Chapitre 1

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Je la regarde. Eh merde!

Elle se mordille la lèvre tandis que ses yeux fixe le sol, comme s'il était soudainement plus intéressant que moi. Si j'étais en face, je pourrais à peine la voir vu que ses cheveux clairs recouvrent une bonne partie de son visage. Elle a dû s'en rendre compte puisque qu'elle sort de sa transe pour les passer derrière son oreille droite lui donnant un air encore plus désarmé.

Malgré le contexte, ma seule envie à l'heure actuelle est de tout arrêter pour la prendre dans mes bras. La serrer jusqu'à lui en couper le souffle et lui souffler à l'oreille que tout ira bien. Mais je ne peux pas.

Camille ferme les yeux, ses dents maltraitant toujours ces pauvres lèvres tandis qu'elle prend une grande inspiration. Elle se redresse, ouvre les yeux et fixe le vide.

-J'avais huit ans la première fois que c'est arrivé.

Sa voix se brise:

-Ma mère travaillait souvent de nuit et avait peur de me laisser toute seule. Notre quartier n'était pas sûr et, on ne sait jamais quel malade peut forcer la porte pour enlever une fillette. Du coup, c'était un ami à elle qui me gardait, on s'entendait plutôt bien tous les deux, très bien même si mes souvenir son juste. Il m'avait déjà gardé et ça s'était toujours passé à merveille, enfin à mes yeux... Et puis, c'est arrivé.

Elle respire, ferme les yeux et se mouille les lèvres.

-C'était la troisième fois qu'il me gardait la nuit. On avait commandé des pizzas et regardé un film d'Halloween quelconque... enfin, c'était une bonne soirée.

Un triste sourire se pose sur son visage. Ma gorge se serre, sentant que ce qu'elle va me dire ne va pas me plaire.

-Après, il m'a dit d'aller me coucher.

Pause. Respiration. On reprend.

-J'-j'étais...

Une larme vient sur le coin de sa joue. Machinalement, je la caresse dans le but de la faire partir. Son regard se pose sur moi. Ses iris verts ressortent d'avantage à cause du rouge qui prend place dans ses yeux ainsi que ses joues. Elle me regarde, moi et seulement moi. Mentalement, je me félicite d'avoir pris une place plus importante que le mur noir face à nous. Ses yeux m'analysent, parcourent mon visage, s'attardant d'avantage sur mes lèvres avant de revenir à mes yeux. Comment fait-elle pour me faire ressentir tant de chose bordel!?

-T'es pas obliger d'aller jusqu'au bout, je m'entends dire. On peut en reparler un autre jour.

J'essaye d'ignorer ma curiosité grandissante et de me mettre à sa place. Si elle ne veut pas continuer, je ne vais pas l'obliger.

Malheureusement, elle fixe de nouveau le vide, regardant mon visage le moins possible. Sa main attrape la mienne qui est toujours sur sa joue et la dépose sur sa cuisse, enlaçant nos doigts. Ses yeux se figent aux miens.

-J'aurais pas la force plus tard... fait-elle d'une petite voix.

J'acquiesce, décidant de ne plus l'interrompre.

Camille reprend son histoire en regarde nos mains.

-Ça faisait une heure que j'étais dans ma chambre à regarder le mur. J'arrivais pas à dormir et... et je n'avais pas envie de faire quoi que ce soit... La porte s'est ouverte et j'ai fermé les yeux. Je savais que c'était lui mais...

Pause.

-Il a marché jusqu'à mon lit. A tiré la couette et s'est allongé.

Putain!

The EndOù les histoires vivent. Découvrez maintenant