Ma phobie sociale

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Je ne sais pas comment l'appeler autrement même si je ne suis pas au maximum des symptômes d'une personne qui souffre de phobie sociale : je ne reste pas enfermée chez moi mais j'ai quand même une appréhension de sortir dehors seule, je peux demander un renseignement à un vendeur ou à un inconnu si vraiment c'est nécessaire sinon je ne le fais pas, je suis à l'aise avec mes amis mais pas avec les autres personnes, pourtant je leur parle mais je ne suis pas à l'aise avec eux, faire une action seule me fait peur, me stress.

La phobie sociale :
Dans des situations courantes de la vie quotidienne prendre la parole en public, demander un renseignement à un inconnu ou passer un entretien professionnel, il peut nous arriver de ressentir une gêne, voire une tension intérieure. On peut relier cette anxiété au trac ou à la timidité. Mais lorsque l'appréhension devient peur panique, et nous tétanise complètement dans nos rapports à l'autre, il s'agit alors de phobie sociale.

Je vais vous donner des exemples dans lesquels parler à une personne me fait peur, stresser et ne me donne aucune envie d'aller vers la personne. Ce sont des situations quotidiennes que tout le monde peut rencontrer mais auxquelles personne ne réagit de la même façon.

J'avais 16 ans, j'étais avec une amie que je connaissais bien. Nous étions dans un fast food où j'ai l'habitude de commander avec les bornes électroniques mais ce jour là elles n'étaient pas fonctionnelles et au moment de prendre la commande, j'ai dis à mon amie de le dire à ma place, je ne pouvais pas commander ce que je voulais manger devant le caissier. Ça me faisait peur.

17 ans : Une fois en cours je n'avais pas de stylo rouge et j'en avais besoin sauf que mon amie à côté de moi n'en avait pas et elle me suggéra d'en demander un à celui en face de moi parce qu'elle était sûre qu'il en avait un. Chose que je ne fis pas car cette personne je ne la connaissais pas du moins "pas assez" pour lui demander un stylo.

15 ans : C'était la rentrée donc je ne connaissais personne. Rien que le fait de rentrer dans la salle de cours avec toutes les personnes déjà arrivées et assises me gênais, je n'osais pas regarder les gens, je ne devais surtout pas croiser leur regard sinon il y aurait eu des chances que je devienne rouge. Plus tard, lorsque je fis connaissance avec plusieurs des filles de ma classe, je notais le numéro de téléphone d'une des filles avec laquelle je m'entendais mieux et le garçon devant moi s'est retourné et m'a dit "c'est bon tu veux pas prendre son adresse aussi ?" Il m'a dit ça sur le ton de la plaisanterie, je l'avais comprit mais j'étais incapable de répondre, je me demandais "qu'est-ce que je suis censée répondre ??" Du coup j'ai répondu "ha ha lol" ce que j'ai regretté. J'ai trouvé ça stupide et humiliant, je me suis mise la honte toute seule en répondant ça, c'est ce que je me suis dit.

18 ans : J'étais dans un magasin avec mon copain. On devait changer la taille d'un vêtement qu'il m'avait offert. Je cherche le même vêtement sur les cintres et évidemment il n'y avait pas ma taille du coup il fallait demander à la vendeuse. Je vais à la caisse d'un pas lent et hésitant (manque d'envie) et je lui montre le vêtement en question en lui demandant si elle ne l'a pas en ma taille, évidemment encore elle ne l'a plus. Bon, mon copain et moi décidons de rendre le vêtement qu'il m'avait offert et que je trouverais autre chose. Au moment de le rendre je lui dis "cette fois c'est toi qui parle, moi j'ai déjà dit tout à l'heure". Compréhensif comme il est, il était d'accord. En sortant du magasin il m'a demandé "pourquoi t'es comme ça ?" J'ai répondu "je ne sais pas" il a insisté mais je ne sais pas c'est juste que ça me gène de parler, demander quelque chose à un vendeur, je ne sais pas comme l'expliquer mieux que ça.

Il y a des moments où parler à un vendeur ne me pose pas de problème, je suis étonnamment confiante et il y a des fois où je perds mes moyens et je n'ose rien demander tellement ça me stress.

17 ans : J'étais avec mon copain et une amie, on allait dans un fast food. Quand j'ai vu le monde entassé dedans j'ai dis bon c'est pas grave on va manger autre part. Les 2 autres n'étaient pas du même avis et nous sommes rentrés. Très vite j'ai ressenti du stress, de la peur, j'avais chaud et je transpirais. Je voulais partir. J'ai pris ma commande et j'allais partir mais mon copain me retenait par la main. J'avais envie de pleurer c'était insoutenable. J'avais peur de faire une crise d'angoisse.

Lorsque je suis dans la rue, je stress quand je croise quelqu'un ou une voiture parce que j'ai peur de l'image que je renvois. "Qu'est-ce qu'il pense de moi ?" Cette question tourne en boucle dans ma tête, sans jamais obtenir la réponse. Je me torture l'esprit alors que le passant ne m'a sûrement pas vu.

Je n'aime pas les gens, c'est à cause d'eux que je souffre comme ça. Enfin je me dis ça mais je suis sûre qu'il y a une part de vrai et une part de faux. Si j'allais leur parler, les connaître peut-être, même certainement, que je les apprécierais. Mais ce n'est jamais moi qui va vers les autres. J'attends que les autres viennent, s'ils ne viennent pas c'est qu'ils ne sont pas intéressés alors pourquoi essayer de les aimer ? Ils se moquent de moi quand je fais des crises, quand je prends la parole en public, quand je rougis.




















Les gens... non je ne les aime pas.

Ils sont méchants c'est tout. Ils font tout pour me rendre mal. D'un regard, à la parole. Tout est mauvais d'eux..

"Tu respires comme ça parce que t'es enceinte ?"

"Oh je dois faire attention à ce que je dis sinon tu vas faire une crise !"

"Hé ! Vous savez quoi ? Avant elle faisait des crises d'angoisses"

Mais quand ils imitent ma respiration c'est le pire.

Ma AnnieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant