L'enfance des maraudeurs, Harry Potter [Terminée]

13. Godric's Hollow

Pendant la semaine qui suivit, les quatre enfants fouillèrent le manoir à la recherche des fioles et des cuillères en argent. Heureusement pour eux, la vieille maison contenait une multitude d'objets hétéroclite et ils trouvèrent sans mal. Cependant, les ingrédients de haute qualité étaient difficiles à trouver, le plus simple pour eux serait de les faire pousser. La mandragore était facile à avoir, James possédait des graines au fond de son sac. Mais concernant le Sphinx tête-de-mort, c'était presque impossible à obtenir. Finalement, Sirius convoqua Safran et lui dit :

-Dis-moi, connais-tu le moyen de trouver des chrysalides Sphinx tête-de-mort ?

-Non maître, Safran ne sait pas, mais il peut demander à maître Maugrey de vous en fournir ?

-Surtout pas ! Alastor ne doit pas être au courant de nos projets, s'exclama Lily.

-Très bien miss, voulez-vous que Safran cherche par lui-même ?

-S'il te plait, il faudrait les plus belles possibles, c'est très important.

-Safran s'en occupera avec plaisir, miss !

L'elfe de maison s'inclina et disparu. Les quatre enfants se plongèrent ensuite les vieux grimoires de botanique. Ils voulaient être sûr d'avoir des feuilles de mandragore parfaites. Le groupe décida d'installer leur serre à la place de la véranda. Ils passèrent donc le reste de la journée à vider la pièce. Trois mois plus tard, le manoir avait changé. Le premier mot qui venait à l'esprit quand on y rentrait était vivant. Noël approchant, la maison avait été décorée et plusieurs sapins avaient été ajoutés. Des guirlandes et des boules se nichaient dans tous les coins, sur tous les meubles. Et les quatre enfants étaient toujours là. La maison était devenue la leur et cette ville leur ville. Les voisins ne s'étonnaient plus de les voir, les commerçants leurs offraient des cadeaux, la vie suivait son cours. James et Sirius cherchèrent aussi un endroit où garder les fioles et faire les transformations. Finalement, Potter proposa à son comparse :

-Nous pourrions aller chez mes parents. C'est sombre et...

-Comment nous y rendre rapidement ? On doit y être en moins de 20 coups d'éclairs ! Et en plus, comment savoir quand il y aura de l'orage ?

Sirius avait mis le doigt sur la bête noire dans l'idée de James. Lily, qui passait par là, haussa un sourcil et dit d'un ton moqueur :

-En écoutant la météo bien sûr !

-La métré... quoi ? Fit Sirius.

-La météo ! C'est comme ça que font les moldues pour connaître le temps à l'avance. C'est fiable à 4 jours près. Une fois que l'orage sera annoncé, vous irez à la maison des Potter et vous attendrez.

-C'est trop bien ! James, il faut qu'on aille chez toi, comme ça on prépare le terrain !

-Ah oui ! J'étais venu vous dire que les feuilles de mandragores sont presque parfaites, elles le seront à la prochaine pleine lune. Et Safran m'a dit qu'il savait comment avoir des chrysalides de Sphinx-tête-de-mort, se rappela Lily.

-Attendez le mois prochain, la lune sera voilée la semaine prochaine, commenta Remus qui était arrivé entre-temps.

Ses amis acquiescèrent. Le loup-garou sentait ce genre de choses. Les enfants décidèrent d'aller au marché de Noël. Bien que vivant à la rue depuis longtemps, les garçons ne connaissaient pas. Lily s'était donc fait un devoir de leur présenter toutes les attractions moldues. Les garçons avaient particulièrement apprécié les fêtes foraines. Un jour, en se baladant dans une rue commerciale, le groupe était tombé sur un magasin de magie et d'espionnage. Intrigué, les garçons voulurent absolument y entrer. Ils découvrirent alors tous les tours de passe-passe. Avec leur imagination débordante, ils avaient tout de suite vue l'utilité de maîtriser ses techniques. Un mangemort, donc un sorcier pur-souche, ne connaît rien au monde moldue, il se saurait alors pas se comment réagir face à un lapin sortant d'un chapeau... Mais surtout, ces objets ne seraient pas détectés par les sortilèges. Les fumigènes, les boules puantes, les fils invisibles... Un véritable plus pour nos maraudeurs. Certaines inventions les faisaient sourire, comme les aspirateurs, d'autres étaient adorées, comme le réveil... Ou du moins très utile. La semaine suivante, le groupe décida de se rendre dans la maison des Potter. Si cela devait devenir le quartier général des Animagi illégaux, il fallait quand même un peu l'organiser. Et puis, c'était dur pour James d'y retourner, la dernière fois, ses parents y étaient morts. Se situant dans le sud-ouest de l'Angleterre, les enfants durent prendre deux trains différents et trois bus. Ils arrivèrent en fin de soirée. James les mena à travers les rues, jusqu'à une zone résidentielle. Les maisons y étaient plus grandes. Le garçon s'arrêta devant l'une d'entre elle. Elle était abandonnée depuis plusieurs années et cela se voyait. Les grilles étaient rouillées et abîmées. La porte d'entrée était détruite, certains morceaux de la façade était au sol. Les vestiges d'un violent combat contre les mangemorts. Le fils Potter resta longtemps devant la porte, n'osant pas la franchir. Il avait peur d'y rentrer. Le groupe resta longtemps devant l'entrée, s'attirant les regards des passants et celui des grands-mères derrière les rideaux de leur salon. Finalement, James poussa la grille qui grinça atrocement, comme si elle prévenait de la douleur qu'avait ressenti les habitants de la maison. Ils avancèrent doucement jusqu'à la porte, marchant sur un chemin recouvert de mauvaises herbes. Des tuiles recouvraient le perron et ils durent les enjamber. Sur les murs, on voyait encore les traces des sortilèges, qui avaient laissés des marques indélébiles sur les murs. James entra dans le vestibule, totalement détruit. Les meubles étaient au sol et pour la plupart en pièce. La salle à manger était dans un état identique. La poussière estompait les couleurs, comme si l'horreur des dernières actions avaient enlevé la joie de la maison. James marcha jusqu'au salon, qui donnait sur un jardin. La baie vitrée était brisée, des taches marrons la parsemait. Au sol, des silhouettes étaient dessinées. Elles étaient éparpillées un peu partout, mais deux étaient proches, comme si elles se tenaient dans les bras. James tomba à genoux et se prit la tête dans les mains.