L'Héritage de mon Frère : Comment je suis devenue bicraveuse

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Je tremble de partout. Mon cœur bat à 100 à l'heure. Yacine me dévisage puis explose de rire. Il prend l'un des paquets et se barre en courant.
Je finis par m'écrouler sur le sol. Et je pleure.

Je pleure de désespoir, parce que je sais que je suis condamnée. Parce que je sais que ce matin, je n'aurais jamais dû ouvrir cette putain de porte pour rencontrer ce zemel de Younes. Parce que j'aurais dû refuser de rembourser cette dette. Hicham me manque. Je pleure de honte, car mon frère m'a menti, m'a fait croire qu'il dirigeait tout un réseau, alors que c'est faux. Je pleure parce que je me suis faite kidnappée et tabassée. Parce que le garçon que j'aime m'a largué, et qu'au fond de moi, même si je savais que c'était la meilleure chose à faire, je ne voulais pas qu'il me laisse. Je pleure car je suis loin de tout, que je ne peux parler de ce qui m'arrive à personne, pas même à Rabha et Sonya, et de toute façon, je n'ai plus de portable.

Je pleure car il y a 1 mois, m'a vie a totalement basculé, et s'est juste retournée contre moi.

" DEBOUT, MANSOURIA. LÈVE-TOI. GARDE LA TÊTE HAUTE. GARDE LA TÊTE HAUTE ET RESTE DIGNE.
TU ES UNE BATTANTE. UNE COMBATTANTE.
TU NE MOURRAS PAS CE SOIR.
TU.PEUX.LE.FAIRE. "

Je n'ai pas compris ce qui s'est passé dans ma tête. J'étais à présent debout, le paquet dans la main. J'avais séché mes larmes et avais pris une grande respiration. Une force et une motivation soudaines m'avaient envahies ... Comme si Hicham et ma mère étaient avec moi.

Moi : Je peux le faire ... Je vais le faire!

Je pars en courant du gymnase abandonné. Je cours pendant une bonne quinzaine de minute. Je ne sais pas comment je vais vendre cette drogue. Ni à qui je vais la vendre.
Mais je sais que je vais gagner, rester en vie, devenir un membre des Buffles et venger Hicham lorsque je trouverais son assassin.

J'arrive au centre-ville. Je mets ma capuche et rentre la drogue dans la longue poche de mon sweat. Je vois un babtou ivre sur les marches de la mairie. Je m'approche de lui.

Moi : Euuuh ... Euh ... Tu veux de la bonne? De la douceuh?

Il me regarde, complètement à l'ouest.

Lui : Grand-mère?

Moi : Mhh nan ... Je suis pas ta ...

Lui : OH OUI GRAND-MÈRE JOUONS A CACHE-CACHE.

Il commence à sauter sur les marches des escaliers en rigolant. Putain. Je suis tombé sur quel genre de client moi.
Je l'attrape par l'épaule et lui montre le paquet. Son air change brusquement.

Moi : Intéressé?

Lui : Combien pour une petite dose?

MERDE! J'avais pas pensé au prix ... Tfou!

Moi : Mhh toi tu proposes combien?

Lui : 50.

Moi : AAAAAH mais nan frère tu te fous de moi?

En vrai je savais même pas si c'était assez ou pas assez mdr. Mais j'ai fais zahma la connaisseuse.

Lui : 70?

Moi : Pour 75, t'as ta dose.

Il m'a regardé longuement avant d'empoigner le paquet et d'enfouir des billets dans ma poche. Puis il est parti en dansant.