Non

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J'me souviens d'la fois ou j'tai dis non, j'me suis trouvé fort parce que jusqu'à présent, j'avais jamais été capable de verbaliser que j'étais pas à l'aise. J'me souviens d'la fois ou tu m'as pas écouter, pis que bein t'as pousser, pis pousser, pis pousser. Pis bein devine quoi, ça a été trop loin. J'pensais que mon non s't'ai clair pour t'exprimer que bein, j'tai pas consentent, mais on dirait que ça a pas marché.

J'me suis dis que s't'ai probablement de ma faute tu sais, après tout, j'avais peut-être pas été assez clair, peut-être que j'l'avais pas dit assez fort ou assez fermement. J'suis vraiment venu qu'à me blâmer, pis qu'à me dire que j'étais dans le tord, que s't'ai pas ta faute. Pis après avoir réfléchi, j'ai remarqué que c'était le contraire. J'ai soudainement compris pourquoi les victimes d'harcèlements et d'agressions sexuelles parlaient pas toujours, c'est parce qu'on se blâme. On se dit au début qu'on a peut-être pas été assez ferme, peut-être qu'on a pas été clair et même bein, on en a honte tu vois, parce que les gens peuvent banaliser ça.

«Y'a juste une forte libido» qu'on m'a dit, mais pourquoi est-ce qu'on défend l'agresseur et qu'on soutien pas la victime? Pourquoi est-ce qu'on justifie parfois une agression sexuelle, pourquoi est-ce que ça serait correct parce que «y'a juste une forte libido»? Pourquoi est-ce que j'devrais sentir le blâme sur moi, comme si j'étais forcé qu'à me dire: ah c'est ma faute y'a une forte libido.

J'sais même pas pourquoi j'écris ça, pour me libérer l'esprit probablement. J'veux juste que les gens sachent que non, c'est non. Un non c'est pas un peut-être, un non c'est pas un convainc moi. Un non, c'est un non, y'a pas de 2ième sens. Non, c'est plus qu'un simple mot.

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