Chapitre 5 - Manipulation

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Une immense sensation de chaleur envahit mon corps, une multitude de sentiments se bousculent dans mon cortex, des bons. Surtout des bons.

Je sens les pierres qui s'enfoncent légèrement dans la peau de mon dos, je sens l'air chaud que j'inspire qui entre dans mes poumons et qui me fait bouillonner de l'intérieur.

J'ai l'impression d'être à moitié éveillé, une part de moi reste dans cette grotte dans laquelle je me suis endormi et l'autre est partie dans un autre monde pour s'y sentir mieux... Je sens aussi que tout ce qui m'est arrivé jusqu'à maintenant semble si loin, les monstres, Hel... Max... J'espère qu'il a réussi à s'en sortir et à survivre dans ce manoir.

Cet endroit se joue de nous, je ne le remarque que maintenant, mais... ce n'est pas ma façon d'être de tuer, j'en ai horreur et un simple moustique mort me répugne ! Mais depuis que je suis ici, c'est tout l'inverse, je deviens un tueur à sang-froid.

Il est temps de te réveiller, Murphy...

Quoi ? La voix que j'entendais était-elle revenue ?

Je me réveille en sursaut, un immense brasier bleuté sort du puits près duquel j'étais endormi !

Un visage apparait dans les flammes, un vieil homme ridé et cerné par son âge qui semble bien avancé.

Viiieeeennns...

Cette voix venait des flammes, de l'homme sûrement.

Et liibèèèèrrre-moiiii... LIBÈRE-MOI !

Je me réveille à nouveau en sursaut, le brasier a disparu et le vieil homme aussi. Quel étrange rêve que voilà ! Qui peut bien être cet homme ? Un prisonnier du manoir sûrement... Encore un.

J'ai réussi à me reposer, malgré un réveil plus que violent.

Je regarde autour de moi et rien n'a changé, la grotte est la même et la source de lumière qui émane du puits est toujours aussi forte. Le couloir creusé dans la roche que j'avais remarqué avant d'aller dormir est toujours là, malgré la source de lumière je n'arrive pas à en voir l'intérieur, les ténèbres le dissimulent.

C'est malheureusement la seule issue visible pour le moment, je vais devoir franchir ce puits et retourner dans l'obscurité...

Mais avant, je dois trouver de la nourriture ! Je me lève d'un pas décidé, paré à fouiller partout pour dénicher et dévorer les moindres cafards ou n'importe quels êtres vivants mangeables !

Je pars donc à la recherche de ma proie. Je commence par examiner minutieusement les murs de la grotte mais il n'y a rien que de la roche... Pas la moindre pousse d'herbe n'a réussi a grandir dans cette grotte.

Il me vient alors une idée, horrible, mais elle me sauvera sûrement la vie... Je sais où trouver de la nourriture pas loin et en abondance, mais c'est là où se situe cette nourriture qui ne me donne absolument pas envie de manger !

Sur les cadavres humains, on peut trouver multitude d'êtres vivants, si la viande du cadavre n'est plus bonne, il reste un bon millier de vers qui s'en délectent... Alors imaginez sur un cadavre trois fois plus gros qu'un humain.

La chair de la créature qui m'a poursuivi dans les tunnels est toujours là, de l'autre côté de ce boyau d'obsidienne.

Je me résigne donc à la tâche, je n'ai pas mangé depuis bien trois jours maintenant, et cela commence à se faire vraiment ressentir ! Je décide donc de retourner dans ce tunnel d'obsidienne, cette roche est vraiment remarquable !

Plus j'avance et plus l'odeur de la putréfaction des chairs de la créature se fait sentir, l'air chaud que je sentais tout à l'heure est bien loin. Me voilà de l'autre côté, le torrent est toujours aussi puissant et l'odeur toujours aussi forte. Je m'approche de la charogne, je les vois déjà grouiller par milliers, ils ont visiblement creusé des galeries à l'intérieur car certains sortent depuis des petits trous dans la peau du cadavre. Des centaines de vers se délectent des yeux de la bête, d'autre de sa langue qui pend à terre, complètement perforée.

Le Manoir InfernalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant