Ça faisait une demie heure que je vagabondais dans les rues suite au petit incident avec le serveur. Il commençait à faire nuit, et froid. Je portais sur moi seulement une chemise avec une légère veste en cuir noire. J'avais remis mon rouge à lèvres noir, j'aime bien être décalée. Beaucoup de personnes me dévisageait dans la rue, mais je m'en fichais un peu, parce qu'après tout, chacun son style. Sur le trottoir, beaucoup de feuilles mortes voletaient. Le début de l'automne avait réellement commencé.
Marchant seule dans la pénombre, je ne voyais pas énormément. Mais, je vois assez bien dans le noir, ça me suffit pour ne pas me prendre un poteau. Je ne savais absolument pas où j'étais, par rapport à ma maison. J'étais complètement perdue. Que voulez vous, je vais dormir dans la rue. Ah oui, c'est pas très glamour. Mais écoutez, je suis paumée de chez paumée. Mes baskets martelaient le sol car je marchais de plus en plus vite. Un bruit de moto se fit entendre de derrière. Je détestais les motos depuis l'accident de ma famille... Bon je devais arrêter de penser à ça. Je ne devais pas avoir mauvaise mine, et en plus mon mascara n'était pas waterproof. Oui, ce n'était pas le plus important, mais si je me rendais dans un lieu public, il faudrait être un minimum présentable, je ne sais pas ce que vous en pensez.Je m'ennuyais vraiment, à marcher des heures et des heures dans la nuit. Je n'avais aucune idée pour aller quelque part en particulier. A cette heure là, la majorité des lieux doivent être fermés. Je commençais à fatiguer, lorsque j'aperçus la maison numéro huit, Typher. J'habitais non loin de là ! Plus que motivée, je couru en direction de ma maison. Je vis alors la maison soixante-deux, Typher. Je rentra en trombe dedans, et, si soulagée, je n'eut pas la force de monter les escaliers. Je m'affala sur le canapé et en trente secondes j'étais au pays des rêves.
- Rêve -
Améthyste se tenait droite devant moi, son dessin à la main. Je reconnus une jolie femme aux yeux gris pur, et aux cheveux rouges. Le déclic: elle avait dessiné mon personnage fictif de mon histoire.
<<Est-ce qu'elle ressemblait à ça ?>> me demandait-elle curieuse.
Je souris.
<<Ça, c'est à toi de l'imaginer tu sais. Pas à moi. Maintenant endors toi. Il est trop tard.>> lui répondais-je d'une voix douce et mielleuse.
<<Non, je ne suis pas fatiguée.>> protesta-t-elle.
Un long soupir de fatigue sortit de ma bouche.
<<Moi si, tu comprends ? Et toi aussi, j'en suis sûre.>> affirmais-je.
Je déposa un baiser sur son front, et me leva, en veillant à éteindre la lumière.
-Retour à la réalité-
Mes yeux s'ouvrirent brusquement lorsque j'avais éteint la lumière. Ils fixèrent le plafond un long moment. Faiblement, je décida de me lever. J'ôta la couverture qui me tenait chaud et la posa sur le bord du canapé. Je monta un à un les escaliers, d'une lenteur suprême. Des années que je ne les avais pas montés. Quatre portes s'offraient à moi. Sur une d'entre elle, en lettre découpées dans du papier trônait le mot Améthyste. Une larme perlait le long de ma joue. Devais-je l'ouvrir ? Prenant mon courage à demain, je m'approcha de la poignée, où j'exerça une légère pression. Je vis alors la peinture rose, le lit, où son doudou y était roi, son bureau et ... les larmes. C'était le seul sentiment que je pouvais ressentir. La haine de les avoir perdus, mes parents, ma sœur, de vouloir les serrer contre moi, juste pendant une seconde. Je sentais une odeur de vanille, l'odeur d'Améthyste. Sur le bureau, qui était blanc, il y avait une photo de notre famille accrochée au mur, et le dessin, le dessin qu'elle avait fait de mon histoire ... ! Je m'empara de ce dernier, et alla m'asseoir sur son lit à la couverture de princesse. Fort contre moi, c'était son dessin. Je pleurais toutes les larmes de mon corps. Pendant une bonne demie heure, je resta telle sur son lit. D'un coup de revers, je sécha mes larmes, et me leva. Je ferma la porte, et dit "au revoir" à ma sœur.
Le vent était frais et fouettait mes cheveux. J'étais assise sur la plage, les jambes croisées, ramenées à ma poitrine. Je voyais des gens passer avec leurs enfants dans les bras, ça me faisait mal, mais j'étais si heureuse pour eux. Pourquoi n'ais-je pas droit au bonheur, moi aussi ? Un garçon s'approcha et se posta à mes côtés. C'était Noah. Ravagée par le chagrin, je ne disais mot. Et d'ailleurs lui non plus. Je ne sais pas si il regardait la mer ou moi. On resta longtemps comme ça,lui et moi à contempler la mer, mais il brisa le silence:
<<Je t'ai vu depuis le café. Tu n'avais pas l'air bien.>>
Tout mon chagrin fut envolé comme une poussière. De un, il m'espionne à moitié, et de deux, il est con ou quoi ?
<<Non sans blague ? De toute façon je n'ai en aucun cas besoin de ton aide ! Et je ne sais même pas pourquoi je te parle et même te tutoie !>> ripostais-je sèchement.
Il parut surpris, mais à la fois pas. Mais je me moque totalement de son avis.
<<Je sais qu'au fond tu n'es pas une badgirl. J'me trompe ?>> dit-il calmement.
Bravo, je ne savais plus quoi dire. Je lui tire mon chapeau bas sur ce coup.
<<Je ne sais pas, en tout cas je n'ai pas envie de parler à un shitboy.>>
C'était prévu qu'il parte, mais il ne se laissa pas démonter. Je n'avais pas fini avec lui. Soupir.
<<Madame a de la répartie à ce que je vois.>>
<<Pas assez pour te faire dégager en tout cas.>>
C'était encore une fois prévu qu'il parte, mais encore une fois, il ne se laissa pas démonter. Je n'avais pas envie de déclarer forfait en partant.
<<Je suis sûr que tu ne pars pas car tu apprécies ma compagnie.>> déclara-t-il.
J'hoqueta, mais en soit ce n'était pas complètement faux. Les discussions du genre j'aurais le dernier mot, j'adore. Et je gagne toujours.
<<Pour toi, sûrement pas.>> ricanais-je.
<<Et tu peux m'expliquer pourquoi alors ?>> demanda-t-il.
Il rêve ou quoi ?
<<Non.>> ripostais-je sèchement.
Simple, efficace. Il ne répondait plus rien et regardait la mer à présent. Et je ne sais pas pourquoi, je restais près de lui. Alors qu'il ne faut pas qu'il éprouve des choses pour moi. Je me sentais bien, pourtant. Mais c'était contre mes valeurs.
<<J'y vais, comme je te l'ai dis, je ne parle pas à un shitboy. Tchao.>> l'informais-je en me levant, mais de peu couper par un inconnu.
<<Allez, c'est beau l'amour ! Que diriez vous d'une photo tous les deux devant la mer ?>>
Tuez moi. Il est complètement cinglé, ou quoi ? Le pire dans tout ça, c'est que Noah a accepté ! Il me fait des gros yeux. Hors de question que je pose avec lui devant la plage en se faisant passer pour un couple ! Bras croisés, je ne céderais pas.
<<Excusez-moi monsieur, nous ne sommes pas en couple. Au revoir.>> déclarais-je sèchement.
Il ouvrit la bouche, signé qu'il était étonné.
<<Tu refais jamais ça, et être ensemble, c'est même pas dans tes plus beaux rêves !>> fis-je à l'attention de Noah.
<<Wesh détends toi, j'voulais rire.>> me réponda-t-il.
<<Rire ? Avec toi ?>>
J'étais choquée. Le mec, sans pression quoi ! Si on s'était fait passé pour des amis peut-être, et l'autre photographe déguisé en ananas il se prend pour qui aussi ! J'étais de plus en plus énervée, et je devais devenir rouge tomate. La honte, mais bon. Je fixais Noah des yeux, d'un regard perçant qui devait en dire long. Et je dis bien devais, parce qu'il se mit à exploser de rire et me dit:
<<T'es rouge, tu devrais te déguiser en tomate et rejoindre l'ananas.>>
Paf ! Ça, c'était le bruit de ma main sur sa joue.
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Rouge
RomanceSi il le savait, il ne ferait pas ça. Il n'irait pas jusque là. Penser à son cœur fendu me faisait mal. Mais je ne pouvais pas éviter ça.