Fillette assise au bord de la falaise
Sourire enchanté, yeux brillants perdus dans le lointain
Jeune et insouciante, celle-ci se sent encore libre comme l'air
Prisonnière de ses rêves
Peut-on appeler ça le bonheur ?
Enfermée dans cette illusion de réalité parfaite que l'on lui vend
Ce paradis immuable ne cache t-il pas un gouffre sans fin ?
J'avance vers l'ignare, enviant sa chanceuse vie
De ce décalage entre la perception de son existence et la vérité
"Et moi, que suis je censée faire ?!" je veux hurler
Mais mes mots sont partis avec le vent
Prisonnière de cette cage
Je ne suis pas perdue, mais cette obstination m'a quittée
Dans cette vie paradoxale, c'est quand je suis triste que je fais les plus beaux rêves
J'ai peur, mais est-ce de la mort ou de la vie ?
Sur cette falaise, mes propres débris m'entourent
Le visage fissuré de la fillette me sourit, d'un regard éteint
Figé dans un temps lointain
Mes paroles se mélangent, se mélangent
Je resterais indéfiniment devant ces rêves irréalisés
Devant ces pensées parties à jamais
Et les jours passent, s'oublient... comme eux, nous appartenons déjà au passé
"Dois-je abandonner ? Continuer ?"
La réponse est différente pour chaque personne, n'est-ce pas ?
Ce que je voulais a toujours été hors de portée
"Peut-être que si je m'endors pour toujours, je vivrais un rêve éternel ?"
Au devant de moi, des silhouettes me tendent la main
Le vent est fort et je suis fatiguée de tomber dans le gouffre de la vie
Je vais prendre mon envol, mais avant, laissez moi marcher ces derniers pas
Le vide se fait en dessous de moi, et pourtant je ne le sens pas se rapprocher
Les voix qui me dévorent s'estompent
Ma respiration ne s'est-elle pas stoppée ?
Je n'entends plus rien, les couleurs disparaissent, disparaissent
Dans ce noir complet où j'attends à nouveau une lumière