"Mr.Gekihen! Apportez ça à la table royale!"
Miranda me tendit un plateau avec les plats.
Je le pris en vitesse et me faufila comme à mon habitude entre les tables tel un poisson entre les algues de la mer.
Les aïeuls du prince Zangdar étaient présents dans notre hôtel.
L'ambiance dans la salle était festive et conviviale, ce qui était peu commun dans ce genre d'hôtel, Solange, l'aïeule du prince et donc la mère du roi, dégusta le plat."C'est exquis! Qu'est ce que cette viande, mon garçon ?"
La personne âgée se tourna vers moi avec un sourire qui se dessinait sur son visage.
"C'est de l'agneau" lui répondis-je avec amabilité.
"Quelle viande tendre! Je veux absolument rencontrer le chef de cuisine!"
Elle se mit à rigoler avec gaieté. Je fit la révérence et releva la tête, le regard émeraude du prince croisa mon regard violacé, je vis de la bienveillance dans son regard. Un peu perturbé cependant, je lui sourit aimablement et retourna en cuisine. Tout le monde était dépassé et exténué.
Cosette la femme de chambre entra dans la cuisine en nous implorant à les aider pour les chambres."Dortos, ils ont besoin de ton aide, tu pourrais leur prêter main forte?"
"Bien-sûr, mais vous, vous vous en sortirez pour le service?
"Ne t'inquiète pas pour nous, occupe toi plutôt des chambres à coucher."
J'aquiessais et je suivit Cosette.
Une fois arrivés à l'étage des chambres Cosette me conseilla de m'occuper des draps.
Je chercha des housses de couettes dans la penderie et des oreillers propres.
Les bras chargés, je commença dans une première chambre, puis une deuxième, ensuite une troisième et ainsi de suite.
Arrivé à la dernière chambre je découvrit avec émerveillement la grandeur de celle-ci, les architectes d'intérieur venaient à peine de la renouveler.
Ma réaction était due à l'étonnement car ça me surprenait qu'une simple suite pouvait être si grande.
Je me mis donc à dépoussiérer, faire le lit, nettoyer quelques surfaces.
Sur un semainier je trouva un cadre photo avec un homme de grande taille des cheveux noirs et des yeux bleus, à côté de lui se trouvait une femme assez petite avec des yeux pralinés et des cheveux noisettes entre les deux individus se trouvait un petit garçon de 8 ans je dirais, avec les yeux bleus de son père, et la chevelure noisette de sa mère, le garçon tenait un chat blanc aux yeux vairons, un bleu et un vert, dans ses bras.
Je compris assez rapidement que le couple sur la photo ne pouvait être que les parents du roi et le garçon serait le roi lui même.
Pourtant, comparés à maintenant, le roi et ses parents semblaient si heureux, et le chat, où est-il? Serait-il mort?
Comme pour répondre à mes questions, un miaulement résonna dans la pièce.
Sur le rebord de la fenêtre un chat blanc aux yeux vairons, un bleu et un vert. Sa queue caressait l'air doucement de droite à gauche, il s'étira longuement puis descendit de la fenêtre gracieusement et vint s'allonger près de moi.
Je plaça mes doigts entre l'écart des oreilles du chaton et je commençait à le caresser.
Éprouvant du plaisir, le chat ronronna, il ferma les yeux et se laissa faire.
Le chat se blottit au creux de mon ventre."T'es mignon toi, tu sais que tu as un pelage très soyeux ?"
Le chat releva les yeux vers moi, comme touché par ces paroles.
Il les implanta dans les miens avec une grande profondeur.
Je détournais le regard gêné."Eh bien, si on m'avait dit qu'un chat pouvait m'intimider je lui aurait ri au nez, pas vrai mon chaton?"
Miaulement.
Je prends ça pour un oui.
Je me laissa tomber sur le lit, regardant le plafond blanc, et le lustre somptueux reflétant la lumière du soleil couchant.
La douce chaleur du soleil éclaircissant mon visage, je profita de ce moment de calme, le chat au pelage crème vint se glisser sous mes doigts, sa respiration allégée et la chaleur de son corps me donna rapidement sommeil.
Je ferma les yeux, attendant le marchand de sable, qui n'arriva pas.
La chaleur et la respiration agréable du chat était partie quand j'ouvris les yeux, mon regard se porta attentivement vers le ciel.
La lumière du soir tombant avait été recouverte par d'épais nuages sombres.
Un éclair zébra le ciel et le tonnerre gronda à la seconde qui suivit.
Je me leva en hâte et ferma la fenêtre, peu après un torrent de pluie s'abattit sur la ville de Paris.
Les gouttes glissant le long de la vitre et vinrent fusionner avec le rebord de la fenêtre.
Je sortit de la chambre et m'approcha de Cosette dépoussiérant le tableau de Montegallo, le créateur de cet hôtel."Quel dommage, plus personne ne lui prête attention à ce pauvre Montegallo, regarde moi ça."
Une toile d'araignée était accrochée au coin de la tapisserie, Cosette ôta cette horreur et m'autorisa à partir.
Le tonnerre faisait rage dehors. Arrivé à la réception je vis hommes, femmes et enfants trempés, ils s'étaient sûrement réfugiés dans l'hôtel pour se mettre à l'abri de la pluie.
Des étrangers demandaient à rester pour la nuit par mauvais temps, je les accompagnais à leur suite en leur faisant découvrir la chambre."Si vous avez besoin d'aide n'hésitez pas à appeler la réception grâce au téléphone posé sur la table de chevet, sur ce je vous souhaite une bonne nuit."
Je fis la révérence avant de ressortir de la chambre à coucher en prenant le double des clefs.
Longeant le couloir je vis au loin le pelage laiteux du chat que j'avais vu auparavant, il semblait perdu et totalement apeuré.
Je m'approcha de lui et le pris dans mes bras essayant de l'apaiser tant bien que mal, ses muscles se détendirent et ses yeux se fermèrent.
Or mes efforts pour réussir à le calmer furent vaincus par le grondement du tonnerre et l'animal me glissa des mains et s'enfuit, me laissant devant une porte entrouverte où se tenait la famille royale Zangdar en conférence avec les représentants des familles de l'aristocratie.
Le roi pris la parole, son teint était plus pâle que d'habitude et sa voix plus grave."Donc d'après nos espions, le royaume Kerási voudrait nous attaquer on ne sait quand ni pourquoi mais ce sont les seules informations que nous avons."
Je retint mon souffle, essayant de me fusionner avec le mur, d'après les rumeurs que j'avais entendu le mois dernier le Roi Kerási s'entendait très bien avec le Roi Zangdar et ils avaient même entrepris des affaires de guerre et formé une alliance entre leurs deux royaumes.
Alors pourquoi sortir la hache de guerre après ces jours de paix?
Le duc, visiblement furax bondit hors de sa chaise et tapa la pauvre table avec son poing."Je refuse de faire la guerre dans ces conditions ! Sans savoir le pourquoi du comment, la meilleure alliance que nous ayons forgés jusqu'à présent se retrouve brisée du jour au lendemain sans aucune raison et nous déclare la guerre comme si s'était aussi simple d'aller au marché et de s'acheter des légumes !
Le roi se gratta la barbe.
"Effectivement c'est louche tout ça, nous devrions envoyer beaucoup plus d'espions dans ce qui est maintenant le royaume ennemi pour connaître la cause de ce changement si soudain. Nous devons partir de cet hôtel pour renforcer la garde et sécuriser les habitants et nous préparer au pire."
Je vis sur tous les visages une expression grave et sévère. Même le visage du prince qui était d'habitude comique et malicieux, était maintenant taillé par la gravité de la situation critique dans lequel notre royaume flottait.
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Story Leortos (Pause)
FanficDortos, un jeune homme, travaille dans un hôtel célèbre: Le grand palace. Cet hôtel est convoité par les personnages connus et les journalistes. Le soir même la famille royale vient dans l'hôtel pour les affaires du royaume. Le fils du roi, Léo, tom...