« -Tu ne t’en souviens donc pas ?
-Qui êtes-vous ? »
Dawn s’était mit à hurler. Il ne comprenait plus rien. Il avait vraiment cru que son interlocuteur n’était autre que Sam, mais non, rien de tout ce qu’il avait pu penser n’était vrai. L’homme en blanc, à en juger par sa longue blouse immaculée qui lui tombait sur les genoux, s’avérait être un médecin et la pièce dans laquelle il se trouvait, changea elle aussi d’apparence. Les murs n’étaient plus bleus métallique mais gris bétonné. Le lit sur lequel il était assis grinçait et des sangles épaisses et blanches y étaient accrochées. Dawn fut soudain prit d’une violente crise de panique. Il n’arrivait plus à respirer et ses mains se mirent à trembler brutalement. Le médecin, quand à lui, s’était levé précipitamment pour aller chercher de l’aide. Il s’adressa alors à un infirmier qui passait non loin de là.
« -Patient numéro soixante-sept. Dawn Burset. Une dose de calmant. Le plus fort que nous ayons.
-Bien monsieur. »
L’infirmier ne tarda pas à arriver dans la chambre, tendant une seringue remplit d’un liquide transparent au médecin. Ce dernier l’injecta d’un geste sûr dans le bras de son patient et attendit qu’il se calme complètement pour l’allonger sur le lit.
« -Aidez moi à l’attacher s’il vous plaît. Je ne voudrais pas qu’il se jette sur moi comme il l’a fait les autres fois.
-Vous pensez qu’il va nier ?
-Il nie à chaque fois, alors j’ai de fort doute quand à ce qui est de l’acceptation de sa déviance. »
Les deux hommes s’affairèrent à sangler Dawn, serrant au maximum les liens pour qu’il ne puisse plus bouger.
« -Je vous remercie. Vous pouvez y aller. »
L’infirmier s’exécuta, laissant le médecin et son patient seul dans la petite chambre d’hôpital.
« -Comment t’appelles-tu ?
-Dawn. Dawn Burset.
-Très bien. Quel âge avez vous ?
-Vingt-neuf ans.
-Hum. Avez-vous de la famille ?
-Non. Je suis fils unique. Je n’ai jamais connu mon père et ma mère est morte.
-Savez vous où vous vous trouvez ?
-Non, mais j’aimerai beaucoup le savoir.
-Vous êtes dans un hôpital. Un hôpital psychiatrique plus précisément. Est-ce que vous savez pourquoi vous êtes ici ?
-Non. Je n’ai rien à faire là. Laissez moi rentrer chez moi ?
-Ce n’est pas possible Dawn. Je ne peux vous laisser partir.
-Pourquoi ?
-Vous êtes malade Dawn. Je suis désolé mais votre place est ici.
-Non. C’est faux ! Je vais bien ! »
Le jeune homme tira sur ses liens dans l’espoir de se détacher. Il voulait partir loin de cet endroit sinistre pour ne plus jamais y revenir.
« -Dawn.. Calmez-vous. Cela ne sert à rien de vous débattre.
-Laissez moi partir ! Je veux partir !
-Non. C’est impossible. Vous devez rester ici. Vous êtes atteint de psychose depuis le meurtre de votre mère, ce qui provoque chez vous des crises d’angoisses, des hallucinations, des troubles de la mémoire et une perception altérée de la réalité . Vous avez l’impression de faire des choses qui n’ont jamais existé et qui n’existeront jamais.
-C’est faux ! Vous mentez ! Vous mentez. »
Dawn tira de plus en plus fort sur les sangles qui le maintenaient au lit. Il avait une envie brûlante de frapper le médecin. Ce qu’il disait ne pouvait pas être vrai.
« -Ce n’est que la stricte vérité Dawn. Je suis désolé, mais vous devez l’accepter.
-Non ! Non ! Vous êtes un menteur ! »
L’homme vêtu de blanc secoua faiblement la tête. Il se leva lentement et se dirigea vers la porte de la chambre. Il jeta un dernier coup d’œil à son patient qui hurlait de plus bel et sortit de la pièce. L’infirmier l’attendait dans le couloir de l’hôpital, le dossier de Dawn à la main.
« -Il faut arriver à lui faire comprendre que son monde n’est pas réel. On réessayera demain. »
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Psycheos [END]
General FictionEt si, par le plus grand des hasards, vous étiez amener à faire une découverte majeure pour la science et l'humanité, que feriez vous ?