Léa

Partie 4

Tout ce qui se passe est mérité. Si elle se fait traiter de la sorte, c'est de sa faute.

C'est ce qu'elle se répète sans cesse.

Si elle n'avait pas été aussi loin avec Lui, jamais elle n'aurait eu tous ces problèmes.

Elle n'aurait pas du parler avec Lui, Lui il s'en foutait royalement d'elle, les seules choses qui l'intéressaient étaient ce que la nature lui avait offert, un corps bien proportionné.

D'ailleurs c'est bien la seule chose qu'elle trouve appréciable chez elle.

Et encore.

Pour Lui elle arrêta de manger, pour Lui elle perdit 5 kilos, elle flottait dans ses habits, juste pour Lui plaire. Parce qu'il avait été le seul sur qui elle avait pu ''compter''.

Enfin. Compter. C'était le seul à ne pas la regarder de travers. Ce qu'il faisait n'était pas mieux, pourtant.

Mais Léa voyait à travers Lui une sécurité, un bien être qu'elle ne réussissait pas à ressentir chez les autres.

Avec Lui elle pouvait se permettre d'être différente.

Mais évidemment ça pouvait pas durer. Elle se rendait pas compte, qu'il la détruisait, qu'il faisait d'elle sa poupée, non, elle trouvait qu'il voulait l'aider. Qu'il était quelqu'un de bien.

Ses côtes ressortaient, elle s'évanouissait dès qu'elle courait trop longtemps, tout ça, sans e faire vomir.

Elle en était fière. Fière de réussir à un pareil résultat, sans avoir à rendre ses déjeuners. En même temps, elle ne prenait pas de déjeuner.

Pourtant, cela faisait des mois. Des mois qu'elle était au courant qu'il n'était pas Lui.

Il avait tout bonnement profité d'elle. Pour le ''plaisir des yeux.''

C'était quand même fou. Elle était consciente qu'il était pas bien dans sa tête, ce type, elle le savait, mais quelque part ça l'attirait.. Allez savoir pourquoi.

Toujours est il qu'elle continuait ce qu'elle appelait un régime. Malgré tout.

Si on lui avait demandé comment elle se voyait dans dix ans, elle aurait rit.

Elle ? Dans dix ans ? Elle se voyait sûrement sous terre. Elle se fichait de la vie. Au diable ses rêves de devenir vétérinaire, de fonder une famille.

Elle voulait vivre au jour le jour, sans se soucier des conséquences, et elle savait qu'elle en mourrait sûrement.

Tant pis.

Mais petit à petit, elle remonta. Elle se surprit à aspirer à une amélioration.

Ses yeux, petit à petit, se rallumaient de la lueur féroce qui y brillait autrefois.

Son teint se rosait.

Les amies de Léa, restées à ses côtés malgré tout, l'aidaient. Léa revivait.

Elle sourit franchement, une fois.

Elle reprit goût à parler, à s'habiller, se pomponer, et même un peu à manger.

Léa ne savait pas ce qui l'attendait. Mais elle patientait, gentiment.

Après tout, la vie n'est-elle pas jonchée d'obstacles ? Que serait une vie sans problème ? Ce serait un feu sans chaleur, un Noël sans cadeau, une relation sans sentiments. Quelle serait alors son utilité ?