Across the Galaxy

Chapitre II

Go back home and breathe.

Le réveil du lendemain est plus compliqué que ce que je m'étais imaginé. Et plus brusque aussi. Au départ, je voulais ignorer les cris de Scooter se trouvant de l'autre côté de la porte, puis, une jambe en dehors du lit, j'ai grogné en me redressant et le maudissant intérieurement. Tout mon être me crie d'aller me recoucher, ma subconscient me dit que je ne suis pas prêt à affronter les foudres qui vont me tomber dessus, mais la voix criarde de Scooter me fait vite prendre conscience que si je n'ouvre pas dans les minutes qui suivent, je risque plus qu'un simple sermon.

Une main ouvrant la porte de ma suite, l'autre traversant ma chevelure, pour les ébouriffer, je scrute Scooter à demi, les yeux à peine ouvert. Puis ma main vient se loger dans ma poche, y trouvant refuge, pendant que j'essaie de soutenir le regard lourd de mon manager, toujours dans le silence. Bizarrement trop silencieux.

Le calme avant la tempête.

Je le laisse donc entrer à l'intérieur acceptant dans ce même fait, son regard pleins de reproches. J'ai l'esprit encore dans le brouillard, les muscles encore endoloris, tout ça causé par l'alcool ingurgité hier, ainsi que les heures de sommeils manquantes. J'observe chacun de ses faits et gestes, le suivant, le pas las. Le laissant finir son inspection de la chambre, je me laisse tomber sur le sofa dans la pièce. Son attention finit enfin par être centrée sur moi, je sais que je joue avec le feu, mais je m'ose à le toiser du regard, d'un air détaché.

Sans que je ne m'y attende, et sur le coup, ça me surprend. Il se met à applaudir, passablement, en secouant sa tête lentement, de gauche à droite.

– Tu comptes vouloir passer pour le pire des crétins pendant encore bientôt de temps Justin ?

Débout, droit, devant moi, il semble imposant, mais je sais qu'il va très vite redescendre de l'estrade d'où il croit qu'il se tient. C'est Scooter après tout, et même si c'est son rôle, il déteste devoir jouer aux flics. Je réprime un sourire effronté, trouvant la situation plutôt amusante, parce que je sais que ce n'est pas l'heure de chercher à jouer au plus con avec lui.

J'attends qu'il prenne de nouveau la parole, en levant les yeux vers lui, car je ne sais qu'il n'attend pas spécialement une réponse. Il veut d'abord, cracher son venin, avant que je ne me justifie. De plus, nous savons tous que je n'ai aucune raison valable pour me défendre.

– Voilà pourquoi je veux que tu fasses une pause. Ton attitude, tes regards, ton comportement, tu me sors par les yeux Justin, tu comprends ça ? Je n'attends aucune réponse de ta part. Je sais déjà que tu m'en veux d'avoir pris cette décision.

– Alors pourquoi tu es ici si tu sais que je t'en veux, pourquoi ne pas me laisser seul ? Tu veux quoi ? M'enfoncer plus qu'autre chose, mais vas-y je t'en pris, ne te gêne surtout pas, je crache mes mots comme du venin, irrité par cette conversation qui ne rime absolument à rien.

Avez-vous déjà la sensation d'être manipulé comme une vulgaire marionnette ? De n'avoir aucun droit sur les décisions de votre propre vie ? Voilà où moi j'en suis rendue dans ma carrière; devoir exécuter chaque demande, chaque ordre sans avoir d'autre alternative.

– Tu comprends pas où je veux en venir avec toi, j'arrive plus à te comprendre, c'est pour toi que l'on fait ça gamin, insiste-il en m'adressant un regard incrédule.

–Tu me casses sincèrement les couilles Scoot' ! finis-je par siffler sans peser mes mots.

Je me lève avant de sortir de la chambre. Scooter est le genre de personne à vouloir faire la morale tout en restant effacé ce qui m'agace et il le sait. Je lui ai toujours reproché de prendre son rôle trop à cœur. Pendant longtemps je lui ai demandé de simplement faire son job sans s'immiscer plus loin que dans ma carrière, mais depuis quelque temps, il essaie de vouloir mettre en place une relation paternelle qui n'a franchement pas lieu d'être. Je pense que mes parents font assez bien leur boulot pour qu'il en rajoute toujours plus.