Papa, on a toujours eu ce problème générationnel. J'étais jeune, t'étais déjà âgé. On ne savait pas trop se parler du coup, mais c'était pas un soucis, vu qu'on ne se parlait pas trop justement. C'est vrai que j'aurais aimer avoir un père plus jeune qui m'aurait compris lui. Un père jeune qui m'aurait couru après dans le parc, avec qui j'aurais joué au ballon, et avec qui j'aurais pu parler de plein de choses sans forcément me sentir bizarre. Mais je t'ai eu toi comme père, et c'est pas grave papa. parce que même si t'étais pas jeune, que tu ne me courrais pas après, et qu'on ne se parlait pas trop, je suis fier de t'avoir pour papa. Car un père plus jeune n'aurait pas pu me raconter son enfance des années 30, son arrivée en France à 20 ans, ses bêtises au service militaire, ses 3 mariages. Un papa plus jeune ça aurait été bizarre pour faire le père noël en décembre, toi au moins t'as pas eu besoin d'acheter une barbe blanche, ou de mettre des oreillers pour le gros ventre.
Je ne te critique pas papa, et je ne te fais pas de reproche non plus. de toute façon on est devenu trop âgé pour ça tu sais. Et puis derrière nos silence, et nos regards qui se fuyaient, on a toujours eu cette complicité "old school". moi qui chéri un passé inconnu, et toi qui aime encore un passé révolu.
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Lettre à mon père.
Non-FictionTout ce que je n'ai pas pu dire à mon père, que je ne lui dirais jamais. Parce que chez nous on ne dit pas ce genre de chose, et on ne les laissent pas apparaître sous quelques formes que se soit. On me dit souvent de lui dire tout ça en face, mais...