Chapitre 1.

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Après avoir écouté les derniers conseils de mon coach, refais quelques échauffements et remis en place ma ceinture,je m'avançai lentement sur le tapis afin de rejoindre ma place. J'entendais les encouragements des familles venues de loin pour encourager leur progéniture, les coachs qui hurlaient sur leur combattant et les impacts des corps chutant sur les tapis ; tout un ensemble de sonorités dont j'étais familière qui bourdonnaient dans ma tête et cela ne pouvait que me motiver davantage.

A ma droite, la table faisait ses dernières vérifications avant le combat et à ma gauche, l'arbitre se tenait prêt, attendant le signal pour pouvoir commencer. Je regardais partout, sauf mon adversaire qui me lançait sans doute un de ses regards noirs à vous glacer le sang, afin de me concentrer le plus possible. Lorsque tout fut prêt, l'hajime donné, débutant ainsi ce combat qui comptait tant pour moi, je m'avançai lentement, saluant mon adversaire avant d'attraper violemment son revers, et lui imposer mon kumi kata.

Elle, de son côté riposta, lançant des prises comme elle pouvait, essayant de reprendre le dessus sur ma prise de garde mais, rien n'y faisait. Je restai calme, ne souhaitant pas faire de geste qui pourrait s'avérer être fatidique, ni être trop sûre que tout était gagné d'avance. Mais j'étais déterminée. C'était ma dernière chance, une victoire étant significative de ma place pour les prochains Jeux Olympiques mais aussi de l'accomplissement de multiples années de préparation, d'entraînement et, inévitablement, de sacrifices.

Profitant de l'occasion qui m'était donnée, je lançai ma prise favorite, Tsuri-komi-goshi, avec une intensité telle que mon adversaire ne vit rien venir. L'impact fut tel qu'elle en eu le souffle coupé, mettant quelques secondes avant de se relever : mais peu m'importait, la joie était telle que j'aurais pu en pleurer. Avec tout le respect qu'implique la pratique de ce sport, nous nous primes dans nos bras lorsque je fus déclarée vainqueur, nous félicitant mutuellement et nous rejoignîmes nos coachs respectifs, bien que je ne pus me retenir de sauter sur Yoan.

Nageant sur un petit nuage, le reste de la journée passa bien vite, et le sourire qui bordai mes lèvres ne les quittait pas, et s'intensifia même lors de la remise des prix.

Il fut bientôt le temps de repartir et j'avais à peine rallumé mon téléphone que je reçus une vague de messages de félicitations, tantôt formels (merci papa), tantôt expressifs. La fin de compétition annonçant une pause de quelques jours avant la reprise d'un entraînement intensif, j'avais reçus des messages d'amis d'enfance qui voulaient absolument fêter ça. Après une courte réflexion, j'avais accepté, dans la mesure où je ne les avais pas vus depuis X temps, trop prise par ma passion.

Yoan m'avait ramenée chez moi, et étant seule à la maison, j'étais sortie le soir même, un ami jeune permis étant venu me chercher.

La soirée se déroulait à proximité de Paris et nous avions vite rejoins tout le monde. La fête battait déjà son plein à notre arrivée et la maison était tant remplie qu'on aurait pu se croire dans une série américaine. Peu habituée à sortir, je m'étais cramponnée à mes copines, ne buvant que très peu comparé à elles. Sous une musique entraînante qui venait de sortir, nous rejoignions la piste pour se déhancher un peu.

Trop vite, il fut l'heure de partir, notre Sam commençant à fatiguer. Nous primes la route tranquillement et j'avais pris place sur la banquette arrière, au milieu , rigolant sous les marmonnements incompréhensibles des filles qui étaient à mes côtés, totalement pleines tandis que le conducteur se concentrait sur la route, avec à ses côtés notre ami qui dormait déjà.

Nous entrâmes tranquillement sur l'autoroute et j'envoyais des messages à mon frère avec un bras passé derrière le repose-tête de mon amie qui dormait paisiblement contre moi, quand la voiture freina brusquement et avant que je ne réalise qu'une voiture faisait des zig-zags inévitables en roulant en sens inverse à une vitesse considérable, cette dernière nous percuta si violemment que je fus projetée vers l'avant avec une force telle que je perdis immédiatement connaissance.

Parce Que Je Crois En Toi. [En Cours]Where stories live. Discover now