Chapitre 4 : 10h43

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Chapitre 4 : 10h43

Les minutes s'écoulent peu à peu et la ville s'active. La foule se fait de plus en plus intense dans les rues principales et centrales de Marseille. La circulation s'accentue, les Klaxons et les bruits de moteur se font entendre un peu partout. La pollution est peu présente et la chaleur imprégné cette belle journée.

Dans la tour numéro quatre de sa cité, Azim se lève sous les cris de sa mère. Elle l'envoie directement au coiffeur avec son meilleur ami Sofiane.

"Ça y est, tu te poses, mon frère! S'enquit-Sofiane en souriant.

- J'avaid pas le choix de tout façon. Répondit-Azim.

- C'est vrai, je suis content que tu sois sorti, y avait un vide à la cité sans toi! Puis, Kheira, elle t'aime. Ajoute-Sofiane.

- Quoi? Elle me déteste... Dit-Azim, surpris.

- Je peux te jurer que non. Arrête frère, de tout façon, je vous ai grillé tous les deux. Lançe-t-il, en riant."

Le reste du trajet, marqué par la circulation et la chaleur marseillaise, est silencieux. Azim est dans ses pensées. Kheira l'aime? Non, il ne peut pas le croire. Il s'en rappelle. Oui, il s'en rappelle de ce jour où elle lui a clairement dit qu'elle ne voulait plus le voir. La raison? Il vendait de la drogue pour survivre. Il devait choisir entre elle et la rue : il avait choisi la rue.

C'est l'heure de sa première pause de la journée pour Maëlys. Elle s'assoit à une table sur la terrasse du café et se laisse aller. Elle aime bien regarder les autres et s'imagine pleins de choses sur ceux qui l'entourent. À sa droite, il y a une femme d'une trentaine d'année avec son compagnon. Il déjeune tranquillement en se souriant amoureusement. Qu'est ce qu'elle en rêve d'un homme comme ça! Un homme qui l'aimerait vraiment pour ce qu'elle est, qui soit beau et un minimum intelligent, elle en rêve tout simplement. À sa gauche, se tient un homme, seul. Les rides sont déjà présentes sur son visage, mais celui-ci reste beau. Elle s'imagine déjà le parcours de Don Juan qu'a pu avoir cet homme dans le passé. Ce ne serait pas le seul à avoir un parcours de ce genre, oh non, pense-t-elle, alors que son patron l'appelle pour l'aider.

Maxime est toujours chez sa mère qui a ressorti des vieux albums photos. Sa mère a toujours aimé ça, la photo, et lui aussi. C'est un peu comme une passion commune qu'ils avaient tous les deux. Ils les admirent toutes ses photographies en noir et blanc ainsi qu'en couleur. Ils passent un temps fou à se remémorer tout ces souvenirs, principalement parce qu'il sait que cela fait plaisir à sa mère. Il a toujours tout fait pour elle. Fils unique, sa mère est la perle de sa vie et même si elle est en partie responsable du départ de sa femme, il ne l'avait jamais blâmé. C'est sa mère, c'est simple, et c'est comme ça.

Sur les bancs de la faculté Saint-Charles, Shemar regarde à nouveau sa montre. Ce matin, il n'arrive décidément pas à se concentrer. Il parle un peu avec tous, s'amuse, sans se soucier réellement du cours qui se déroule. Son polycopié est toujours à la même page depuis le début, mais il n'y arrive pas. Il ne suit même plus et ne cherche même plus à se remettre dedans. Il attend, il attend seulement que le temps passe.

Et le temps passe doucement, les aiguilles tournent peu à peu laissant place au présent et au passé.

Solana est toujours aussi tendue que ce matin et stressée, alors qu'elle passe de patients en patients. Elle arrive à la fin de sa tournée des chambres et entre dans celle de Charles.
Celui-ci est réveillé mais très mal en point ce matin. Elle sent qu'il ne va plus tenir encore longtemps, et que la mort s'approche peu à peu de lui. Elle lui fait ses soins quotidiens, comme tous les jours depuis qu'il a été admis à la Timone.

"Solana, vous savez quand vient ma femme? Demande-Charles, en souriant.

- Elle ne devrait pas tarder, ne vous inquiétez pas. Répondit-Solana, sans savoir exactement quand elle viendrait."

Elle les admirait. Elle trouvait que ce couple était magnifique. Ils sont magnifiques. Ils s'aiment et cela depuis des années et rien n'a changé entre eux. Ils s'aiment juste un peu plus chaque jour. Charles lui avait souvent parler de sa femme, Gisèle et de leur amour. Il lui avait raconté leur rencontre, leurs problèmes, tout. Il sait que la jeune femme en a besoin. Il l'a cerné. Sous son caractère douce et forte, il en est sur, Solana est fragile et rêve du grand amour.

Comme toutes les femmes, me diriez vous, et aussi comme tous les hommes.
Ne croyez pas mesdames, qu'il n'y a que nous pour tomber amoureuse, aimer, et souffrir. Les hommes aussi aiment et souffrent de l'amour, c'est juste qu'ils ne réagissent pas de la même manière, mais au fond, l'amour est le même.

Il est là, partout, à chaque coin de rue de la ville.Il prend tout l'espace emprisonnant la ville dans ses griffes. Et pourtant, personne n'essaye de libérer la ville. Non, chacun le laisse faire parce que malgré tout, tout le monde l'aime : l'amour.



Photo : Les Docks - Joliette

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