L'autostoppeur...

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Quelques jours passent, la routine s'installe. Interventions diverses pour bagarres, tapages nocturnes, cambriolages, etc. Quand un après midi parmi d'autres, alors que nous sommes en patrouille, le planton nous appelle à la radio.

Patrouille de 614 ! Vous devez intervenir pour une tentative de viol dans le quartier du mas. La victime a été récupérée sur la RN 7 et les personnes lui ayant porté secours vous attendent là-bas au niveau de la pépinière. Terminé !

Bob saisit le Mike.

Bien reçu 614 ! Nous nous y rendons sur le champ. Terminé !

Il enclenche le gyro deux tons et nous filons dare‑dare vers les lieux indiqués.

Putain ! Quand est-ce qu'on va enfin avoir la paix ?! dit Francis se recalant dans son siège avant de tourner la tête pour s'adresser à moi. Tu vois en étant ici, tu verras en seulement deux ans, ce que certains gendarmes voient en toute une carrière. Et tu sais quoi... J'aurais dû demander une mutation dans un bled paumé dans la cambrousse où la seule paperasse que t'as à remplir, c'est les PV de police route.

Nous filons donc à toute allure au rythme de la sirène, tandis que les voitures que l'on croise se calent à droite pour nous laisser passer, quand soudain, arrivés dans les parages du lieu de l'intervention, nous voyons trois personnes sur le bord de route près d'une voiture à l'arrêt. L'une d'elles nous fait de grands signes, nous demandant de nous arrêter.

Bonjour ! C'est moi qui vous ai appelé ! Vous pouvez vous garer ? La victime est dans ma voiture.

Bob range notre véhicule sur le bas côté et nous descendons tous les quatre. Les trois témoins, deux hommes et une femme qui est restée à l'écart, près d'un jeune adolescent assis sur la banquette arrière de leur bagnole, ont l'air quelque peu angoissés.

Bonjour, alors dites-moi tout. Que s'est-il passé ? demande Bob au témoin

Ben voilà, je roulais tranquille avec ma femme et mon beau-père pour aller en ville et c'est là que nous avons croisé ce jeune homme à moitié nu, déambulant sur la chaussée, qui nous faisait signe de nous arrêter.

Il nous montre du doigt le garçon d'une quinzaine d'années, assis prostré à l'arrière de la voiture, enveloppé d'une simple couverture et d'un caleçon pour tout vêtement.

Il nous a dit qu'il avait été agressé par un homme alors qu'il faisait du stop. Vous vous rendez compte, faire du stop à son âge !? Mais c'est de la folie dans ce monde de dingues !

Un monde de dingues, je vous le fais pas dire... pense tout haut Francis avant de me dire et de se diriger avec Bob vers le garçon. Fred, tu prends les identités de chaque témoin, s'il te plait ?

Messieurs, dame, voyez avec mon collègue s'il vous plait, leur dit Bob, me désignant alors qu'il constate leur inaction, avant de se diriger vers la voiture où se trouve la victime.

Il va récupérer vos identités et vous convoquer à la Gendarmerie afin de prendre vos dépositions.

Les deux hommes viennent vers moi, puis la femme qui rassure le garçon avec un regard plein de tendresse et de compassion, se lève à son tour pour me rejoindre.

Pendant que Bob et Francis discutent avec la victime, je récupère l'identité de chaque témoin et Ludo, avant de les libérer, leur donne une convocation à venir cet après midi à la brigade.

Ayant fini les actions qui nous incombent, nous rejoignons tout en restant à l'écart, Bob et Francis toujours en discussion avec la victime.

On va appeler tes parents. Tout va bien maintenant, lui assure Bob. Tu vas juste venir avec nous pour nous montrer où ce gars habite...

Autopsie d'une saison en GendarmerieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant