Eh, tu es là ? Aller, montre toi, je suis venu seul cette fois. Je suis désolé de l'avoir emmené l'autre fois. Je te promets que ça ne se reproduira plus. Je sais pas ce qui m'a pris. Je suis désolé, c'est notre endroit à nous, il aurait pas du être là. Aller, sors de ta cachette, montres toi. J'ai besoin de toi moi, tu sais. Tu m'as tellement manqué. Ouais, je sais c'est pas de ta faute à toi, c'est la mienne. J'aurais dû venir plus souvent. J'aurais dû t'écouter plus tôt, tu m'avais prévenu. Je suis désolé. Je me suis attaché, à lui, à ses yeux bleus, à sa peau douce. J'aurais pas dû. Mais tu l'aurais vu, putain. Pardon, je sais que tu aimes pas quand j'utilise des mots comme ça. Mais vraiment, ça lui convient parfaitement. Il était magnifique. Il était magnifique la nuit où je l'ai rencontré. J'étais sur la route pour rentrer après un énième rendez-vous avec toi. Tu m'avais repoussé. Encore. Tu te souviens ? Il pleuvait ce soir là. J'étais trempé, complètement. Mais je m'en foutais. Tu m'avais détruit. Tu comprends ça ? Putain... Alors je me suis arrêté devant une supérette, tu sais, celles qui sont ouvertes toute la nuit. Je voulais me saouler. Acheter une bouteille, la vider, pour avoir les couilles de retourner te voir et te cracher ma haine à la gueule. Mais je l'ai pas fait. Je suis rester là. Devant la porte. Hésitant, tremblant. Je faisais pitié, au milieu d'une rue vide, les yeux rouges, les cheveux trempés, éclairé uniquement par la lumière orange des réverbères. Je regardais mon reflet dans la vitrine. J'avais l'air de rien. Ou peut être d'une épave, d'un chien errant, d'un cadavre. Avec mes cheveux trop long qui me tombaient devant les yeux, mes cernes violettes, ma peau pâle, mes joues creusées. Je regardais mon reflet dans la vitrine et c'est là que je l'ai vu. Il était derrière moi. Je ne me suis pas retourné. Les reflets de nos yeux se sont accrochés. Et tu sais quoi ? Il m'a sourit putain. Ce petit con m'a sourit. Et tu sais toi que moi je suis pas le genre de gars à qui ont sourit. Je suis plutôt celui qu'on évite, qu'on regarde avec dégoût. Alors tu vois quand il m'a sourit, moi...moi ça m'a fait flippé putain. Alors je me suis cassé. En courant. J'ai couru sans m'arrêter pour essayer d'échapper à tout. A ton rejet, à son sourire, à mes pensées. Je me suis pas arrêter. J'ai continué encore et encore. Jusqu'à ce que mes jambes se mettent à trembler. Jusqu'à ce qu'elles ne me portent même plus et que je m'effondre au sol. A bout de souffle. Et soudain, je me suis senti perdu, fatigué. J'ai eu peur. Peur de moi, peur de mon avenir, de ce que j'allais devenir. J'ai enfin pris conscience de la calamité de mon existence. Tout ça à cause du sourire d'un inconnu, en pleine nuit. Et tu sais le plus fou ? C'est que le lendemain j'y suis retourné,inconsciemment. Je sais pas vraiment pourquoi mais j'y suis retourné. Et il était là. Toujours le même sourire. Ça formait des petites rides aux coins de ses yeux que je n'avais pas remarqué la vieille. Et ses yeux. Putain. Et ça a continué, encore et encore, nuit après nuit. Comme un rituel. C'est pour ça que je venais te voir de moins en moins souvent ou du moins, moins longtemps. Il m'a fait découvrir la vie, tu sais ? Il m'a fait découvrir les couleurs, il m'a fait découvrir la beauté, et même l'amour. L'amour pas la baise. L'amour, le vrai. Dans ses bras, j'ai enfin eu le sentiment que je pouvais me défaire de mes démons, de mes pensées noires, de toi. Mais c'était trop beau. Il fallait bien que ça foire quelque part. Tu avais raison. Il a pas compris. Il m'a pas compris. Un soir, je le regardais en fumant, après l'amour. Il dormais. Il était beau. Les rayons de la lune traversaient la fenêtre et caressaient délicatement son flanc droit. J'avais confiance. En ses gestes, en ses paroles, en lui. Alors j'ai pensé. C'est lui, c'est lui la personne qui comprendra enfin ce que je ressens. C'est lui la personne qui m'aidera. Je voulais tellement te quitter, putain. J'avais juste besoin de quelqu'un qui serait là pour moi, pour m'apaiser une fois que je l'aurais fait. Alors je l'ai réveillé, doucement. Il a ouvert les yeux, difficilement. Et il m'a sourit. Viens, viens, fais moi confiance comme moi je le fais. Viens, viens j'ai quelque chose à te montrer. Il a pas posé de questions, il m'a suivi. Il m'a suivi dehors en pleine nuit, tu te rends compte ? Je me suis dit que t'avais eu tord de dire du mal de lui, que j'avais raison d'avoir cru en lui. Je l'emmenait là où je t'ai rencontré la première fois. Là on s'est vu les fois suivantes. Alors, quand on est arrivés en haut. J'ai pris une grande inspiration en me disant encore une fois qu'après toutes les conversations qu'on avait eu , il comprendrait. J'ai eu tord. Je lui ai tout balancé. Pour toi, pour nos rendez-vous. Tu aurais du le voir putain. Il a lâché ma main, il s'est reculé. Et il me regardait avec des yeux... et surtout, surtout il a perdu son sourire putain. L'expression sur son visage a changé et je pouvais maintenant y voir de la peur, du dégoût, de la haine. Il devenait comme tous les autres. Et c'est là qui l'a dit. Ce que je pourrais jamais lui pardonner. Il a dit que j'étais taré, fou, malade. C'est ça qu'il a dit. Mais t'es complètement malade mon pauvre gars. Je le hais, je le hais putain. Et toi tout ce temps, t'étais planqué dans ton coin, hein ? Tu devais bien te marrer, pas vrai ? Surtout quand je me suis mis à pleurer. Mais je suis parti, je voulais pas me montrer en spectacle trop longtemps. T'as du être déçue. J'avais trop honte. J'avais honte parce que tu avais raison depuis le début. On peut pas faire confiance aux autres, ils peuvent pas comprendre eux. Ils peuvent pas comprendre ce qui nous relie toi et moi. On est tout seul dans notre merde et il y a personne pour nous en sortir. Personne. C'est ça que tu me disais depuis le début. Et moi, j'étais trop borné. Parce que j'ai eu à nouveau un peu d'espoir en voyant son sourire. Et l'espoir ça tue. Mais je suis désolé, je suis désolé. Je veux que ça redevienne comme avant entre nous. Enfin, non. Je veux plus. Plus qu'un petit frisson, plus qu'un simple battement de cœur plus rapide que les autres, plus que l'adrénaline que tu me procures. Je te veux toi. Toute entière. Je veux t'aimer plus fort. Pas juste flirter. Je veux plus. Viens. Viens me chercher s'il te plaît. Emmène-moi avec toi. S'il te plaît. Montre-toi, je t'en supplie, j'ai tellement besoin de toi. S'il te plaît, s'il te plaît prend-moi dans tes bras. Ah te voila. Rapproche-toi, enveloppe-moi, aime-moi comme je t'aime. Putain, t'es belle.
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Monologue à la Mort.
Fanfiction"Rapproche-toi, enveloppe-moi, aime-moi comme je t'aime."