Sur les traces du passé SAISON 1

21. Juliette

    J'ai épousé la femme que je convoite depuis tellement longtemps... J'ai du mal à réaliser, elle est à moi, endormie sur la vitre passager, j'entends sa respiration douce et délicate. Il est tard, je ne quitte pratiquement pas la route des yeux, la nuit est noire et la fatigue me guette. Il doit rester un peu moins d'une heure avant de retrouver Bordeaux... Bordeaux, et cette vie qui n'est pas la mienne, Bordeaux, et ses angoisses, ses démons, Bordeaux, et la vengeance que je hais mais qui appartient à la femme que j'aime.


En arrivant, Juliette avait à peine posé ses valises, qu'elle décida de se rendre chez les Letertre. Pierre lui avait laissé des centaines de messages, de mails, de snaps... Et elle n'avait répondu à aucun, puisque Alice et Fred avaient demandé de couper les téléphones pendant leur court séjour à Paris. En lisant les messages de Pierre, Juliette comprit que Romane était retournée en Suisse pour des défilés et qu'elle ne comptait pas revenir... Elle sentait que Pierre avait une fois de plus mal vécu ce moment.

En arrivant chez les Letertre, Juliette fit accueillit par Alain qui heureux de la revoir la salua chaleureusement. Alain lui indiqua que son fils était dans le jardin d'hiver ou il bouquinait.

« -Hello. Lança tendrement Juliette en passant la porte.
-Juliette ! Dit surprit Pierre en se levant.
-Salut.
-Mais tu étais où ? La questionna le jeune homme en la prenant dans ses bras.
-Je... Juliette n'eut le temps de répondre.
-Il n'y avait personne chez toi, la voisine m'a dit que vous étiez partis !
-On...
-Tu m'as fait peur ! Tu aurais pu me prévenir !
-On était parti pour le weekend. Répondit souriante Juliette.
-Mais pourquoi tu ne l'a pas dit ! Hein ! Pourquoi ! Pierre devient froid et agressif, il saisit Juliette par les épaules et la secoua.
-Arrête Pierre, tu me fais peur. Lança doucement la jeune fille paniquée.
-Tu aurais dû me le dire ! Pierre n'arrêtait pas, il était en colère et pas seulement à cause de Juliette, tous les événements récent le marquait.
-On ne se parlait plus.
-Tu voulais m'abandonner, comment tous les autres c'est ça ! Pierre criait, Juliette était paniquée, elle fermait les yeux à chaque fois que Pierre prenait la parole.
-Pierre arrête, je te jure que je ne voulais pas te laisser.
-Pourquoi tu m'as rien dit !
-Papa et maman, m'ont prévenu au dernier moment. Elle se justifiait du mieux qu'elle pouvait mais la rage de Pierre était trop forte.
-Tu mens ! Dit moi la vérité ! Dit la moi !
-Pierre lâche là ! S'écria Alain en sortant dans le jardin. Pierre le regarda mais sans lâcher Juliette. Pierre ça suffit maintenant ! »


Le jeune homme lâcha Juliette, il partit en courant de la villa des Letertre. Alain prit son fils dans les bras pour le calmer, puis demanda à une de ses domestiques d'aller le coucher et de lui apporter un chocolat au chaud.

Juliette avait démarré comme une flèche et était arrivée chez elle, en entrant elle avait claqué la porte et était directement montée dans sa chambre en larme sans un mot pour son père alors dans le salon. Alice à l'étage entendit seulement la porte de la chambre de Juliette claquée, pensant d'abord à une simple dispute de couple avec Pierre, Alice ne s'inquiéta pas et continua de défaire ses bagages.

Alice rejoignit Fred pour préparer le déjeuner peu de temps après. Le couple s'embrassait amoureux, heureux derrière le plan de travail, alors que Juliette descendait les escaliers, les joues noires de mascara et sa valise à la main.

« -Juliette, tu vas où ? Lança Fred étonné du comportement de sa fille.
-Je rentre. Dit-elle alors sans un regard en se dirigeant vers la porte d'entrée.
-Comment ça tu rentres ? Demanda Fred en lui bloquant la porte d'une main.
-Je rentre.
-Tu veux aller où ? Lança-t-il surprit des larmes de sa fille et inquiet.
-Je rentre à Paris.
-Il s'est passé quoi ?
-Juliette parle nous ? La questionna doucement Alice sans brusquer la jeune fille.
-Je rentre chez maman. Juliette pleurait, le son de sa voix était à peine audible.
-Juliette, il faut que tu nous dises ce qui s'est passé. Insista Alice en asseyant la jeune fille sur le canapé. Un long temps passa, un échange de regard et la peur de Juliette grignotant sa confiance et le calme de son père.
-C'est Pierre... Il est devenu fou, il m'a bousculé, m'a menacé, il criait que je l'avais abandonnée. Fred prit sa fille dans ses bras et lança un regard froid et douloureux à Alice comme pour lui dire que tout ça était de sa faute. »

Fred laissa sa fille partir, il appela Flora pour lui expliquer la situation, enfin sa situation, que Juliette faisait face à un grand chagrin d'amour et qu'elle n'était énormément déçu. Alice continuait de couper des carottes dans la cuisine, quand Fred passa la porte. Il lui jeta un regard qui écroula Alice.

« -Fred... Il ne l'a regardait pas, le dos contre le porte sans bouger. Elle va s'en sortir... Je te le jure, je n'y suis pour rien, je n'avais pas prévu que Pierre réagirait comme ça... Fred ne disait toujours rien, Alice ne savait plus quoi dire. Elle est choquée, mais elle va s'en remettre. Alice le fixait, lui ne lui donnait aucune réponse. Je te rappel que c'est toi qui a proposé de l'emmener ici ! S'énerva la jeune femme, en enlevant son tablier, qu'elle lança sur le plan de travail, avant de quitter le séjour pour sa chambre. »

Alice y passa la soirée, sans rien avaler. Fred prépara tout de même à manger pour Paul et Ada, en leur expliquant le départ de Juliette comme il l'avait expliqué à Flora.