Ma seule famille, c'est toi

Chapitre 1

Il peste contre sa voiture pour la énième fois en cinq minutes. C'est visiblement foutu pour de bon, elle ne veut pas démarrer sans faire un bruit atroce et veut le laisser ici, au centre de la ville, comme si c'était un endroit où rester. Une chance qu'il soit sur une place de parking et pas au beau milieu d'une route, cela l'empêche de déranger tout le monde. Il soupire en quittant le volant pour aller devant le capot et l'ouvrir en parcourant toute la mécanique d'un coup d'œil. Il n'a aucune idée de ce qui ne va pas et en sachant ses compétences dans le domaine, il ne va pas trouver de suite. Il souffle un grand coup devant ce casse-tête, se gratte la nuque en cherchant une solution puis commence à se pencher sur le moteur en espérant trouver la solution.

« Je peux vous aider ? »

Il se relève d'un coup et se tourne en direction de cette voix qui vient de le surprendre. Il découvre un homme sensiblement de son âge, plus petit que lui, aux cheveux blonds et aux lunettes sur le nez. Il a les mains prises par des sacs de courses mais il les pose au sol pour avancer vers lui.

« Un problème ?

- Euh... Oui. Elle fait un bruit bizarre quand elle démarre, lui répond-il. J'ai peur qu'elle me lâche au bout de quelques minutes.

- Hum... Je peux jeter un coup d'œil ? Je m'y connais un peu.

- Ça ne sera pas de refus. »

L'homme vient devant le capot pour se pencher sur le moteur. Il regarde tout attentivement, puis plonge les mains dans cette mécanique que lui ne connaît absolument pas. Il l'observe faire de peur qu'il lui pète un truc jusqu'à ce que le blond se redresse pour retirer son blouson et relever les manches de son tee-shirt. Il replonge ensuite dans le moteur comme s'il s'agissait de sa voiture afin de régler le problème en enfilant ses doigts entre les pièces. Il parvient enfin à visser quelque chose dans un endroit quasiment inaccessible puis il se remet droit. Il tape ses mains l'une contre l'autre pour faire disparaître le maximum de traces noires qui les salissent.

« Essayez de la démarrer pour voir.

- D'accord. »

Il laisse le blond devant le capot tandis qu'il s'installe au volant pour mettre le contact. À sa grande surprise, sa voiture démarre correctement et son bruit n'est plus du tout effrayant. À croire qu'elle n'a rien eu. Il coupe le contact puis sort de son véhicule pour aller fermer le capot avec un petit sourire. Il se tourne ensuite vers son sauveur qui renfile son blouson, l'air de rien.

« Merci beaucoup, je n'aurais jamais trouvé ce que c'était tout seul.

- De rien, pas de problème.

- Comment je peux vous remercier ? Je peux vous offrir un café ? Vous avez le temps ?

- Oui, je peux. Je vais poser mes courses et...

- D'accord, allez-y. C'est quoi votre nom ?

- Gustav.

- Moi c'est Georg, lui dit-il en lui serrant la main. Enchanté.

- Moi aussi. »

Il le regarde aller plus loin avec ses sacs remplis de provisions pour les mettre dans le coffre d'une voiture puis il revient et ils partent ensemble vers un café à seulement quelques mètres de là. Ils se mettent à l'abri du froid de ce mois de septembre en s'installant l'un en face de l'autre à une petite table libre où ils commandent chacun un café. Une fois le serveur parti, Georg fixe Gustav s'essuyer autant que possible les mains sur une petite serviette en papier prise dans le distributeur en métal posé entre eux.