Prologue

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La brûlure dans sa poitrine, ses pas qui martelaient le sol, la trentaine de pas qui, comme en écho, emplissaient la forêt, identiques aux siens. Voilà plusieurs heures qu'ils avaient atterris ici, sans que quiconque ne comprenne. Ils entraient dans la salle de classe, puis une lumière les avait aveuglé et sans prévenir, ils étaient dans cette forêt. Puis étaient arrivés les "monstres", la fuite. Un énième hurlement les fit tous sursauter, les plus croyants marmonnant des prières. Le bruit sourd d'un corps qui tombe au sol se fit entendre, signifiant que l'un d'entre n'avait pas été assez rapide. La course du groupe se fit plus rapide, le "chacun pour soi" prônant dans l'immédiat sur les autres sentiments.

Les souffles rauques des créatures derrière eux, la peur qui vous prenait à la gorge, le groupe qui devenait de moins en moins nombreux. Les arbres filtraient la lumière du soleil, créant une ambiance sombre et peu rassurante, les empêchant de voir les obstacles qui se dressaient devant eux. Ils étaient aveugles, chassés comme des moutons. L'atmosphère était angoissante, le silence troublé par les respirations lourdes, les bruits de la course et, de temps en temps, les cris, immédiatement suivis par des chutes.

Un nouveau cri, la mauvaise idée de s'accrocher à un autre, deux chutes, deux pertes. Tous eurent la même pensée. Une perte inutile, la personne n'avait pas su tenir sur ses deux jambes et avait entraîné l'autre dans sa chute. Le grognement caractéristique des poursuivants se fit plus fort, et, malgré la brûlure des muscles et des poumons, le groupe accéléra d'une seule poussée la cadence, comme entraînés par un seul et même instinct. Personne ne voyait ses camarades de course, personne ne savait si ses amis étaient toujours là où s'ils faisaient partie des personnes tombées.

Une nouvelle lumière explosa entre deux arbres et ceux qui restaient sautèrent dedans, la voyant comme une dernière chance. Ils tombèrent lourdement sur le sol et un cri, de stupeur cette fois ci, retentit. La forêt avait fait place à du goudron, sur lequel tous s'éraflèrent. Les yeux plissés face à l'agressive lumière qui avait remplacé la pénombre de la forêt, ils se redressèrent, observant le nouvel environnement dans lequel ils avaient atterri. Ils se jaugèrent finalement, les uns observant les autres avec dégoût, mais la plupart l'air effaré, épuisés, essoufflés.

Ils étaient partis d'une salle de classe, pour arriver dans une forêt ou la majorité étaient morts pour enfin débarquer dans un endroit qui ne ressemblait à rien de comparable.

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