possible grâce à des contacts. Je m'appelle Lucie Allen. Tous les soirs je me le répétais pour ne pas que je perdre de vu mes origines. Cette fois j'allais changer mon nom, Tonquedec me semblait bien. Ça faisait un peu breton, je n'aurai qu'à dire que je venais justement de là-bas. J'avais du mal à m'y faire à chaque fois.

Pour le moment tout ce dont j'ai envie c'est de me détendre dans un bon bain, et c'est ce que je fis dès mon arrivée dans l'hôtel, après avoir balancée cette maudite perruque et mes lentilles que je supportais de moins en moins. Avant de m'endormir, je pris un chocolat chaud et emmitouflée dans une couverture je me posais sur le fauteuil miteux de l'hôtel devant la fenêtre qui donnait sur un parking. Ma maman et moi avions pour habitude de nous poser sur les marches de notre perron avec une couverture, nos chocolats chauds et de papoter jusqu'à ce que mon père nous rejoigne et me prenne sur ses épaules pour me coucher. C'était le bon temps. Maintenant je suis seule, sans famille ni ami, à regarder la pluie d'automne. Je soupirai et rentrai dans mon lit pour me perdre dans un monde qui n'appartient qu'à moi.

Les trois jours suivant filèrent en un clin d'œil tellement ils furent remplis. J'avais dû tout racheter : des vêtements, des produits de beauté... ça m'a pris une journée entière et encore il me manque encore certaines choses. Ensuite il avait fallu que je m'inscrive à la fac. Je suis en train de passer une licence de droit. Je dis bien essayer parce qu'avec tous ces changements j'avais un peu de mal. Et je dois avouer que je ne supportais pas toutes ces lois, mais j'avais besoin de ça, cette fac de droit c'était plus par devoir moral que par envie. Enfin je m'étais même dégotée un petit emploi dans un café pas loin de chez moi : c'était idéal, je me réjouissais déjà de ma nouvelle vie en perspective.

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