Partie 1

928 74 85
                                    


Le 20 octobre 2016,

Bon alors, tu es sensé être un journal intime où je vais te déblatérer ma vie - à mourir d'ennui - et je suis sûr que tu regrettes déjà l'époque où tu étais sagement rangé dans le rayon papeterie avec l'attente désespérée d'être un jour choisi par quelqu'un qui te trouvais digne d'intérêt, parmi les autres formats de cahier, des feuilles cansons, les crayons, les buvards et j'en passe, et qui t'aurais pris dans ses mains grasses pour t'emmener vers la caisse et régler son achat.

Mais ne t'apitoies pas trop vite sur ton sort. Oui, ma vie est sûrement la chose la plus ennuyeuse et inintéressante de par l'absence d'événements palpitants à entendre ou à lire mais rassures toi, je ne vais pas tout te raconter non. Je vais seulement te faire part d'une des seules chose vraiment importante qui me soit arrivée.

Promis, tu ne seras pas déçu et après avoir fini mon histoire, je te range au fond d'un de mes tiroirs et ne te ressortirais que pour éventuellement relire ce que je vais te confier dans quelques instants. Tu vois, plus que quelques heures à tenir avant ta retraite. Tiens le coup, c'est pas trop long.

Bien, commençons par le commencement...

Je sais, cette phrase est vraiment pathétique mais me cherches pas.

---

Ça fait dix minutes que je me demande par quoi débuter mais il y a beaucoup trop de choses à dire et, n'ayant pas fait un bac Littéraire mais Scientifique, je ne suis pas très très doué pour les accroches et les phrases ultra réfléchies, limite philosophiques.

Ah c'est bon, je crois que j'ai trouvé comment résoudre mon problème technique.


~ * ~


Chapitre 1 : Découverte

C'est étrange de qualifier ta première rencontre avec quelqu'un de découverte. Mais à vrai dire, je ne trouve pas d'autres mots plus proches de ce que je veux dire mis à part celui-ci.

Dans le dictionnaire, si tu cherches (...merci, je sais que tu es un cahier et que c'est pour toi chose impossible alors cesse de m'interrompre inutilement!) Doooooonc, si tu regardes le verbe "rencontrer", le gentil dico te dit d'une voix monocorde : "Rencontrer quelqu'un, se trouver en sa présence par hasard ou intentionnellement". La fin de la définition ne m'intéresse pas plus, seul le début m'importe. Si je résume, lors d'une rencontre, l'autre personne est à tes côtés.

À la différence de "découvrir" où là, le petit dictionnaire va te réciter, tel un automate: "Découvrir quelque chose, l'apercevoir de loin" ou bien "Découvrir quelque chose ou quelqu'un qui était caché ou inconnu". On dit "découvrir" un trésor, pas "rencontrer" trésor.

C'est pour cette raison que j'appelle notre rencontre "découverte" puisque nous n'étions pas l'un en face de l'autre mais que l'on s'est découvert via quelque chose. Enfin bref, ça c'était pour la partie étymologique, la partie chiante quoi. Mais place à la véritable histoire maintenant.

Alors, comment on s'est découverts... Je vais te faire simple et concis, comme ça pas d'ennui pour toi carnet joli. Les rimes se sont emparées de mon esprit. Je sens affluer en moi le génie! Mais j'arrête d'écrire des âneries pour te conter ma story.

Je vais commencer par te parler du temps qu'il faisait et me demande pas pourquoi je commence par ça, je n'en sais strictement rien.

C'était un jour de fin juin, chaud, comme il en était courant en ce début d'été. Le thermomètre avait dépassé les 30°C depuis belle lurette et moi je tentais vainement d'échapper à cette canicule en restant enfermé chez moi, jonglant entre révisions pour mes exams et le blog que j'avais récemment créé. Ok ok, ça va, je rectifie. Passant le plus clair de mon temps sur mon blog, au détriment de mes révisions. Je n'avais que peu de visiteurs à l'époque et je répondais rapidement à leurs commentaires.

Ne vas pas croire qu'aujourd'hui je leur réponds lentement volontairement hein! Je mets des lustres à répondre parce que j'ai un emploi du temps très chargé. C'est tout. Je t'assure je meure d'envie de leur répondre rapidement à tous!

Hum. Quoi qu'il soit, lui m'en avait laissé un petit commentaire auquel je me suis empressé de répondre, euphorique à l'idée de découvrir une nouvelle personne.

Voilà, et c'est comme ça que notre découverte a eu lieu. Non pas en face à face comme la plus part des rencontres mais par l'intermédiaire d'un écran. On a fait plus original comme première rencontre, je te l'accorde mais je l'aime bien moi, elle est...originale.

Oh! Il faut absolument que je te parle de nos conversations en privé que l'on s'envoyait parce que dans le genre épique il n'y a pas mieux!

Tout d'abord nos premiers sujets de conversation... Alors, il y a eu les pâtes. Les pâtes et le film d'animation Le Roi Lion... Tu vois quand je te dis que l'on bâtait des records... Pourquoi ces deux sujets là? Oh simple, très simple.

Les pâtes parce que je lui avait dit que je reviendrais discuter avec lui dans quelques minutes - le premier jour - le temps de sortir ces dernières de l'eau et ainsi éviter qu'elles ne soient trop cuites. Il m'a par la suite fait savoir qu'il ne réussissait jamais leur cuisson et je t'avoue que je le charrie encore avec cette soi-disant malédiction.

Quant au film eh bien durant cette même journée de découverte, après avoir mis du beurre et saupoudré du parmesan dans mon assiette de spaghettis, j'ai regardé Le Roi Lion... En mangeant mes pâtes... Disney culte qu'il m'a d'ailleurs confié n'avoir jamais regardé en entier et réussi j'ai réussi à lui faire promettre qu'un jour, il le regarderait jusqu'au bout.

Ensuite, les conversations ont rapidement dérapé puisqu'il était question d'une cave où il entreposait les bouteilles de chantilly virtuelles que je lui donnait suite à un bon comportement de sa part ou bien une phrase qu'il disait ayant un sens caché donc de la subtilité.

C'est d'ailleurs ainsi que les premiers surnoms sont arrivés. J'étais le professeur, puisque je distribuais les notes et les bons points tandis que lui était l'élève souffrant de flemmardite aiguë. Mais rapidement les rôles se sont floutés lorsque j'ai perdu toute crédibilité en disant que j'entretenais une relation avec mon lit mais que ce dernier ne voulait plus de moi depuis qu'il avait trouvé le véritable amour avec le sofa...

Comme tu peux le constater, au bout d'à peine deux jours, nous divaguions déjà dans des délires obscurs que seul notre drôle de duo comprenait. Et encore, je ne t'ai pas tout raconté parce qu'après, il reste une multitude de surnoms ridiculement adorables dont je te gracie parce que je t'ai promis de n'écrire que le strict minimum.

Voilà, c'est ainsi que nous nous sommes découverts par un mois de juin d'une chaleur étouffante mais nous n'étions pas prêts d'oublier ce jour spécial, crois-moi.

Je crois que je vais aller regarder la définition du mot "concis".


~ * ~

Journal ÉphémèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant