Ne te retourne pas

Chapitre 13

Pdv Angel :

La première chose que je vis en entrant dans la salle à manger fut un homme allongé sur le sol, ayant visiblement reçu une balle dans la tête.

Charmant...

Je saluai mon père qui mangeait tranquillement des tartines de beurre, enjambai le corps du pauvre homme et m'installai aussi loin que possible de mon paternel.

Je demandai à un des serviteurs en costume un pot de Nutella qui arriva quelques minutes plus tard. Je me servis copieusement sous le regard désapprobateur de mon père. Il finit par dire :

- Tu devrais vraiment abandonner cette fâcheuse habitude qui est de manger toute la mal-bouffe te passant sous la main.

Je ne pris même pas la peine de le regarder et lui répondis d'un ton froid :

- Tiens tu te préoccupe de ce que je mange maintenant ?

- Tu es ma fille, Angel.

Je ricanai et levai les yeux au ciel :

- Vraiment ? On ne dirait pas...

- Écoute ma chérie, je sais que j'ai très mal géré la mort de ta soeur...

- C'est un euphémisme, le coupai-je.

-... Mais j'essaye de me rattraper, continua-t-il sans prêter attention à ma remarque.

Je secouai la tête et restai muette. Il soupira puis me dit en se levant :

- Met la robe que je t'ai acheté et fais-toi belle, ce soir je veux te présenter à quelqu'un.

Je pinçai les lèvres de et serrai les poings. C'était tout mon père ça, il voulait toujours contrôler. Il se fichait de ce que je voulais, moi. Il ne voyait que son propre intérêt.

Je me méfiais donc de la personne qu'il allait me présenter...

Je me levai à mon tour de l'immense table en bois et demandai à un serviteur de me conduire à ma chambre. Il hocha la tête sans me parler et nous déambulâmes pendant au moins vingt minutes dans les couloirs tortueux du manoir kitsh de mon père.

Sur le chemin je croisais Ethan. Il me sourit d'un air timide que je ne lui connaissais pas. Je l'ignorai et passai devant lui sans lui jeter un regard. Je vis à ma grande surprise son visage se décomposer et une expression douloureuse s'afficher sur son visage.

Sûrement le produit de mon imagination, me dis-je.

Arrivée dans ma chambre, une pièce rose bonbon dotée d'un immense lit à baldaquin, je découvris la fameuse robe.

Elle était entièrement noire, en fine dentelle. Le décolleté était plutôt plongeant mais pas vulgaire.

Je l'enfilai sans enthousiasme et me regardai dans le miroir. Mes longs cheveux bruns cascadaient sur mes épaules recouvertes par la robe. Celle-ci m'allait parfaitement bien ce qui ne m'étonnait pas de la part de mon père. Par contre j'avais l'air épuisée et mes joues étaient creuses. Je tentai tant bien que mal d'arranger tout ça avec un peu de maquillage et le résultat était satisfaisant sans pour autant être transcendant.

Je n'avais jamais été douée en maquillage...

Je rangeai ma trousse de toilette quand soudain la porte s'ouvrit.

Je me retournai et failli avoir un arrêt cardiaque.

Un homme taillé comme une armoire à glace pointait son holster sur moi, les yeux durs et semblait prêt à mettre fin à mes jours.

Ma dernière pensée avant qu'il ne tire fut : "Pourquoi moi ?"