Chapitre 9.

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Dans son voyage la brosse effleura le crâne de Luc et atterrisa sur le tableau derrière lui, puis vint le tour d'un flacon de parfum qui malheureusement atterrit sur le lit. Luc évitait tant bien que mal les objets que lui lançaient Theresa. Comment étaient ils arrivés là ? Nul ne savait. Dans sa rage, elle avait inconsciemment insulté sa mère dans un créole un peu trop direct. Dans sa fureur, il avait masculinement réagi en la giflant inconsciemment pour des propos qu'elle refusait de retirer. C'est ainsi que débuta la guerre civile. Theresa avait un oeil enflé, et un profil qui gardait les empreintes de Luc. Quand à ce dernier, il était tatoué de morsures qui pour la plupart saignaient et son bras blessé par par la lampe de nuit se vidait un peu de sa substance visqueuse.

- Theresa !!! Ça suffit !!!!

La seconde lampe s' écrasa sur les souliers de Luc. A mesure qu'elle lui lançait des objets, il s'avançait vers elle.

- Cinglée...arrêtes moi ce bordel !!

- T'approches pas de moi !!

- Theresa !!

Luc courut derrière Theresa comme un fou. Les chiens aboyaient en voyant leur course folle. Elle voulut à tout prix atteindre la barrière mais Luc l'en empêchait.

- Laisse moi m'en aller !

- Tu resteras là.... Arrête de bouger..

- Luc laisse moi partir sinon on finira par se tuer !!

- Tu ne partiras pas d'ici...

- Espèce d'imbécile regarde toi !! Regarde moi ! Tu saignes de presque partout !! J'ai mon visage qui enfle et mes côtes qui me font mal. Et pour rien au monde je ne dormirai ici ce soir ! Laisse moi m'en aller Luc....

Ils respiraient fort, leur poitrine respective s'élevait dans un rythme effréné. Épuisés, leurs regards s' affrontaient sans faille. Ils se débattaient entre eux, chacun voulait avoir le dernier mot.Comme disait le dicton, bien jwenn bien kontre. Deux têtes de mules !

- A pareille heure tu n'iras nul part.

- Je ne t'ai pas demandé une autorisation.

- Soyons raisonnables fit Luc, on rentre , on se fait soigner et on règle le problème comme des gens civilisés.

- J'ai encore envie de t'etriper !! Je ne rentrerais pas dans cette maison j'ai besoin d'espace...

- Je dois vraiment avoir la poisse s' enervea t'il, j'ai dépensé une fortune pour une tueuse au lieu d'une pute. Assez déconner, on rentre.

- Si t'as la poisse que dirais je de mon sort ?!

Faisant mine de suivre Luc, qui gardait son expression de non réplique, Theresa attendit qu'il s'assied pour filer en douce avec la clé de la barrière.
Elle n'avait vraiment pas envie de passer la nuit ici. Elle l'aurait probablement tué, cette mésaventure à failli lui tomber dessus jadis. Avec le peu de bon sens qui lui restait mieux vaut s'enfuir avant qu'il ne soit trop tard.
En Luc, elle L'avait revu. Plus elle lui affligait des morsures, plus sa personne se sentait libérée d'un fardeau. Le voir saigner lui procurait un tel plaisir qu'à un moment donné, elle eut peur de cette image qui s' afficha sur la partie restante du miroir.
Une peur passagère, car le tableau était bien trop exquis à ses prunelles.
En tout sens, il était mieux qu'elle s'en aille.

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Les lampes à l'ancienne éclairaient la maison des Taverne. Cela faisait exactement deux jours depuis que l'électricité ne traversait plus la zone. Fallait donc s'éclairer à sa manière.
Sur un canapé usé au coin de la cuisine, une petite fille était rongée par le chagrin. Elle ne voyait plus sa tante, ses soeurs ne jouaient presque plus avec elle quant à sa mère, elle avait un dégagé qui lui prenait tout son temps et son courage. Elle rentrait rarement à la maison, passant de préférence ses nuits à l'hôpital. Tout le monde était dans un éternel empressement, se souciant que de la nourrir et après on l'oubliait.
Plus d'histoires le soir, plus de batailles d'oreiller. Plus de musique le dimanche, on parlait sans cesse d'argent. Elle en était écoeurée, tout ce qu'elle voulait s' était avoir son ancienne famille. Mais le Bon Dieu refusait d'exaucer ses prière nocturnes.
Les mains à la mâchoire, elle regardait Tania et Terhy dresser une liste de se qui manquait à la maison.

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