« La rosée du matin parsème le lys fleuri,
L'oiseau serein sème le désir du bout de ses plumes,
Porté par les plaisirs enivrant d'un printemps de brumes,
Qui laissera cependant quelques êtres au cœur meurtri.
Si l'oiseau...
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Le sourire aux lèvres TaeHyung alla prendre le courrier, bien qu'il soit encore en caleçon, le poil hirsute et totalement débraillé. Il remonta dans l'appartement en courant, se jetant sur le canapé alors que ses yeux pétillaient de bonheur à la vue de la lettre qu'il tenait entre les mains.
« Tu as reçu sa réponse ? » Demanda Cätlyn de la cuisine, la voix rieuse.
Le blond se contenta de hocher vivement de la tête, s'empressant d'ouvrir la lettre et de la déplier, la pupille avide de rencontrer les mots encrés sur l'agréable papier que caressait la pulpe de ses doigts.
《Mon ange,
Un frisson vint agréable secouer le corps de TaeHyung.
J'imagine que tu as dû attendre avec impatience ses deux petits mots qui représentent à eux seuls notre petit rituel qui m'est aujourd'hui si précieux. Je me languis de t'avoir de nouveau près de moi, si bien que tu hantes mes pensées sans que je n'y puisse rien. C'est un véritable enfer, même si notre promesse me laisse entrevoir l'idylle d'un nouveau jour, celui où on se retrouvera l'espace de quelques heures. J'attends ce jour de l'année comme un enfant ses cadeaux le soir de Noël.
Ce ne sont que des mots que je couche ici sur le papier, mais peut-être que c'est mieux d'essayer de trouver les bons pour garder ce qu'on vit en mémoire, et se souvenir... De chaque instant, de chaque journée et de chaque heure passée ensemble, mais aussi de toute l'attente et cette absence qui nous porte vers le désarroi. Après tout que nous reste-t-il si on oublie de consigner quelque part ce qu'on vit, c'est idiot mais naturel. Et comme tous les idiots j'ai peur de perdre tout ça, d'un jour oublier ce qui nous définit comme un 'nous'. Alors je l'écris, le retranscris, l'expose avec mes propres armes et toute mon âme, dans l'espoir que même à travers les âges ont puisse préserver la pureté de ce sentiment si versatile qui nous possède.
Ce ne sont que des mots, pourtant ils signifient bien plus que ce qu'on est capable d'imaginer. Je ne me suis pas attaché à une personne, c'est tellement plus fort. Au-delà de ce qu'on est capable de distinguer, ce sentiment que j'entretiens et que je te porte de tout mon être, je veux le ressentir plus qu'à travers de simples mots même si l'impossible nous effleure. Je veux les vivre, pour toujours et à jamais. Et même si ce n'est que pour une heure au coin d'un calendrier, je la vivrais plus intensément qu'une vie entière.
Les lèvres de TaeHyung offraient un sourire plus large que jamais, le bonheur que lui apportait cette lecture débordait par tous les pores de sa peau. Il se sentait bien, apaisé de tous les maux qui pouvaient le ronger auparavant.
J'ai fait un rêve la nuit dernière... Tu devineras sans peine quel protagoniste en était le tyran. Mais c'était si plaisant que j'aurais aimé m'y fondre plus longuement.
Tes murmures serpentaient sans relâche, m'effleuraient et m'étreignaient avec cette ferveur qui me grisait tant lorsque l'on était ensemble, celle qui me fait maintenant miroiter ces désirs qui se noient au fil des jours que je passe loin de toi. J'en oubliais mon propre prénom, tant tout ce que j'ai connu devenait d'une évidente futilité. Tu avais ce sourire charmeur qui ne sied qu'à ta bouche, surtout quand elle laisse de délicieux soupirs mourir en ses bords. Tes doigts se glissaient contre les miens, lentement, tendrement. Pour ensuite s'y entrelacer avec une douceur interdite. J'aimerais réaliser ce rêve lorsqu'on se verra, prendre ta main dans la mienne et que nos doigts s'étreignent de la sorte.
Tu sais, chaque fragment de nos instants ensembles me permet de me redécouvrir à mon insu, et je ne me connais plus qu'à travers tes mots aujourd'hui. Je m'y réfugie certainement trop, mais notre réalité me plait bien plus que celle dans laquelle je dois vivre. Lorsque mes yeux rencontrent les mots que tu m'écris, je me sens enfin moi, à ma place, aimé comme je t'aime et ça me fait tellement de bien, tu n'as pas idée.
TaeHyung tourna le morceau de papier, mordillant ses bouts de chairs avec appréhension, impatient de s'abreuver à nouveau de la plume tendre et maladroite de son aimé.
Et je me surprends à vouloir écrire plus joliment comme pour te charmer, te séduire à nouveau. L'éloignement et la séparation a peut-être ce bon côté-ci, je ressens le désir de te reconquérir, de t'offrir la lune et le monde entier pour la promesse d'un baiser. J'en souffre, mais j'en tire un plaisir malsain en imaginant nos retrouvailles.
L'effluve de nos songes me berce vers de nouveaux lendemains, une douce quiétude par-delà les frissons d'une existence éprise de solitude. Mon monde se réchauffe, la simple pensée de ton sourire me transportant plus loin que je ne pourrais jamais aller. Je n'ai certes qu'une seule vie, mais la partager avec toi me donne la sensation d'une délicieuse éternité.
Comme la dernière fois, je trouve cette lettre fade et je m'en veux de te l'envoyer ainsi... Tu me manques affreusement TaeHyung, la vie ici me parait plus terne de jours en jours. J'espère tant que la tienne a plus de couleurs et de joie.
Envoie-moi un sourire la prochaine fois.
Je t'aime
JungKook.》
« Chacun de tes mots vient m'enserrer, Car seuls eux savent comment m'enivrer, Et qu'importe les jours sans lendemain, Le temps est futile plus que malsain, Nos êtres pourront se fondre en un même son, Au diable la grève tant qu'on voit l'horizon, Console mes plaies, et pense mes peurs, Deviens ma raison, je t'offrirais mon cœur. »
Murmura TaeHyung en pressant la lettre contre son torse.
