Petite rédaction

33 3 6
                                    

Miroir, mon beau miroir...

Je m'appelais Aurore, Aurore Smith. J'avais 26 ans et j'habitais à Ecully, une petite ville à proximité de Lyon. J'y logeais dans une petite maison avec mon fils : cet enfant était toute ma vie.

Ce midi là en arrivant à l'école mon fils me sourit, m'embrassa la joue et

me dit :

- Tu es la plus belle des mamans ! après cela il courut rejoindre ses amis de Maternelle. Mon fils savait que je tenais à être la plus belle de toutes. Pourquoi ? Je devais trouver cela réconfortant... La plupart de femmes ne faisaient pas trop attention à leur physique, les autres ne pouvaient de toutes façons pas se mesurer à ma beauté.

Sauf elle, qui passa à côté de moi tout en me fixant de ses yeux verts : Rosaline, une véritable déesse humaine, ses yeux verts et ses cheveux roux lui descendant en cascade dans le dos en ont ensorcelé plus d'un. Elle me sourit avec provocation, sourire que je lui rendis. A ma grande surprise elle éclata de rire et ses amies, à ses côtés tel une armée protégeant leur reine, se joignirent à elle. Sans comprendre son comportement je montai dans ma voiture et me regardai dans le rétroviseur : Oh non ! J'avais un morceau de fraise coincé dans les dents ! Je me mis instantanément au volant pour aller au marché : je devais absolument me trouver un petit miroir afin de pouvoir voir si j'étais aussi parfaite que d’habitude à tout moment de ma journée.

Et je le trouvai : le miroir de poche le plus somptueux de tous ceux que j'avais pu voir dans ma vie. Je jetai un coup d’œil à mon reflet et fus particulièrement fière de ce que je voyais. Je donnai les dix euros à la vieille femme qui s’occupait de cet étal. Elle prit les sous, me demanda d'attendre en souriant et partit dans le camion pour me ramener une femme d'une trentaine d'année. Cette femme en question fixa le miroir qui était posé sur la table comme avec un air de regret et dégoût. Elle finit par me demander :

- Avez-vous des enfants madame ? Je lui répondis étonnée  :

- Euh... Oui, mais pourquoi cette question ? Elle me sourit tristement, encaissa les dix euros et me tendit mon miroir tout en me demandant : - Êtes-vous sûre de votre choix, vraiment ? Je regardai l'heure, seize heures moins le quart ! Il était temps que j'y aille ! Je secouai la tête en signe d’approbation, et partis en vitesse. Quelles drôles de femmes !

J’arrivai juste avant que le portail soit ouvert, cela me permit de montrer ma suprême beauté à Rosaline. Je sortis mon miroir pour découvrir que ma coiffure était horrible et que j'avais un bouton sur le front. La voix de Rosaline retentit derrière moi : - Aurore ?

Oh non, non, non, Non ! Je souhaitai au plus profond de moi que ces imperfections disparaissent pour me laisser resplendir devant Rosaline... Je ne pouvais pas perdre une seconde fois ! Je glissai finalement mon petit miroir dans ma poche et me retournai, prête à affronter les rires et les regards des autres femmes autour de moi. Rosaline ouvrit la bouche, mais pour la laisser grande ouverte, elle avait l'air étonnée, et non moqueuse comme je m'y attendais. Ses acolytes la regardèrent avec dédain et vinrent se ranger de mon côté sauf deux ou trois. J'étais extrêmement fière de moi, mais je ne comprenais pas ce retournement de situation.

Je récupérai mon fils et nous rentrâmes chez nous. Une fois chez moi, mon enfant couché je ressortis mon miroir et me regardai dedans, plus aucun signe de mon bouton, ni des multiples nœuds qui emmêlaient ma longue chevelure blonde. A la vue du feutre bleu de mon fils sur la table une idée traversa mon esprit : Je pris le feutre et me fis un point bleu sur la joue, je souhaitai que ce point disparaisse de mon visage et je rouvris les yeux pour me regarder à nouveau : le point avait disparu et ma peau était littéralement resplendissante ! Je finis par croire que mon miroir était magique, puisque qu'aucune autre solution était possible.

Le lendemain matin lorsque mon fils vint pour me réveiller je poussai un cri d'horreur : il avait l'air d'un garçon qui avait sept ans et non quatre ! Il parut surpris et lorsque je lui demandai en quelle classe il était il rigola et me dit «  Enfin maman ! Je suis en CE1 ! » Je lui souris comme si je ne lui avais fait qu'une mauvaise blague, mais au fond j'étais terrorisée ! Même la maîtresse de CE1 ne parut pas surprise que mon fils aille dans sa classe ; pour tout le monde c'était absolument normal ! Bouleversée je me rendis à la mairie d'Ecully pour demander l'acte de naissance, il y était écrit que Max était né en 2008 et non en 2012.

En allant chercher Max à l'école je me regardais dans mon petit miroir de poche, mince ! Je n'avais pas pensé à moi avec le vieillissement subit de Max, je me dis que je n'avais rien à perdre à tester : Je me regardai et fis le souhait que mes petites imperfections disparaissent. Je rouvris les yeux et touchai ma peau douce comme celle d'un bébé j’étais très fière du résultat qui s’offrait à mes yeux : j'étais resplendissante ! La sonnerie retentis et mon fils sortit de la classe... De CM2 ! Je sursautai de surprise, j'étais interloquée... Je pris le visage de mon fils entre mes mains, il parut surpris mais ne me posa pas de questions, je me repris vite et mon fils commença à me raconter sa journée. Une fois chez moi, mon fils monta faire ses devoirs, j’éclatai en sanglots, puis je m’arrêtai net de peur que Max m'entende. Mon fils, mon enfant si jeune avait vieilli, de six ans en deux jours ! Personne ne trouvait ça anormal, non personne. Je me regardai de nouveau dans mon miroir de poche et je sus : tout, oui tout était à cause de ce miroir. Max avait commencé à vieillir depuis que je l'avais acheté. Il fallait impérativement que je m'en débarrasse. Je prévins alors Max que je sortais puis, je marchai vers le cimetière. Une fois là bas je cassai le magnifique miroir sur la tombe de mon mari. Je soupirai de soulagement : J'étais libre enfin ! Un immense poids s'enleva de ma poitrine, je courus donc jusqu'à chez moi pour sauter dans les bras de mon fils. Une fois chez moi je me précipitai dans la chambre de mon fils, espérant qu'il ait perdu ses six ans en trop, mais il avait disparu.

Voilà ! Alors verdict ? 💕✋

Just writeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant