AU TRAVERS DES SENTIMENTS

❝ 02 ❞

Jimin soupira alors qu'il rentrait dans la grande classe de mathématiques. Il se demandait franchement ce qu'il faisait là, lui, le littéraire de la bande. Soutien mathématiques et science ? Qui était l'idiot qui l'avait mit dans une telle classe ? Et mélangé avec d'autre classe ? Comme si on ne regardait déjà pas assez. Tout le lycée le dévisageait déjà avec des yeux gros comme des soucoupes, il n'avait pas besoin qu'en plus d'autres personnes viennent témoigner de son insolence. D'autant plus qu'il n'était vraiment pas d'humeur ces dernières semaines, il avait encore plus de mal à comprendre l'humour et le second degré.

Depuis l'intervention de cette mauvaise femme son cerveau n'arrivait plus à fonctionner correctement. Il avait l'impression de voir Hoseok partout, dans chaque angle mort de ses yeux, au détour d'un couloir, lorsqu'une odeur musquée venait atteindre ses narines délicates, le blond pensait encore plus qu'avant à l'autre. Et à nouveau il avait l'impression que son cœur allait lâcher. Pourtant il ne voulait plus avoir le brun dans ses pieds, il voulait s'éloigner, il ne voulait pas lui apporter des problèmes. Ce n'était pas lui, le garçon qui s'attachait si facilement et qui semblait n'avoir que ça pour s'accrocher. C'était bien connu, le châtain clair n'avait personne.

Avec un soupir discret il alla s'asseoir dans le fond de la classe, près de la fenêtre. Il voulait sortir et retrouver ses habitudes. Pourquoi se forçait-il à retourner en cours l'après-midi ? Pour protéger l'autre idiot heureux ? Cette idée ne le fit que soupirer un peu plus. Le dessin lui manquait, trois semaine qu'il ne loupait presque plus aucun cours de l'après-midi, se forçant à aller aux matières scientifiques imposées, à l'anglais qu'il parlait couramment, à l'allemand dont le professeur était complètement incompétent. Il sentait qu'il allait craquer. Trop vite à son goût.

Il releva doucement la tête en entendant des chuchotements devant lui et manqua de soupirer bruyamment lorsqu'il remarqua qu'un silence s'était créé à son simple mouvement. Puis, il vit une jeune fille se lever. Fine, poitrine plutôt plate derrière son t-shirt blanc surmonté d'une veste en jean trop large. Un jean noir et des chaussures à talon imposantes, le tout accompagné de long cheveux brun et d'un doux sourire. Elle était jolie, elle semblait simple et intéressante. Quoique sûrement de passage. Il la regarda donc s'approcher de lui avec ce même air impassible. Il se demandait quand Hoseok allait arriver dans la classe.

« Jimin, commença doucement la jeune fille. Sa voix était enjouée et douce à l'oreille. Tu es proche d'Hoseok non ? Tu sais il me parle beaucoup de toi, sourit-elle alors qu'elle s'asseyait en face du blond.
- ... le blondinet la regarda, les yeux inexpressifs. Son cœur battait vite, le brun parlait de lui.
- Tu, j'ai appris que tu dessinais, je pourrai jeter un coup d'œil à tes dessins s'il te plait ? Continua-t-elle, un peu gênée du silence de son vis-à-vis.
- ... si tu veux », termina par murmurer Jimin, légèrement mal à l'aise dans cette discussion. C'était étrange et ses dessins reflétaient toute sa personnalité. Peu de personne les avaient vu.

Il termina finalement par baisser les yeux pour sortir son carnet à dessin de son sac qu'il posa devant la jeune fille. Il ne se rappelait même pas de son nom. Lorsqu'elle attrapa le calepin, il détourna les yeux, voulant éviter une quelconque discussion. Ses yeux se perdirent à travers la fenêtre, sur le ciel gris d'après-midi d'octobre. Le vent soufflait dans les arbres jaunis, emportant quelques feuilles mortes dans les bourrasques. Le paysage avait tourné aux rouge orangé, ravissant ses yeux affamés de changement. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'il vit au loin un grand brun courir à travers la cours. Il avait envie de le dessiner, tracer les lignes athlétiques de son corps en mouvement, trouver en cet idiot heureux une muse, une source d'inspiration inépuisable.

Il sortit de ses pensées en entendant une toute petite exclamation venant de la brune à ses côtés. Étrangement sa présence n'était pas si dérangeante que ça, elle dégageait quelque chose d'agréable. Jimin sentit ses joues rougir en voyant sous les yeux bleus avides des pages et des pages de croquis du brun. Les yeux fins, les lèvres à l'arc de l'ange prononcé, le visage souriant ou alors perdu dans ses pensées. Puis la page toute entière dédiée au portrait qu'il avait fait au début. Le premier, d'un des plus réussis.