48 Scars [Larry Stylinson]

Mourir à deux

"-Monsieur, vous semblez fatigué, vous..

-Co..comment va t-il ? Je veux le voir..

-Je suis désolé mais ce..

-JE VEUX LE...

-Écoutez monsieur, si vous ne baissez pas d'un ton je vais devoir vous faire sortir. "

Louis essuya la larme qui avait tracé une ligne d'humidité sur son visage pâle.

"Il va s'en sortir, n'est-ce pas..?"

La fin de sa phrase s'était terminée en murmure.

"Je ne veux rien vous promettre pour l'instant, on..je vais juste vous dire que tout peut arriver à t-"

Une infirmière poussa la porte brusquement.

"Docteur, son rythme cardiaque diminue, il est inférieur à 40, un arrêt du pourrait intervenir à tout mom- "

Il laissa Louis sur place et se précipita vers la salle.

Louis avait les mêmes mots en tête. Ils circulaient dans son cerveau. Ils se cognaient à chaque pensées.

Un arrêt.

Un arrêt du coeur.

Il essayait de réfléchir clairement mais cela semblait impossible. Il ne se sentait pas capable d'imaginer le coeur de Harry immobile. Ce n'était pas possible, était-ce ? Harry était naïf. Tout était à cause de Louis. Il n'aurait pas dû le repousser ce soir, quand Harry avait collées ses lèvres contre les siennes, il aurait dû rendre son baiser, l'embrasser même plus fort, lui dire que ses lèvres lui avaient manquées, qu'il était toujours fou amoureux de lui, qu'il n'était rien sans lui, qu'il le complétait comme personne d'autre ne le pouvait.

Il n'avait plus de force dans ses bras, ni dans ses jambes d'ailleurs. Il se dit que Anne avait le droit de connaître le drame qui était en train de prendre place entre les quatre coin d'une des pièces de cet hôpital si froid.

Il fouilla dans ses poches mais ne retrouva pas son téléphone portable. Il se souvint ensuite qu'il l'avait fait tomber lorsqu'il avait reçu cet sms.

Il se dirigea vers l'accueil.

"-Je..je dois passer un appel, est-ce que je..

-Oui bien sûr monsieur, répondit la jolie infirmière blonde, venez donc ici."

Louis fit le tour du bureau jusqu'au téléphone suspendu au mur.

Il connaissait le numéro de Anne par coeur parce qu'elle était la seule qui savait où se trouvait Harry quand il ne savait pas le rejoindre et du coup, il avait fini par retenir le numéro, qu'il utilisait fréquemment, de mémoire.

"Oui allô ?"

Sa voix semblait fatiguée, elle était sûrement en plein sommeil au moment de l'appel. Louis hésita à lui dire la nouvelle.

"-Allô?, répétait-elle.

-A..Anne.."

Sa voix faible tremblait.

"-Louis ?

-Anne.. Harry.. il...

-Harry ?

-Il..

-Louis dis-moi ce qui se passe !

-Harry est à l'hôpital, viens le rejoindre..

-Quoi..qu.."

Louis raccrocha. Il n'aurait pas pu résister plus longtemps.

Il monta dans sa voiture, fît passer les manches de son blazer sur ses yeux irrités et démarra la bagnole.

Il roulait à une vitesse dangereusement incroyable pour s'arrêter non loin de l'hôpital, sur un petit pont reliant les deux rives de la rivière.

Il marchait à pas lents, maladroitement à cause de ses yeux qui piquaient jusqu'à arriver au bord.

Ses pieds commencèrent à trembler lorsqu'il vit le vide ; il avait le vertige.

*flashback*

"Arrête !" lança Harry en éclatant de rire.

"-Non pas tant que tu n'aurais pas admis que tu as gagné en trichant !

-Mais je n'ai pas triché, je suis juste fort à ce jeux, arrête de me chatouiller !

-Menteur !, dit Louis en essayant de s'asseoir sur ses jambes pour empêcher les coups et accéder à son ventre plus facilement.

-Ça va, je..hahah, j'ai triché, maintenant arrête.. haha..

-Humm, laisse-moi réfléchir... non!"

Et il agitait ses doigts plus rapidement et Harry avait du mal à respirer à cause de ses rires.

"-Pourquoi..

-Parce que j'adore te voir rire."

Harry s'accrocha au pull de Louis, le retourna et les rôles s'échangèrent. Il était désormais sur lui.

"-Ne me chatouille surtout pas Harry !

-Alors promets-moi une chose.

-Quoi ?

-Qu'on rigolera à deux."

Et il essayèrent de faire rire l'un l'autre.

*Fin du flashback*

Louis était près du vide.

"Et on mourra à deux, Harry."

Il avança le pied droit. Tout était si calme.

"Et là jeune homme !"

Louis sursauta, se retourna et vit un vieil homme ayant l'air assez surpris.

"-N'approchez pas.. ne

-Ne fais pas ça mon gars ne..

-Non ne.."

Et il se laissa aller dans le vide.

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