18 Juliette

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Ce matin je me suis réveillé, comme d'habitude. On est en vacances, donc mon réveil n'a pas sonné à six heure du mat'. C'est une bonne nouvelle, j'ai eu un peu plus de mémoire que d'habitude hier, j'ai pensé à le débrancher. Les volets de ma chambre sont ouvert, le soleil est déjà haut dans le ciel. Je sens quelque chose d'inhabituel sur mes jambes. Je les regarde et... ah d'accord... Je porte un jeans. J'ai oublié de me changer hier. "J'ai au moins eu l'idée de retirer mes chaussures" dis-je à voix haute en lançant un regard dénué d'intérêt à mes chaussettes trouées... Elle sont grises avec des point noir, répartie comme les graines sur une fraise. Mes cheveux long m'arrive dans la gueule. Certains sont collés sur mon visages. Rhaaaaa... d'habitude je dors toujours avec des élastiques pour éviter d'avoir trop de nœuds le lendemain ! Où sont-ils d'ailleurs ? Je regarde sur mon bureau et ne les trouve pas. C'est étrange, mon bureau est mieux rangé que d'habitude... J'ai même l'impression qu'il manque des choses. Enfin... Je me passe la mains dans mes cheveux. Elle bloque contre quelque chose. Une barrette, enfin pas vraiment, je ne sais pas comment ça s'appelle, mais en gros, c'est une petite pince avec un nœud papillon bleue dessus. Qu'est-ce que ça fait là ? ... Je sort de ma chambre, toujours un peu dans les vapes. Je ressent une autre sensation inhabituelle quand je marche. Je ne serrais pas vraiment comment la décrire, une sorte de... Pffff... je vais mettre ça sur le compte de l'engourdissement suite au réveil. La salle de bains se trouve juste à côté de ma chambre. j'ouvre la porte d'un grand coup non contrôlé laissant aller mon bras. Je m'approche du lavabo et m'appuie sur l'évier. Je regarde le siphon un moment puis lève les yeux en direction de la glace.

Pourquoi j'ai du maquillage ? Rouge à lèvre, mascara, fond de teint... enfin je crois que ça s'appelle comme ça. Mais pourquoi ? Qu'est-ce qu'il a bien pu se passer hier ? C'était le dernier jour de cours, on n'a pas fait de soirée ! Et puis même, je ne bois jamais et actuellement, je ne sens pas l'alcool, je n'ai jamais fumé non plus. Enfin, je vais pas me montrer devant ma famille comme ça quand même, je cherche dans les tiroirs de la pièce le démaquillant de ma mère. Mais ne le trouve pas. Il manque pas mal de chose d'ailleurs... J'attrape une brosse et essaye de coiffer mes cheveux en arrière. J'espère que personne ne m'a vu comme ça hier, parce que sinon... déjà qu'ils y en a qui se foutent de ma gueule parce que pour un garçon, avoir les cheveux long c'est peu courant. Alors du maquillage... Bonjour la honte. J'ai beaucoup de nœuds... c'est chiant les nœuds... En me tortillant dans tous les sens, je ressent de nouveau la sensation de tout à l'heure. Mais là, je sais d'où ça vient, j'ai un quelque chose dans le tee-shirt. Je passe la main dedans et sens un truc, chaud, non deux... Mais... Depuis quand j'ai de la poitrine ? !! Certes petite, mais même ! Je me sens pas bien... perds l"équilibre, tombe, assis sur le battant des toilettes. Cette sensation... étrange... de ne pas être dans son propre corps... Je touche ma joue. Je le sens plus les poils. Hier, j'en avais une, de barbe. Une barbe dégelasse d'adolescent boutonneux. Où est elle. Je ne me suis pas rasé et même si c'était le cas, je sentirais quand même quelque chose... J'ai l'impression de m'évanouir mais je reste conscient. Ma respiration se calme lentement. De mes mains, je tâte les côté de ce corps qui n'est pas le miens. En partant des épaules pour descendre jusqu'au hanche. Comme je le pensais, j'ai une forme... Ce corps ! a une forme plus affiné. Je me demande si c'est correcte de faire ça. Si ce corps n'est réellement pas le miens c'est un peu une sorte de voyeurisme... J'aurais été, mon esprit aurait été transplanté dans ce corps, qui me ressemble un peu à celui que j'avais avant ? Non... ça n'a pas de sens. Et puis, je suis toujours chez moi. Enfin, je crois ?

Il est plus de dix heures. Comment ce fait-il que je n'ai croisé personne ? "Papa ? Maman ?" crie-je. Aucune réponse. Il sont peut-être parti travailler, ils ne sont pas en vacance, encore, eux. À contre-cœur je cris : "ばか !" Oui, c'est comme ça que j'appelle mon frère. Aucune réponse. Je me précipite dans le salon. Regarde vers la banque, la cage du lapin n'est plus là. Je recommence à perdre l'équilibre. Assis par terre, je récapitule : Je ne suis plus moi, je ne suis pas dans mon corps, pas dans ma maison mais une réplique, un lieux où personne ne vit. Je regarde désespérément en direction de la porte d'entrée. Tous les papiers importants habituellement accrochés dessus grâce à des aimants ont disparus. Et au dessus, à la place du portrait de ma mère, il y a un numéro, deux énormes morceaux d'acier cloué au mur. 18... "Comme sur les portes prison..." me dis-je. Soudain, un signe de vie ou du moins d'activité extérieur me parvient ! Un bruit que je connais bien. Il vient de ma chambre, je viens de recevoir un sms. Je cours en direction de mon portable. C'est un numéro déjà enregistré. Intitulé "Geôlier". Je commence à lire :

"Bonjour Juliette,

Je sais que tu ne me connais pas et c'est normal calme toi. (sauf si tu faisais semblant de dormir quand on t'a fait passer les tests.) Je ne sais pas si tu es au courant mais récemment. Il y a eut des chamboulements dans notre vie à tous. Des dieux sont venus sur terre. Et leurs croyants ont commencé à distribuer des sortes de pouvoir. (en vrai c'est bien plus compliqué mais je te la fait courte.) Bon, tu sais comment sont les humains, dès qu'ils voient quelque chose qu'ils ne connaissent pas. Ils en ont peur. Tu as reçus une sorte de pouvoir. Alors, pendant que tu dormais des gens sont venu te chercher. Nous t'avons fait passer toutes sorte de tests pour savoir si ce pouvoir fonctionne comme un virus ou non. Dans le doute, tous ce qui, comme toi, ont été "maudit" tel qu'ils aime l'appeler, ("maudit" n'est pas péjoratif, pour les croyants de cette religion, "une bénédiction" est une insulte) ont été placé ici. Chacun d'entre vous à une copie, assez fidèle de sa maison pour ne pas trop vous dé-paysager. Bon, là je suis plutôt sympa avec toi, pour ne pas te brusquer. Mais n'essaye pas de t'échapper, tu es dans un village conçu spécialement pour vous (toi et les autres qui ont été "maudit"), il ne faudra pas en franchir les limites. Je sais que tu es une gentille fille... ou un gentil garçon, je ne sais pas vraiment comment accorder avec toi. Le "pouvoir" que tu as reçu te permet de changer de sexe à volonté. (d'après ce que j'ai compris.). Enfin, bref, si tu as besoins de quoi que ce soit tu peux me demander, je ne te répondrai pas dans l'immédiat mais je te répondrai ne t'inquiète pas.

Ps : Oui... le maquillage et la coupe de cheveux c'est deux de tes voisins qui se sont amusés pendant que tu dormais, tu leurs a servit de tête a coiffer. Demande aux jumelles je ne sais plus leurs prénoms mais elle ont le numéro 22. Elles ont du démaquillant et elle voudront bien t'aider je pense."

J'ai relu quatre ou cinq fois ce message. Il me terrifie et me rassure à la fois... Je pose mon portable, et pense : "à volonté, il a dit...». Je me concentre. Je sens mon corps changer, des masses partent pour aller ailleurs. Me revoilà dans mon ancien corps. Mais, au fait. Pourquoi Juliette ? Bof, j'aurai pu tomber sur bien pire. Puis, ça me va pas si mal... Je réfléchit un instant et, lentement, je transforme mon corps. Quoi ? Mais, avouez les gars, à part les machistes et les gays. Qui n'a jamais rêvé de faire ça ? Bon, 22, si les numéraux sont classé dans un ordre logique, ça ne devrait pas être loin d'ici. Elles pourront m'arranger un peu, j'espère.

(Extrait : Religion Pikatchutaine sur notre monde. <- ceci est un trèèèèèèèèès gros bouquin que je n'ai pas fini d'écrire. Le texte que vous venez de lire (sera retravaillé et) en est tiré. Voilà. (sinon pour le tag des 100 histoires, ben là ça fait 18/100 Plus que 82.))

Ps : Pikatchutaine est la contraction de trois mots en Néossylique "Pika" (dieu); "Tchu" (religion); "aine" (suffixe d'appartenance). Ne me faites pas la blague qu'on m'a trop faites ÇA N'A AUCUN RAPPORT AVEC PIKACHU (déjà que ça s'écrit pas pareil).

Petites histoires pour s'endormir...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant