Ombres et lumières

Prologue:

Mes pensées étaient diffuses et ne menaient au final qu'à un brouhaha incessant. Il n'y avait plus rien de cohérent en moi aujourd'hui. Il faut dire que tant de mauvaises substances me contrôlaient de toutes part depuis longtemps. Mon visage en était blême et livide et des cernes gonflées contournaient mes yeux rougis dont les vaisseaux irriguaient anormalement mes pupilles dilatées. Mon corps, lui, ne possédait plus aucun réflexe, plus aucune force. D'innombrables marques rosées prenaient place aux côtés du bleu de mes veines. Le silence régnait autour de moi, me permettant de ne pas me laisser aspiré dans des torpeurs trop sombres. Mais quelque chose clochait. Un son venait perturber mon calme apparent. Il se répétait continuellement. De plus en plus fort me semblait-il, ou de plus en plus rapidement peut être. Puis, après un instant qui me parût particulièrement long, je compris qu'une personne frappait à ma porte. Doublement intrigué, n'étant pas habitué à ce que l'on me dérange, j'allai ouvrir. Deux hommes vêtus d'une veste bleue marine se tenait alors devant moi. Je les regardai avec attention et découvrit une lueur particulière dans leurs yeux. L'un d'eux, bien plus jeune que l'autre, ressemblait étrangement à un personnage d'un dessin animé qui avait bercé mon enfance. La mélancolie qu'il avait fait naître en moi, me fit sourire instinctivement. Mais lorsque le second policier s'adressa à moi, je repris un air sérieux, qui me parût peu crédible.

- Monsieur Stroup ?

J'acquiesçai, mais je fus perturbé. Comment connaissait-il mon nom ? Que faisaient-ils chez moi ?

- Nous sommes venus vous annoncer une nouvelle, qui, je le crains, n'est pas bonne.

Tout deux me scrutaient, attendant probablement une réponse de ma part, mais je ne dis rien. Il reprit:

- Nous sommes dans le regret de vous annoncer le décès de vos parents.

Il poursuivit, n'apercevant aucune réaction de ma part.

- Ils ont eu un accident de voiture tôt dans la matinée, malheureusement ils n'ont pas survécu à leurs blessures.

J'étais dépourvu de toute réaction, je n'étais même pas certain de bien saisir, si bien que la seule chose que je finis par faire, c'est rire aux éclats.

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