Réalité rêvée

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Je n'en peux plus, sincèrement je commence à être hormonalement dépassée. Toutes ces sensations, toutes ces tensions, ça ne peut plus durer. À la base, c'était juste des petites réflexions que je m'étais faites, mais c'est devenu tellement plus. À force de me répéter « arrête de faire attention à lui, c'est juste un con avec une belle gueule d'ange » et bien j'en suis arrivée à le chercher du regard à chaque fois que j'entrais dans une pièce. Lorsque je m'en suis rendue compte, c'était déjà trop tard. Je suis mordue, c'est indéniable. Tout chez lui m'attire. Par commencer par ses beaux yeux gris métalliques, à la fois mystérieux et fascinants. Une envie irrésistible de m'y plonger dedans surgit lors des rares fois où nos regards se croisent. Ses cheveux blonds, presque blancs, sont tellement peu ordinaires que ma main me démange pour les toucher. Et puis sa voix a une intonation presque trop sensuelle lorsqu'il aborde machinalement quelqu'un. Qu'est-ce que j'aimerais qu'il murmure mon prénom ... Rien qu'à y penser, mon bas-ventre est parcouru de délicieux frissons. Voilà ceux à quoi je suis confrontée chaque jour, de multiples et de multiples pensées des plus obscènes, et la nuit, des rêves qui expriment ce que je ne peux pas avoir. Je commence à devenir folle. Folle de le voir tous les jours et de rester impuissante face à toutes les émotions qui se mêlent en moi. Si je ne trouve pas un moyen afin de, soit faire disparaître tout ça, ou soit d'assouvir mes besoins, je ne vais pas pouvoir finir tranquillement ma septième année. Je ne pensais vraiment pas qu'on pouvait avoir autant quelqu'un dans la peau.

« À qui penses-tu, petite Granger ? »

Un souffle chaud vient s'écraser contre ma nuque. Il est derrière moi. Perdue dans mes profondes réflexions, je ne l'ai même pas entendu s'approcher de moi.

Je ne prends pas la peine de me retourner, sachant que le regarder dans les yeux diminuerais mes chances de garder mon sang-froid. Je me contente simplement de vaguement hausser les épaules et de faire semblant de me replonger dans mes devoirs.

Il se décale et vient s'asseoir sur la chaise de libre, située à côté de moi. Nous sommes dans la bibliothèque, sur la table la plus éloignée de la sortie. Il commence à se faire tard et la pièce est pratiquement vide de tout élève. Il ne dit rien, se contentant simplement de m'observer. Je ne pense pas qu'il se rende compte à quel point ma chaleur corporelle augmente. Pourtant, je fais comme si de rien n'était. Il finira bien par se lasser.

Les minutes passent, et aucun de nous n'a bougé. La situation commence sincèrement à devenir étouffante. Je ne sais pas ce qu'il attend, et je n'ai pas la moindre envie de lui demander.

Soudain, il se lève, passe derrière moi en prenant bien soin de me caresser le dos et murmure d'une voix chargée d'émotions :

« Fais de beaux rêves, Granger. »

Et il sort.

Lorsque j'entends la porte se refermer, je relâche tous mes muscles, jusqu'alors tendus à leur maximum. Mon cerveau a du mal à assimiler ce qu'il vient de se passer. Pourquoi ? Fait-il exprès de me déconcerter ? Voulait-il me pousser à bout ? Sait-il le chemin de mes pensées, chaque fois que je l'aperçois ? À quoi joue-t-il ? En temps normal, j'ai du mal à refréner mes envies, mais si il fait tout pour me tenter, comment résister ? Un mal de crâne commence à pointer le bout de son nez. Je décide donc de ranger mes affaires et d'aller me coucher. J'ai vraiment besoin d'une bonne nuit de sommeil.

Je sors dans le couloir, en priant pour ne rencontrer personne en chemin. J'arrive devant le portrait de la Grosse Dame sans avoir rencontré aucun soucis. Je me dépêche de monter dans mon dortoir et, après avoir posé mon sac, me déshabille et monte me coucher dans mon lit à baldaquin. À peine me suis-je recouverte de ma couverture, que deux bras puissants me font basculer sur le dos. Je me retrouve coincée sous un torse fin et musclé. Deux yeux gris me fixent avec intensité.

OS - DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant