Il y a deux cent ans, il l'a tué. Avant de mourir, elle lui avait fait une promesse. Aujourd'hui, il est temps pour Apollina de la tenir. Protéger l'enfant de Niklaus envers et contre tous. Son retour lui permettra aussi de retrouver le frère de son...
La jeune fille s'était lovée contre l'arbre. Tandis que l'écorce du sapin effleurait sa peau nue, elle resta là des heures durant. Lorsque la lune fut haute dans le ciel, elle se releva, sortit des bois, cherchant un quelconque accès à la civilisation.
Apollina Labonair avait bien réfléchi. Pendant son petit séjour, de l'autre côté du voile sombre de la mort, elle avait du faire quelques sacrifices, afin de s'assurer de sa résurrection. Adieu la louve qui sommeillait en elle, et bonjour ... le changement. A vrai dire, elle-même ne savait pas ce qu'elle était devenue. Cependant, cette nouvelle nature avait opéré quelques modifications en Apollina.
Adieu la jeune fille pataude et maladroite, dans ses mots comme ses actes, et légèrement voûtée. Elle avait maintenant cette prestance royale, dans ses yeux comme dans sa posture, qui vous donne l'impression de n'être qu'un insecte sous son pied. Il émanait d'Apollina une aura charismatique mais glaciale, d'une puissance formidable, et dangereuse.
Oui, Apollina n'était plus cette louve féroce, mais une toute autre chose, magnifiquement surnaturelle, à n'en pas douter. Les dernières rondeurs de l'adolescence qui s'attardaient sur son visage et son corps avaient disparu, emportées, et remplacées par cette beauté froide, une de celles qui sont inaccessibles au commun des mortels. Son corps, autrefois marqué de formes chaleureuses, était maintenant fin, musclé et souple. Ses cheveux, bruns ternes hier, se parsemant de roux, aujourd'hui étincelaient. Ses pommettes hautes, étaient marquées par de discrètes tâches de rousseur, et ses lèvres teintées de rose cerise s'entrouvraient délicatement sur des dents nacrées.
Mais le plus impressionnant, ce qui marquait chez elle, c'était ses yeux. Lors de sa première existence, ils étaient chocolats. Sa transition en une créature inconnue avait bousculé leur teinte. Le brun avait laissé place à du vert, sapin sur les extrémités de l'iris, qui s'éclaircissait jusqu'à atteindre une carnation jade pâle autour de la pupille. Marqués par les années qu'avait "vécu" Apollina, ils contrastaient avec la jeunesse apparente de son visage. Ces perles anéantissaient tout doute : Apollina n'était plus louve, ni-même humaine, mais autre chose.
Quelque chose de magnifique, mais surtout mortel. Il le fallait bien, pour pouvoir protéger l'héritière Mikaelson nouvelle-née, car la tâche s'annonçait ardue.
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