Chapitre 1

158 8 15
                                    

On a souvent prétendu que la vie et la mort était des opposés, moi j'ai toujours pensé le contraire. La mort n'est aucunement la fin d'un cercle de vie comme on le pense mais une continuité alternative. Une prolongation spirituelle, une autre vision de ce qui est notre existance. Cette vision que j'ai maintenant depuis dix neuf ans ou peut-être vingt. Ça fait tellement longtemps que j'ai perdu le rythme du temps. Seul un petit journal que je tiens depuis quelques années me permet de me tenir compte des jours que nous sommes. Ce soir, j'erre dans les rues sombres de Carlton comme à mon habitude depuis mon réveil. Je prend le temps de me remémorer ce souvenir qui me rappelle ma nouvelle vie. Une destinée d'invisibilité permanente. Personne n'est en mesure de me voir, j'ai parfois la chance de rencontrer des personnes comme moi. A la recherche de réponses à des centaines de questions qui restent en suspens depuis tant d'années. Des fantômes, des esprits, des revenants, tout dépend des croyances de chacun. Voilà ce que je suis deux décennies, l'âme de mon corps.

J'ai toujours aimer sortir en pleine nuit, les rues sont beaucoup plus calme et alors l'opportunité de vagabonder dans les rues sans être déranger par des passants qui me traverse à leur guise.

En tournant au coin de la quinzième rue, j'aperçois au loin mon appartement. Celui dans lequel je vis depuis maintenant deux ans. Ce dernier se situe dans la zone Ouest de Carlton, c'est un peu le quartier du troisième âge. La plupart des appartements sont inhabités et les seuls locataires qui se trouvent dans mon immeuble sont un couple de retraités qui passent leur temps à se prélasser à longueur de journée devant ''Les feux de l'amour''. Un apprenti rockeur de cinquante ans qui pense que savoir trois notes de musique fait de lui une rockstar et Stephen, mon voisin et de temps à autre colocataire. Cet homme n'a pas eu de chance dans la vie et c'est également le seul homme sur Terre à pouvoir me voir. Lui, un simple habitant de Carlton à qui rien n'a sourit. Il a perdu de nombreuses personnes dans sa vie et à vécu un accident qui l'a changé à vie. Aujourd'hui à quarante cinq ans, il se retrouve seul avec pour seule amie une fille de vingt ans qui est le seul à voir.

Quand je rentre dans le salon de chez Stephen de manière théâtrale, je suis heureuse de retrouver mon ami de si bonne heure en train de se préparer un café. Je le salue furtivement et m'installe sur le canapé.

" La ronde a été bonne ? Me demande mon voisin en buvant dans sa tasse.

J'hausse les épaules en guise de réponse. Je sais qu'il essaye de faire la conversation mais ce soir, j'ai juste envie de regarder le match de football en silence.

" Ah en faite, le match est annulé ! M'informe t-il en s'asseyant à mes côtés.

- Quoi ? Mais pourquoi ? M'exclamai-je.

- Attentat en France, je crois."

Je grimace. Ce pays n'a vraiment pas de chance. Stephen met la chaîne des informations pour que nous suivons minute après minute les dégâts qu'a enquestrer cette triste histoire.

" Beaucoup disent que les prochains sont les Américains, tu y crois ? Me questionne t-il.

- Je pense que ça va frapper un peu partout et on ne va pas y échapper ! Réponds-je.

- Je suppose que tu as raison, marmone t-il dans sa barbe."

J'opine silencieusement et regarde mon ami boire son breuvage encore fumant. Je me demande soudainement quel goût cela peut avoir. En ai-je déjà bu de mon vivant ? Je m'efforce de me rappeler un quelconque souvenir me voyant boire ce liquide. En ayant aucun, je me dis que finalement je n'ai pas du loupé grand chose. Ça n'est pas du tout accueillant comme boisson. Stephan fini sa tasse et regarde l'horloge qui indique [6:15 AM], la journée risque d'être longue.

Liaison ImpossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant