Ma vie avait repris son rythme normal et après de nombreux jours sans aucune nouvelle de Stephen j'avais décidé de reprendre les quelques affaires qui m'appartenaient. Pour une raison qui m'échappe encore nous nous étions perdus de vue et même si il nous arrivait de nous revoir dans les escaliers de l'immeuble, personne n'osait parler. S'en était fini et je n'avait eu aucune explication sur ce changement si rapide.
Josh, lui était devenu une sorte d'émetteur et malgré une haine incompréhensible contre lui, il m'arrivait de lui adresser quelques mots.
Pour un nombre de fois incalculable depuis mon réveil dans cet entre deux, je me retrouve seule mais aujourd'hui une chose avait changée. Cette solitude ne me faisait plus peur.
J'avais retrouvé un rythme de vie qui m'avait grandement manqué. Tous les matins vers six heures du matin, je retournais dans mon ancienne maison. Là où vivent encore mes parents et ma petite soeur.
Actuellement dans mon ancienne chambre, en train de contempler l'horloge qui indique 7:15, je supporte ma soeur en train de se préparer pour aller au lycée. Critiquant sa tenue qui pour moi est trop démonstrateur, je me demande si ces vêtements sont destinés à un garçon. Après tout c'est de son âge. J'imagine maman en train de la sermonner sur son jeune âge et l'immaturité des garçons. Cette dernière fera sûrement comme moi à l'époque. Elle l'écoutera d'une oreille mais comptera aucun changement dans son comportement.
Papa quand à lui n'aurait jamais accepté que je mette ne de ces vêtements mais depuis ma mort et l'arrive de Eileen, il s'était renfermé et n'a jamais accepté cette fille qui pour lui n'est autre qu'une étrangère. Des années ont coulés sous les ponts et alors que ma soeur allait pour quitter notre chambre, elle se retourne face au dressing et ouvre ce dernier avant de crier :" Maman !!!"
Je sursaute face à ce nom. Maman cette femme qui hante mes pensées mais que je n'ai pas osée revoir depuis des mois. Cette femme qui était mon tout de mon vivant allait rentrer dans cette pièce à seulement quelques mètres de moi. Revoir son visage sans pouvoir la toucher est une souffrance indescriptible. Le pire quand vous restez errer dans cet entre deux est sans aucun doute le regard impuissant que nous avant sur le monde des vivants. Nous pouvons voir les gens que nous aimons sans être vue en retour.
Ses pas résonnent dans le couloir en parquet, celui où j'ai fais mes premiers pas il y a trente neuf ans auparavant. Dans cette vieille maison qui était autrefois mon royaume." Qu'est ce qu'il se passe ma puce ? Questionne maman en entrant dans la pièce."
Elle n'a pas changée. Je revois cette femme qui m'a mise au monde et me remémore chaque souvenir que j'ai avec elle. Malheureusement, la mort et le temps vous en emporte beaucoup. Il me reste seulement quelques brides de ma vie et je garde ces moments qui me devenus précieux en fond de ma mémoire.
" Je n'arrive pas à mettre la main sur son blazer ! S'exclame ma soeur.
- Sur quoi mon ange ?
- Le blazer de Hani ! Celui que je met tous les jours...Sais-tu où il est ?"
Le regard triste de ma mère sur ma soeur me fend le coeur. J'aimerai pouvoir leur montrer ma présence mais il y a des choses qui ne sont pas toujours bonne à faire. Montrer que nous sommes parmis eux n'est pas une bonne chose. Beaucoup peuvent alors ce raccrocher au passé alors qu'il faut essayer d'avancer malgré la douleur. Ma mère l'avait compris.
" Chérie...Tu sais que ton père refuse que tu le portes..lui explique calmement notre mère.
- Mais je n'ai rien d'elle ! S'emporte Eileen.
- Je sais...Tu sais après la mort de ta soeur..ton père à été..
- Anéanti ! Pourtant ce n'est pas le seul à avoir perdu son enfant. Puis j'ai besoin d'un part d'elle. Je n'ai que ça de ma soeur !
- Eileen ! Tu as tellement plus de ta soeur ! Tu lui ressembles tellement. Elle serait si fière de toi !"
J'hoche la tête face aux paroles de maman. Si j'étais fière d'elle ? Bien sûr ! Ma soeur n'a pas eu une enfance facile entre mon père qui l'a rejeté et sa scolarité désastreuse au collège. Je ne peux qu'admirer ce bout de femme. Elle a du supporter de nombreuses rumeurs à mon sujet. Beaucoup disaient qu'elle était ''La soeur de la morte'' ou encore ''le prix de consolation'' pour ma mère. ''Une de perdue, une autre de gagnée'' lui avait dit un jour un enfant de troisième. Voilà ce qu'elle a si longtemps supporter sans pour autant déteste une soeur qu'elle n'a jamais connue.
" Mais je connais ta soeur, cette tenue lui arracherait une colère noire ! Lui dit ma mère dans un rire communicatif.
- MERCI ! Cri-je pour moi seule fière qu'elle autre personne soit d'accord avec moi."
Ma soeur éclate de rire mais ne semble pas décidée à se changer. Je soupir exagérée par son caractère si semblable au mien à l'époque.
Après ce moment fort en émotion, je décide de laisser ma soeur avec maman et de descendre jusque dans notre garage qui est devenu le bureau de mon père. Ce dernier ne s'est jamais remis de ma disparition et l'arrivée d'Eileen l'a renfermé d'avantage. Il n'a jamais voulu de ma petite soeur alors qu'au contraire de mère avait besoin de ça pour avancer. Il a alors changé notre vieux garage en bureau flambant neuf. Rempli de vieux cartons contenant sûrement toutes mes affaires, je retrouve l'homme de ma vie assit sur son fauteuil fétiche, devant un carton écrit mon nom. Je souris faiblement." Papa..."
Il est là, stoïque le regard dans le vide fixant ce carton rempli de babioles en tout genre. Photos, vêtements, poster, je suis sûr que même les habits les plus hideux sont proprement rangés dans une de ces boites. J'aimerai tellement lui dire de jeter tout ça. Qui passe à autre chose et qu'il regarde enfin Eileen comme il devrait le faire depuis si longtemps. Vivre dans le passé n'avait rien de bon et j'étais de bon conseil. Mon père à toujours vu Eileen comme une copie de moi et il ne voulait pas d'une copie de son bébé...Il voulait l'original. Il n'avait pas compris que ma soeur n'était pas moi et que jamais elle ne le sera. C'est une jeune femme de seize ans qui a grandement besoin de son père pour avancer et je suis en train de la priver de ce privilège. Ne supportant plus cet aspect de l'homme qui était autrefois mon père, je vais pour quitter la pièce.
" Tu me manques tellement, Hani ! Murmure t-il.
- Tu me manques aussi Papa mais on a besoin de toi".
Aujourd'hui contre mes principes, je décide de reprendre en main la vie de ma famille. Je remarque une petite photo de maman, Eileen et lui. Cette image est sa famille et il n'ose même pas la regarder. Je la fais voler jusqu'à lui et attend sa réaction. Il relève la tête étonné et chuchote mon nom. Je fais bouger lentement la photo pour le faire réagir.
" Oh mon dieu ! Dit mon père la voix tremblante."
Je me rend soudainement compte de mon erreur. Je ne l'aide pas mais l'enfonce d'avantage. Le coeur lourd je quitte la maison laissant ma famille ravager par la tristesse.
Habituellement dans ce genre de moment, je cours jusqu'à Stephen qui a toujours les mots pour me réconforter. Aujourd'hui une autre personne peut m'aider mais puis je lui faire confiance ?-----------------------------
Média : Eileen
Petit chapitre supplémentaire cette semaine.
J'espère qu'il vous plaît.
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Liaison Impossible
RomanceHani est une jeune fille de 18 ans qui n'a pas eu une vie facile. Depuis une vingtaines d'années, cette dernière est contrainte d'errer dans sa ville natale après une mort a laquelle, elle n'a aucun souvenir. Après de longues décennies seule et une...