Les choses que j'aime :
•La mer
•L'orge vert flou molletonné doux qui flotte dans un ciel rose semblant être une couverture chaleureuse
•les pissenlit blanc trempés de la rosée matinale
•le parfum humide d'une après pluie qui sort tout juste de la terre
•un petit être, lapereau, qui tient dans le creux de la main
•les étiquettes de fruits venue du monde entier
•les paroles inutiles juste pour continuer à parler
•la solitude
•la mode, les paillettes le style les habits
Les mots s'enfuient
Je tombe dans l'eau, ou j'y ai toujours vécu. L'eau est noire, pas noire d'eau, non noire opaque, pleine et poisseuse. Et puis toi tu crois que c'est la nuit alors tu respire. Tu respire et tes poumons s'étouffent s'étoffent se goudronnent. Un craquement. Quelque-chose se froisse se déchire. Je vois mes mains, ma feuille, la liste écrite. Je suis quelqu'un d'autre, ou juste à l'extérieur de moi même. Une vague, un flou. Mes geste sont lents et nerveux, je sors la tête de l'eau.
La liste est froissée devant moi. Je prend la boule de papier et la jette dans ma corbeille. Je renverse ma tête en arrière et souffle un grand coup.Je suis fatiguée.
Dehors le ciel est clair, les rideaux à moitié tirés laissent entrevoir quelques rayons chauds.
J'ai envie de sortir.
L'église sonne, mélancolique, pleine de souvenirs d'enfance. Un après-midi chaud, un parc, l'herbe verdoyante, le vent tiède.Les écouteurs vissés dans mes oreilles je ferme la porte à clés et descend les quelques marches du perron. J'enfonce un peu plus mon bonnet.
Il fait froid.
La musique dans ma tête me coupe du monde, je regarde le film continuer. Mes pieds, la route, le trottoir, l'arrêt de bus. Et puis, grand blanc la musique n'est plus là, elle l'aise place à la réalité. C'est comme se réveiller. Mes écouteurs pendent dans le vide. Le froid me saisit, un peu. Dans la réalité le silence ne se remarque pas, il se fait discret. Chaque son remplis chaque seconde. Tout est plein, prend de la place.
Mes lacets sont défaits, je refais mes lacets.La rue est vide, remplie de solitude. Je croise finalement quelqu'un. Une personne perdue ? Nos regards se croisent, nous sommes seuls, nous ne pouvons que nous observer. Faire autre chose que de fixer l'autre serait mal venu. Entre inconnu on se comprend, on ne se connais pas. On n'apprend rien sur l'autre on ne peut rien deviner juste inventer. Un regarde triste, peut-être être un froncement de sourcil ou une esquisse de sourire. Rien de tout ça n'est important. Et puis on oublie, on oublie les inconnus. Chaque seconde plongée dans un regard essaie de se fixer, de s'accrocher mais tous glisse et s'efface. Plus vite encore plus vite, un tourbillon d'inconnu, de regards perdus.
Respiration.
Tout est oublié.À quoi je pensais ? À un regard ? Je tourne la tête précipitamment. Le regard est encore là, de dos. Il marche. J'essaie de rattraper mes souvenirs. De quelle couleur sont des yeux ?
Ce n'est pas important. Fébrile j'ai la tête qui tourne. Un lycée. La sonnerie retentit. La rue se rempli de visages. Un arc en ciel de visages s'échoue et s'éclabousse sur le trottoir. Des rires des plaintes. Du bruit et des sons. Je connais certains de ces visages, je ne comprend pas ce que je fait là. Pourquoi je ne suis pas avec eux ? Pourquoi je suis déjà là où ils devaient se rendre, je suis dehors, ils veulent sortir. J'entends mon prénom, sa résonance me surprend. Ça fait du bien d'entendre son prénom.
Ce n'étais pas le mien, c'était le même mais il ne m'appartient pas. Je suis un peu déçu mais je continue de tous les regarder. Quelqu'un est près de moi. Un garçon avec des boucles." C'est étrange à regarder de l'extérieur, on ne s'en rends pas compte quand on y est. On dirais des moutons qui bêlent."
Je ne réponds pas. Je n'ai rien à dire parceque c'est vrai. Un nouveau regard, celui-ci je ne l'oublierais peut-être pas. Celui du garçon bouclé qui veux que je réponde.
"Oui."
Il est déçu je le sais. Je l'aurais aussi été, je n'aurais pas compris et me serais emporter dans une petite hystérie. Une nervosité joyeuse m'aurait envahi, j'aurais protesté.
"Comment tu t'appelles ?"
Ils y a moins de jambes. Il y en avait beaucoup, même plus que de visages. Leur fourmillement était angoissant. Mais maintenant seul quelques retardataires sont là. Ils se demandent ce qu'il vont faire, attendent quelqu'un ou reste juste la, comme ça.
Je ne veux pas avoir entendu. Pourquoi doit t'on commencer toujours par le prénom ? Ne peut on pas demander qu'elle sorte de nouilles on préfère ? Je déteste ça. Je me sens obligé, pour ne pas me sentir coupable de ne rien répondre. Il s'est détourné. Il part ou en a l'intention, c'est la même chose."Lila"
"Comment?"
"Je m'appelle Lila"Un sursaut. Je vacille, tout s'écroule tourne. Un tourbillon, flash. Des images des couleurs des musiques. Épileptique.
L'odeur bleu et douce d'une femme. Je sors de ma torpeur, des grosses gouttes ruisselant le long de mon front et de ma nuque. Dans un craquement je me redresse. Un souvenir. Des boucles. C'est une chance de se rappeller de ce dont je veux me souvenir, c'est une première.J'ai dit mon prénom. La définition même du "moi". Le commencement d'une identité. Est ce que je suis toujours moi même ? Reste on toujours la même personne ? Nos cellules se renouvellent sans cesse, je ne suis pas sure de voir le lien entre moi et moi. Une dizaine d'année fait la différence. Sommes nous une évolution de nous même ou un collage intelligent. Je suis faite de tout ce que j'ai vécu. Je suis faites de tous ceux que j'ai imité. Un assemblage astucieux d'idées améliorées. Rien de brut rien de pur. Des copies fades et meilleures en surface, des autres. Chacun a son propre collage, c'est notre identité. Le commencement du nom.
Je dois me lever et manger quelque chose. Je devrais sortir prendre l'air voir du monde au lieu de moisir ici. La caverne absorbe toute lumière, un trou noir dévoreur d'énergie. Tout vas plus lentement. Un aspirateur de temps. Je sors de la pièce. Mes pas soulèvent la poussière accumulé en petit nuage sur le parquet. Des monticules non-identifiés jonchent le sol.
Éclat.
On vient de sonner.
Comme une coupure, brisante, et claire dans l'entre sombre. Mes pas sont pressés nerveux. On n'a rarement sonné. La porte s'ouvre dans un grincement typique de porte. Un couinement désagréable et grincheux du bois. Et la debout, se tenant sur les marches du perron,je le vis pour la première fois.
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Un Peu D'espoir
DragosteUne brume épaisse étouffe chaque personne. Le tout est de savoir si on verra la lumière à travers, si on trouvera les personnes à qui donner la main pour voir ensemble plus loin. Un enchevêtrement de mots, d'idées qui passent en coups de vent. Si Hu...