Chapitre 46 : Tout est devoilé

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Je cours, encore et encore, comme si rien ne pouvait m'arrêter. Mes talons s'enfoncent dans le gazon mais je m'en fiche, comme je n'en ai rien à faire que ma robe se retrouve couverte de terre et d'herbe. Plus rien n'a aucune importance. Ma vie vient juste de s'éffronder devant mes yeux et deux sentiments me partagent. Je suis soulagée, heureuse que la vérité est enfin éclatée, que Warren est avoué à tout le monde son amour pour moi. Mais en même temps j'ai peur. Peur de ce que mes parents vont ressentir par rapport à tout ça. Je n'ai pas honte de ce que j'éprouve pour Warren, il n'y a rien de plus beau que d'aimer, d'être avec la personne qu'on aime, mais nos parents se sont rencontrés, aimés, bien avant nous. Peut-on vraiment être aussi égoïste en les privant de leur bonheur pour essayer de faire le notre ? Je ne peux pas penser qu'on puisse en arriver là pour être avec quelqu'un, même quand on aime cette personne plus que tout au monde. On ne peut pas briser des vies pour ça. L'amour est censé être beau après tout, être la meilleure chose qui nous arrive.

Tout le monde a beau dire que leur vie ne sera pas détruite, comment pourrait-il en être autrement ? Les gens parleront, les haïront pour quelque chose qu'ils ne peuvent pas contrôler. Ils les mettront à part et ils se retrouvont seuls. Je ne veux pas de ça pour eux. Ma mère a toujours beaucoup fait pour moi et Steve ne remplacera jamais mon père mais ça ne m'empêche pas de l'apprécier énormément. Ils nous ont donnés un foyer, leur amour, tous les deux pendant tous ces années. On ne peut pas les remercier comme ça. Ca pourrait si ça se trouve détruire leur couple. Si ça arrivait, je ne pourrais jamais me le pardonner, et je sais parfaitement que c'est le cas de Warren aussi, même si il veut être avec moi.

Lorsque je m'arrête enfin, je me trouve dans le parking devant la maison, des larmes inondant toujours mes joues sans pouvoir s'arrêter. Je n'ai pas de clés, je n'ai rien. Je ne peux pas prendre une des voitures garés là pour partir loin, fuir comme je semble si douée pour le faire. Pourtant ce serait la meilleure chose à faire. Partir et les laisser vivre leur vie sans moi. Tout le monde serait beaucoup plus heureux, je n'ai aucun doute la-dessus. Ce serait tellement plus facile. Warren pourrait trouver un amour possible, sans interdiction ni autre tandis que nos parents n'auraient pas besoin de rester cloitrer chez eux parce que plus personne ne veut les voir après ce qui s'est passé. La réalité est que je n'aurai pas dû revenir, que j'aurai dû rester vivre chez mon père puis partir faire mes études ailleurs. Sauf que je ne pouvais pas, j'avais comme besoin de le revoir, de le retrouver, même si ce n'était pour un temps, que je savais pertinemment que ça n'allait pas durer, que ça ne le pouvait pas.

Soudain, le bruit de pas sur les graviers du parking s'approchant de moi me fait retourner. Je découvre ma mère qui s'avance vers moi. Je regarde son visage, cherchant la déception et toutes les émotions qu'elle doit ressentir face à ce qu'elle vient d'apprendre, mais je ne vois que l'amour qu'elle me porte ainsi que la compréhension. On reste toutes les deux à une certaine distance l'une de l'autre, comme si elle savait que j'en avais besoin. Je la regarde me comtenpler sans rien dire et son silence est bien plus douloureux que les mots qu'elle pourrait dire. Alors je prends la parole, décidant qu'il est temps d'en finir.

- Je suis désolée maman.

Je ne sais plus vraiment pourquoi je m'excuse, il semble en avoir tellement qu'elles se confondent dans ma tête. Pourtant j'ai l'impression que c'est la seule chose que je dois dire. La seule que j'ai le droit de dire.

- Tu ne peux pas t'excuser d'aimer Olivia. (Elle s'arrête et je ne dis rien alors elle reprend.) Parce que tu l'aimes, pas vrai ?

- Maman... Je...

- Dis-moi la vérité Olivia.

Je suppose que ce n'est plus nécessaire de mentir maintenant. Puis elle mérite de savoir, elle en a le droit. En plus je suis épuissée de devoir cacher la vérité et je ne m'en rends compte que maintenant. Je prends une profonde inspiration et ferme les yeux, prenant mon courage à deux mains. Quand je les rouvre, je plonge mon regard dans celui de ma mère pour qu'elle voit à quel point je suis sincère, à quel point ce que je dis est vraie.

Mon amour impossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant