Esprits Criminels : Escaped

Chapitre 8 : la Chasse

Jeudi 20 octobre 2016

De nouveaux élèves sont arrivés. Très bruyants, très différents ils ont tout de suite attiré mon attention.
Une nouvelle cible. Le garçon aux cheveux bruns semblent dangereux.
Répond à toute les questions- à observer.

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-Qu'est-ce qu'on fait maintenant Estelle ?
- On n'attend.

Spencer sembla abasourdi: ses yeux doux brillaient d'un éclat qu'elle ne lui avait jamais vu, comme si il venait de rencontrer une énigme ou un congénère comme lui, bizarre.
Désolé Spencer, pensa-t-elle. Ça s'était assez méchant. Mais elle aimait bien ses petites manies, le fait qu'il faisait des grimaces avec sa bouche ou se mordillait les lèvres lorsqu'il était concentré.

Spencer amorça un petit sourire suite à sa réponse, compréhensif puis parla dans son oreillette à l'équipe.

Estelle regarda autour d'elle : les étudiants pressés et sous-tension se dirigeaient vers leur prochain cours, il y avait une aura mortelle autour d'eux. Celle de la compétition.

Elle soupira , ça faisait des jours qu'ils ne trouvaient rien du tout. Elle pensait tellement que venir au BAU serait ... En fait elle ne savait pas trop à quoi elle s'attendait. Un soupir s'échappa de ses lèvres .
Mais elle pensait qu'ils seraient trop fort, qu'ils résoudraient toutes les enquêtes avec brio, qu'ils seraient les héros de la justice !
Au final, Estelle pensa qu'elle s'était laissée un peu trop emportée dans son rêve.

- Spencer ?, appela-t-elle.
- Oui?
- Je vais à la bibliothèque.
Et sans s'attendre sa réponse, elle partit.

Elle savait que l'équipe ne comprenait pas son obsession d'aller à cet endroit.
Ils pensaient qu'elle faisait des recherches sur Harvard et l'incitaient à demander leur aide. Heureusement qu'ils ne savaient pas qu'elle ne lisait pas et ne pouvait pas. Ried ne leur avait rien dit.

Seul lui se doutait qu'elle allait de nouveau à la table du garçon mystérieux pour l'interroger.

Chaque jour, à la même heure, elle s'assoit, prend un livre, fait semblant de le lire puis attend. Attend qu'il parle, dise quelque chose, n'importe quoi. Mais depuis la dernière fois où elle l'avait abordé, il n'ouvrait puis que la bouche pour respirer.

Ah ! Ce que c'était frustrant! Pourquoi ? Pourquoi ? Ses questions taraudaient son esprit, le jour, le soir comme si elles avaient une importance capitale.

Elle était de nouveau à sa table et gribouillait sur celle-ci. Des fleurs, des arbres tout y passaient. Ça lui faisait penser à son père. Ce père qui la détestait, qu'elle n'avait pas vu depuis un bon moment, précisément deux semaines et trois jours. Deux semaines et trois jours de liberté, de joie ? Elle n'aurait su dire si elle était heureuse ou même si elle détestait son père.

La jeune fille était perdue, perdue dans les méandres de ce monde où rien n'avait de logique. On pouvait être heureux puis malheureux le lendemain, quelques choses pourraient se passer et elle ne saurait sur qui compter. Car, les gens changeaient puis se rechangeaient ainsi de suite à travers leurs expériences jusqu'à la mort.

I wish I love myself.

Un index toucha le dessin qu'elle avait fait, celui du garçon. Surprise, elle leva la tête. Le garçon lui fit chut d'un geste. Il indiqua la feuille devant lui, du bout de son pouce. Il leva son livre le cachant de la vue du monde un moment puis quelques minutes plus tard, de dessous de celui-ci il glissa un papier. Un papier froissé, tachés de mots.
Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Se demanda-t-elle. Estelle tenta de croiser son regard, juste de le voir droit dans les yeux pour comprendre mais il ne faisait rien, l'ignorait de nouveau. Elle s'avança doucement au dessus de la table, écarquilla ses doigts vers la feuille puis toucha du bout des doigts sa couverture granuleuse.