Partie 2

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Chapitre 2 : Rencontre

Ce jour-là, je crois que je m'en souviendrais toute ma vie. Je sortais de l'université, la tête farcie de mes 9 heures de cours et la fatigue commençait à gagner le combat qui l'opposait à mes paupières Quand soudain, en franchissant les grilles, je l'ai vu. Ou plutôt, j'ai vu quelqu'un tenant une pancarte, mon pseudonyme - JB - inscrit sur cette dernière. C'est en voyant que je m'approchais de lui qu'il a rangé son écriteau et s'est mis à trottiner vers moi.

Et toi, c'est à ce moment-là que tu me sors avec un air complètement ahuris : "Stooooooooooooooop! Mais stoooooooooooop!!! Comment ça se fait qu'il sache où tu étudies??!"

Gentiment, je te réponds : "c'est parce que durant nos nombreuses conversations, on s'est rendu compte que nos écoles respectives n'étaient qu'à 6 stations de métro. En ligne directe en plus."

Pourquoi on ne s'est pas rencontrés plus tôt? Parce qu'on y avait pas forcément réfléchis ni eu l'occasion. Enfin, JE n'y avais pas vraiment réfléchis et que je ne voulais pas paraître insistant ou lui demander quelque chose qu'il refuserait sûrement. Mais apparemment lui y avait pensé et je crois qu'il n'aurait pas pu trouver meilleure occasion puisque nous étions le 6 janvier, jour de mon 21e anniversaire.

Après s'être présenté en bonne et due forme, il m'a emmené dans un petit café non loin de là et où nous serions surement restés jusqu'à pas d'heure si le patron ne nous avait pas mis à la porte vers 22h. Je t'avoue ne pas avoir beaucoup de souvenirs de la soirée en raison de mon état de fatigue avancé et ma surprise de le rencontrer réellement.

Néanmoins, je me souviens de deux choses. La première étant son visage angélique et ses yeux pétillants de malice, le tout encadré par des cheveux courts noirs ébène absolument magnifiques. Et la seconde étant la vieille boîte qu'il transportait depuis les grilles de l'université mais qui en recélait une deuxième, elle soigneusement emballée et renfermant un magnifique ours en peluche. Mon cadeau d'anniversaire.

D'environ 30 cm de haut, la peluche avait le ventre et le dessous des pattes entièrement blanc tandis que le reste du corps était composé d'un mélange de miel et de brun foncé. Elle était ultra douce.

La vieille boîte ne servait qu'à camoufler le fait qu'il voulait m'offrir quelque chose. C'est vrai que maintenant je comprends mieux la véritable signification de sa question que si j'aimais ou non les peluches... J'adore ça.

Après cette soirée, nous nous sommes revus régulièrement, se donnant rendez-vous dans ce même café ou bien dans des parcs. Je ne sais pas si c'est le fait que l'on se connaissait déjà grâce à nos discussions ou autre chose mais quoi qu'il en soit, nous sommes très vite devenus inséparables.

J'avais pris l'habitude de m'attendre à la sortie de ses cours et je le raccompagnais jusqu'à chez lui ou inversement si c'était lui qui terminais plus tôt. Nous mangions quasiment tous les jours ensemble, parfois dans des restos rapides et pas trop chers mais c'était des endroits que nous jugions trop bruyants alors le plus souvent, nous apportions chacun notre repas et nous trouvions un espace vert pour y déjeuner.

J'attendais avec impatience chaque midi, chaque fin de journée ou chaque moment où nous pourrions nous retrouver et discuter comme si l'on se connaissait depuis toujours sans aucune gêne.

Plusieurs mois ce sont écoulés de cette manière jusqu'à ce vendredi soir où, après avoir passé l'après-midi chez lui à l'aider à réviser pour ces examens, il m'avait embrassé sur le pas de sa porte.

Je n'avais pas tout de suite réalisé que la distance qui nous séparait encore avait été réduite à néant par la simple inclinaison de son buste en avant. Pensant qu'il voulait me faire un câlin d'au revoir e il en avait pris l'habitude, je ne m'attendais pas à sentir ce contact sur mes lèvres.

Lorsque j'ai enfin réalise ce qu'il faisait, je l'ai repoussé, me suis retourné et ait dévalé les escaliers de son apparemment sans me retourner.

Je suis resté obnubilé par son geste toute la soirée, m'empêchant par la même occasion de trouver le sommeil dont j'avais temps besoin après ma propre semaine d'examens.

Nous étions fin juin. Deux ans, jour pour jour, que nous nous étions "découverts" et un peu plus de six mois que nous nous connaissions réellement.

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Journal ÉphémèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant