Elsa,
Je pourrais te demander comment tu vas, mais je sais que je n'obtiendrai aucune réponse. Je pourrais m'excuser d'avoir pris une telle décision sans t'en faire part auparavant, mais à quoi bon ? J'ai agis en connaissance de cause, et mes excuses atténueront en aucune façon ta peine. Malgré tout, je me dis à l'heure où j'écris cette lettre que tu te remets doucement.
J'aimerais te rassurer : grâce à toi, j'ai passé les meilleurs jours de ma vie.
Quand tu as débarqué un matin d'automne, amenant un rayon de soleil avec toi, dans mon bureau réhabilité en chambre médicale, je n'avais pas fière allure, mais tu n'as pas fait attention, tu as simplement attaché tes cheveux en tresse, retroussé tes manches et respiré un grand coup afin de me faire face attendant calmement ma demande. J'ai pu voir tes joues rougir et tes yeux fuir mon regard alors que je ne parlais pas. Si je n'ai pu esquissé aucune parole, c'était parce que tu m'avais surpris. Quand je m'étais préparé à rencontrer une femme d'âge mûr habituée aux personnes dans ma condition, au contraire, avait débarqué cette fraîcheur de vivre les yeux écarquillés de découvrir tous ce matériel médical. À la porte de mon antre, tu arrivais harnachée de ton incroyable pull à motif de bacon. Je déteste ce pull, j'en aurais fais des cauchemar si tu n'avais pas été celle qui le portait.
Au moment où j'ai enfin pus te demander de venir me redresser, c'est d'un pas hésitant que tu as approché. Bien entendu, tu n'aurais pas été toi si en marchant vers moi tu n'avais pas fais tomber le cadre, posé sur la commode, par terre. Si je me souviens bien, j'ai fais les gros yeux devant ta maladresse, c'était seulement pour éviter de partir dans un fou rire. Malheureusement, en voyant ta mine apeuré, j'ai immédiatement regretté. Le mal était fait. Sans même avoir entendu le son de ta voix, notre relation avait déjà fait trois pas en arrière. Pourtant, tu as redressé les épaules, remis le cadre en place, pour enfin t'approcher de l'être abjecte que j'étais.
C'est à ce moment précis que je suis tombé amoureux de ton parfum. J'aurais voulu le sentir nuit et jour, il me rassurait. Je te taquinais souvent à cause de lui, disant qu'il était atroce, que mes yeux piquaient de par son odeur, que tu gâchais l'œuvre d'art qu'était cette fragrance. Quand tu m'as enfin laissé entendre le nom de cette effluve, j'ai commissionné quelqu'un pour aller en acheter un flacon le plus vite possible. Jamais je n'avais l'intention de t'offrir cette bouteille, au contraire, je la gardais précieusement, cachée en sûreté, pour pouvoir humer ton arôme. Souvent, en me réveillant la nuit, percuté par une terreur nocturne, j'attrapais un châle que tu avais oublié longtemps auparavant et que j'avais arrosé de ce parfum. En respirant l'odeur, le bout de tissu contre mon nez, j'arrivais à me rendormir paisiblement. Et au réveil, je faisais bien attention de le remettre dans sa cachette, là où ni toi, ni personne ne pourrait le trouver.
J'ai bien conscience d'avoir été le pire des connard avec toi.
Pour être honnête, je souhaitais me démontrer que malgré mon accident je pouvais encore être celui que j'étais avant. Mais celui que j'étais n'était pas un homme bien : j'étais un idiot fini, un coureur de jupon, je prenais le monde pour acquis alors qu'il me manquait la chose la plus importante. Toi, tu as bouleversé ma vie pour me montrer que peu importe l'état dans lequel j'étais, il y aurait toujours quelqu'un présent pour m'aimer. Tu as débarqué dans ma chambre désinfecté, tu était timide et maladroite, néanmoins, j'arrivais à entendre ce que ton cœur criait. Sais-tu ce qu'il criait ? Je pouvais l'entendre hurler : « Regardez-moi, je ne suis pas invisible ! ». Oh, Elsa tu n'étais pas invisible, pas à mes yeux en tout cas.
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Every Single Lights
FanfictionRecueil de One-Shots basés sur les protagonistes sortant de l'univers Disney et Dreamworks.