"Avis" de Paul Éluard

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"La nuit qui précéda sa mort
Fut la plus courte de sa vie
L'idée qu'il existait encore
Lui brûlait le sang aux poignets
Le poids de son coeur l'écoeurait
Sa force le faisait gémir"
Il allait bientôt mourir
Il était désormais attaché
Comme un esclave, enchaîné
Pourtant c'était un fier résistant
Pour la France, un encouragement
Sa vie ne durerait pas plus.
Là, sous les eucalyptus
Son existence prenait fin
Tel était son triste destin
Soudain des bruits de pas
Qui avançaient de mouvements las...
Sentant son heure venue,
Le prisonnier s'était tu
Le chargement d'un fusil,
Le même avec lequel il sera anéanti,
Se fit entendre dans la cour
Des éclats de voix
De soldats en bermudas,
Se rapprochaient
Et ils n'annoncent pas la paix
C'est avec ces dernières sensations
Que commença son ascension

Suite de poèmes plus ou moins connus et exercices d'écritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant