Partie 2

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-- Et Maryse vous êtes toujours aussi taquine? Disait-il de sa voix grave
-- A quel moment l'ai je été? Je m'étonnais
Il sourit et m'attira encore plus près de lui. Je sens qu'il y aura des morts ce soir. Je risque d'aller en prison...
-- Un verre? Il dit lorsque le registre de la musique changea.
-- Pourquoi pas!
Il me prenait par la main. Ce contact me fit frémir. Je le suivais sans mot, à travers les personnes dansant sur la piste et nous arrivions près d'un buffet. Il y avait sur la table, des verres de champagne, bière, jus...déjà servis et prêt. Il prit deux verres de champagne et me tendit un. Je voulais savoir plus de lui. La curiosité me brûlait. Par exemple comment était faite cette bouche...
-- Maryse! Vous m'entendez?
--Bien sûr. Je répondais vivement, cachant mon embarras
Non pas du tout. Je rêvais d'une personne qui est à quelques centimètres de moi. Comme s'il était à l'autre bout de la salle, et que je me contentais de l'observer au loin.
-- Vous êtes dans quoi, si ce n'est pas indiscret? Demandait-t-il l'air un peu embarrassé par le silence entre nous
-- Ah...dans le marketing. Et vous?
-- Disons que je fais quelques affaires! Il me répondait. Alors c'est bien le marché économique?
Il était cachottier.
-- Oui. Ça va. Enfin de là où je suis, je ne peux pas le plaindre du marché en baisse ou pas. Disons que je touche un peu de loin...Je répondais calmement. Parisien?
-- De temps en temps mais j'y descends toujours!
-- Vous voyager souvent? Je demandais un peu trop étonné puis me rattrape en disant: J'aimerais bien essayer une fois.
-- Je suis en déplacement très souvent. Vous devriez. J'espère pour ne pas fuir les choses, des responsabilités par exemple! Il me disait avec un petit sourire
Je le regardais. Il regardait toujours les gens comme ça? Il y avait une étincelle dans son regard.
-- Ça sert un peu à ça! Enfin pour certains. Partir même un moment se changer les idées. Certains le prendrait pour un geste lâche. Mais ce n'est pas s'en aller pour toujours. S'imprégner d'autres couleurs apporte une vague de fraîcheur. Je répondais sérieusement, avec beaucoup d'enthousiasme.
Il me regardait comme si je donnais le plus grand discours de tout les temps. J'avais même l'impression qu'il était amusé. Il devait se dire combien pour une petite femme je parlais beaucoup.
-- Désolée je dois vous ennuyer avec mes causeries. Je me rattrapais.
-- Ah non non! Je ne suis pas très bavard. Mais j'aime écouter. Je comprends l'idée de partir pour oublier. Mais n'est il pas mieux d'affronter les choses corps à corps! Répliquait-il après avoir bu une gorgée de son champagne
-- Il me faudrait des muscles tellement il y en a plein! Je répondais en soupirant
Il éclata de rire. Il pouvait rire tiens! De petites fossettes se creuserent sur ses joues. Je ne les avais pas vu venir. Y avait-il autre chose que je devais savoir?
-- C'est une habitude? De faire rimer les choses en plus drôle!
-- Ce n'était pas censé être drôle. Je lui répondais sérieusement
-- Ce n'était pas pour se moquer. Se justifia-t-il
Il se rapprocha de moi. Et, je levais les yeux pour être à la hauteur des siens. Il me regardait, d'abord mon visage, puis ses yeux s'attarderent sur ma bouche et là bu le reste de son verre sous mes yeux. Je regardais le mouvement de sa pomme d'Adam...Je finissais mien aussi mais parce que j'avais besoin de liquide sur ma gorge sèche tout d'un coup.
-- Un tour ? Loin de ce bruit ? Proposait-il avec un sourire charmeur
O M G! Je ne savais pas si je devais le suivre. En général ça finissait mal ce "un tour". Et puis j'y pense, je n'avais de compte à rendre à personne. Et je pourrais toujours revenir si je n'étais pas tentée. Après tout ce n'était peut-être qu'un tour, pas une demande de je ne sais quel jeu. Je récuperais ma pochette à ma table et lui prenait sa veste et nous sortions. En chemin, je croisais Stella et lorsqu'elle le vit marcher à mes côtés, elle me fit un sourire entendu et un clin d'œil. Abdi n'avait rien vu heureusement, j'aurais l'air de quoi? J'étais sûr qu'elle irait le dire aux autres...
Nous marchions côte à côte dans l'allée de l'hôtel qui menait à la grande rue. Les lumières étaient magnifiques ce soir. L'air était doux et il faisait moins chaud que dans la journée.
-- J'aime Paris la nuit! Disait il d'un ton lointain
-- Un endroit en particulier? Je demandais séduite par ces lumières
-- Pas ce que vous imaginez. Je parle des rues. Dans le cœur de Paris, ses lumières, les cafés.
Je regardais autour de nous. Le peu que je voyais là était beau. Je ne pensais pas qu'un homme apprécierait ces détails.
-- Lorsque je rentre d'un voyage, j'aime retrouver cette familiarité.
-- Vous partez longtemps?
-- Pas vraiment. Mais je ne préfère pas avoir d'attaches à un endroit sauf exception. Il y a pas mal de villes que j'aime revisiter.
-- Les pauvres cœurs meurtris derrière vous. Je disais feignant la tristesse
Il sourit et s'arrêta près d'une grande fontaine, illuminée et dont les jets d'eau brillaient sous la lumière et retombaient comme des braises d'un feu de bois. Il se tourna vers moi lorsque je me tournais à sa hauteur
-- Imaginez un instant que je m'attache à un lieu! Cela m'obligerait d'y rester, ou d'y retourner.
-- En fait vous n'avez d'attaches aux personnes. C'est plus facile de s'en aller quand on sait qu'on ne laisse rien après. Je disais comme si c'était une évidence pour tous
Du coup il avait sûrement plusieurs conquêtes partout où il passait . Et basta il les jetait et allait ailleurs. Je n'étais si pas étonnée.
-- On dirait que vous me le reprochez! Disait-il
-- Non. J'interprète. Et d'un côté je comprends.
-- Et d'un autre?
J'aimerais que vous restez!
-- Je dois vraiment tout dire sur tout?!

A présent nos visages n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, sans que m'en sois rendus compte. S'il pouvait entendre les battements de mon cœur il aurait eu peur. J'avais une sensation de chaleur dans le ventre à mesure qu'il se penchait. Son parfum m'enivrait, et son souffle caressait ma peau. Cet homme était dangereux et il en avait conscience. J'espèrais qu'il se justifierait au bon Dieu d'avoir réveillé les parcelles endormies de mon corps.
-- Non ! Répondait-il avec un murmure, soufflant contre mes lèvres
Et sur ces mots , m'embrassa. Ses lèvres étaient douces juste comme je l'avais imaginé. Je l'embrassais en retour. Il glissa sa langue dans ma bouche, ce goût de champagne contre nos langues me faisait perdre la tête. Il me mordilla la lèvre inférieur et je poussa grognement. Avec ses mains à ma taille il m'attira encore plus près. Assez près pour que je sente...que je le sente contre mon ventre. Ce baiser ne ressemblait plus à rien d'innocent. Je ne contrôlais plus rien. Je savais que je n'avais pas prévue ça. Mais vraiment pas. Et je ne voulais pas reculer. Je ne voulais pas m'en aller. Je manquais de souffle. Il s'écarta un peu. Et murmura
-- Je ne regrette même pas!
Je n'avais pas le temps de regarder au tour de nous que je me retrouvais à l'embrasser à nouveau. Ma conscience, une mini moi plus vieille que moi me dictait de partir en courant. M'en aller de cette tentation. Rien de ceci ne me ressemblait. Mais sa bouche qui courait le long de mon cou avait noyé ma raison contre des grognements qui l'encouragaient.
Un moment plus tard, nous entrions dans l'hôtel. Nous étions montés dans sa chambre. Une suite. Il m'expliqua qu'il logeait quelques jours dans cet hôtel. Mais qu'il avait bien un endroit à lui. Cette suite était magnifique, mais pas de temps pour moi d'apprécier les murs lorsqu'on avait Abdi à ses côtés. Trêve de causerie, nous nous remettions à nous embrasser, et se toucher.
Soudain, sa bouche quitta la mienne et il tira ma tête en arrière. C'était assez violent, mais excitant. Et sa langue chaude, courait le long de ma gorge, en y déposant des baisers et même de légers pincements. J'avais honte des sons qui sortaient de ma bouche. Avec sa main libre il ouvrit lentement la fermeture éclair de ma robe dans mon dos.
Maryse fait quelque chose!
Ma robe était tombée à mes pieds. Abdi se détacha de moi et me couvrit du regard. Je me sentais belle à ses yeux, et qui ne cachaient pas combien ce qu'il voyait lui plaisait.
-- Vous êtes un péché à vous seule. Je m'excuserai d'avance du traitement auquel vous aurez droit.
-- Pas si vous continuez à parler. Je dis
Il détacha mon chignon et les mèches tombèrent sur mes épaules. Mes mains un peu tremblantes, saisissant son haut blanc. Il m'aida à le faire passer par dessus sa tête pour l'enlever. J'avais le souffle coupé. Son torse à lui seul je pourrais l'étudier en mémoire sur chaque contour et parcelle. Il était ferme et bien sculpté. Il relèva mon menton et me mordit la lèvre. Je poussais un petit cri. C'était douloureux et excitant...

Le Prince des désertsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant