Le détenu est là, dans un coin, rabougri, sale, il pue. Ses cheveux sont longs, en bataille, graisseux. Personne ne l'a préparé pour sa fille, aucun des gardiens ne lui a jamais communiqué la progression positive du dossier. Le Pripo n'imagine même pas sa libération dans quelques instants. Il n'entend pas les pas cadencés du comité approchant. Si ses oreilles n'étaient pas fermées au monde pour s'isoler de sa condition, le prisonnier pourrait peut-être entendre les battements du cœur de Lucia. Se rappellera-t-il d'elle ? Va-t-il seulement reconnaître sous les traits de cette femme ceux de sa fille ?
Le loquet tourne lourdement, grince, claque.
Lumière.