IV

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E

C'est quelques heures après le départ de Noah que l'ennui se fait ressentir.
Il est 1h24 du matin et l'ambiance n'est plus la même.
La moitié des personnes présentes couchées sur le sol dans leur propre vomi, autant dire que c'est dégueulasse. Mais il y a encore beaucoup de gens qui dansent, et Lesly n'est toujours pas revenue.
À vrai dire je n'ai vraiment pas envie de l'attendre jusqu'à ce qu'elle revienne, ça fait déjà longtemps que j'attends et que je m'ennuie à mourir, et puis, j'ai l'impression qu'elle n'avait pas envie de faire les choses à moitié, j'espère juste pour elle qu'elle n'est pas trop bourrée.

Je me lève du canapé en évitant les flaques de vomi et les gens allongé par terre. L'odeur, la musique et la lumière sont toujours aussi insupportable.
J'essaye de me frayer un chemin parmi les personnes qui danse encore, je croise Chelsey, complètement bourrée, avec la même robe que la fille que j'ai vu quand on est arrivées avec Lesly, c'est bien ce que je pensais.
Je continue à avancer, j'atteint presque la porte de sortie, quand Noah apparaît devant moi, visiblement il a bu beaucoup lui aussi. La musique ici est bien plus forte à côté du canapé, déjà que je trouvais ça insupportable, alors ici c'est de la torture.
Il me prends par les épaules et me secoue pour me crier des choses, mais je ne comprends rien de ce qu'il dit à cause de la musique, j'acquiesce dans le vent en me dégageant et je pousse la porte. Je le vois derrière la vitre qui essaye d'ouvrir la porte, mais titube et tombe lamentablement par terre.

Je sors du jardin, un vent glacial me caresse la nuque, il fait trop froid pour prendre le chemin habituel, il est bien trop long.
Je décide de prendre raccourcis par les petites rues, même si je ne suis pas totalement sereine.
Je m'avance donc dans une petite rue sombre qui mène directement à l'arrêt de tram en frottant mes mains contre mes bras pour me réchauffer.
La rue me paraît interminable, elle n'est pas du tout éclairée, j'ai l'impression d'avoir encore plus froid que tout à l'heure et j'ai une horrible impression d'être suivie.

Vous connaissiez la suite.

J'aperçois l'arrêt de tram tout éclairé, la rue se termine enfin. J'essaie d'avancer plus vite malgré que mes jambes soit paralysées par le froid.
J'atteint presque le bout de la rue quand soudain une main se pose sur mon épaule et c'est une voix rauque que j'ai déjà entendue qui me dit :

- T'es bonne.

Mon impression se confirme.
Il me souffle au visage son haleine épouvantable.
Il a le visage rougit par l'alcool et et mutiler par des éclats de bouteilles.
Je réfléchis rapidement : je sais ce qu'il a dans ma tête, c'est parfaitement logique.
Mais je ne peux pas me défendre il est bien plus grand et plus massif que moi. J'aurais pu essayer de m'enfuir mais il me tient fermement par les épaules.
Mes idées s'embrouilles, et son visage se rapproche de plus en plus du mien.

J'aurais réfléchis un peu plus, j'aurais sûrement pu trouver une meilleure idée que de rester muette, ça c'est sûr.
Je me rends compte de mon erreur quand il me soulève et me balance sur le sol.
Ma tête tourne, j'ai les mains en sang à cause du choc.
Ma vue se trouble, et la dernière chose que j'arrive à voir, c'est l'homme, se rapprochant une bouteille vide à la main en levant dangereusement le bras.

~

J'ouvre péniblement mes yeux. J'ai un mal de crâne insupportable.
Je me redresse lentement et plisse les yeux pour essayer de voir où je suis. Je distingue un jeune homme assis sur un fauteuil à côté de moi, mais je ne m'attarde pas sur lui. Je suis visiblement dans une chambre, à en croire le lit où je me trouve, mais où ?

Je ne sais pas.

Les secondes passent, et je retrouve ma vue. La chambre est magnifique, blanche, simple et le lit est incroyablement confortable, on se croirait au paradis.

Shitty HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant