Chapitre 15 : 21h37

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Chapitre 15 : 21h37

À la gare Saint Charles, l'agitation, les trains, les' va-et-vient des bus s'étaient calmés. Quelques oiseaux étaient encore là voletant au dessus d'elle, pourtant à l'intérieur, il ne restait que certains passants et travailleurs tardifs.

Shemar, depuis son balcon, observait ses alentours. Pas mal de jeunes rodaient autour de cette enceinte et se retrouvaient là, à la jonction des deux métros marseillais.

Il retire doucement son bras de la rambarde et se dirige vers son frigo. À l'intérieur, il ne reste plus grand chose, seulement un plat cuisiné tout emballé et quelques yaourts.
Il avait oublié d'aller faire les courses après toute la tourmente de l'après-midi. En plus, d'habitude, c'était Tressia qui cuisinait. Elle adorait ça, apparement, ça la détendait.

En soupirant, Shemar attrape un plat de lasagnes tout préparé et le foure dans son micro-onde. Il attrape un verre, une assiette, des couverts et allume la télévision pour couvrir le silence.

Ça non plus, ce n'est pas normal. D'habitude, il y a toujours du bruit, que ce soit de la musique, les pages d'un des cahiers de Tressia ou les touches de sa calculatrice. Là, il n'y a plus rien. C'est le vide et ce vide commence déjà à lui monter à la tête.

Soudain, une vibration dans son pantalon le le sort de ses pensées. Il attrape son téléphone et le déverrouille.

Lass :

Hé mec, ce soir, soirée à la plage des Prophètes, si ça te dis, rejoins nous!

Ah, ben voilà, pense-Shemar, enfin un bon moyen de m'occuper l'esprit.

S'occuper l'esprit, c'est une bonne chose quand l'amour nous fait défaut. Pour d'autres dans la ville, leur esprit est déjà bien occupé.
C'est le cas de Maëlys qui sirote son cocktail d'apéritif.

"Parlez moi de vous, s'enquit-Kylian, en lui souriant.

- Comment ça? Demande-t-elle, en fronçant les sourcils.

- Ça fait pratiquement une demi-heure que je ne parle que de moi, de mon travail, de ma vie, explique-t-il, et vous n'avez pas dit un seul mot sur vous!

- Je... Je n'aime pas trop être le centre d'attention, lance-Maëlys, en titillant sa paille. Puis, vous savez le principal!

- Quoi? Je sais seulement que vous travaillez dans un bar sur le vieux port, s'offusque-t-il, en souriant. D'ailleurs, vous qui êtes si jeune, pourquoi travaillez vous dans un bar? Vous n'étudiez pas?

- Je ne suis pas si jeune que ça, plaide-t-elle, en riant, j'ai déjà 22 ans. J'ai quitté la fac, il y a quelques mois.

- 22 ans! S'exclame-t-il, surpris, je pensais que vous en aviez un peu plus. J'ai donc quatre ans de plus que vous... Ça me fait me sentir vieux, mais n'esquivez pas ma question. Pourquoi avez vous arrêté la fac?

- Mon ex me trompait et toute la fac était au courant. Je n'en pouvais plus des messes basses, lâche-t-elle, en haussant un peu le ton.

- Je suis sincèrement désolé...

- Vous ne pouviez pas savoir, murmure-t-elle, alors que la main de Kylian attrape la sienne par dessus la table. Est ce que l'on pourrait parler d'autre chose?"

Kylian lui sourit instantanément et entame une nouvelle conversation.

Alors que les plats se succèdent, Maëlys et Kylian apprennent peu à peu à connaître. Tout y passe : couleur préférée, voyages, hobbys, sports, passion... Chaque sujet les emmène vers un autre, puis encore un autre.
Ils rient et ils sourient. Ils sourient et ils rient.

Une journée peut tout changer [EN PUBLICATION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant