Malheureux (tome 2)

Obscurité

Point de vue Obscurité (inconnue):

-Obscurité? Sérieux?

-Je sais... C'est idiot comme... Comme... Nom.

-Mais nooon! C'est original et très beau!

Je baissais la tête en cachant mes yeux qui commençaient lentement à se remplir de larmes. Une pleurnicharde. Je suis simplement une pleurnicharde! Ma nouvelle amie s'avança et posa une main rassurante sur mon épaule. Elle effleura mes cheveux courts et noirs et les plaça derrière mes oreilles afin qu'on voit mieux mon visage.

-Voilà! Ce n'est pas parce que tu t'appelles Obscurité qu'il faut que tu te caches, même avec tes cheveux!, me dit-elle en me faisant un clin d'oeil rempli de confiance. Moi, mon prénom est pire, c'est Crystelle!

-Pff ton prénom est très bien mais tu as raison sur un point... Je suis toujours très renfermée.

-Au moins, tu l'assumes! Mais pour régler ton problème d'assurance, pourquoi ne parlerions nous pas de notre enfance?

Je reculai légèrement sur le lit rouge de ma chambre et la regardai l'air horrifié.

-Ce n'est pas une bonne idée.

-Mais siiii! Ça serait parfait pour qu'on se connaisse mieux! Allez, commence!

-Non... Je te dis que ce n'est pas une bonne solution. Je n'ai pas envi d'en parler.

-Pfff! Tu dis que tu es d'accord sur le fait qu'il est temps que tu t'assumes et ensuite, tu rebrousses chemin en me cachant des choses? C'est pas très logique ce que tu me dis!

-Hannah. Il n'y a rien de logique avec moi. Je ne veux pas parler de mon enfance, il n'y a rien d'intéressant à partager... Juste... Des choses qu'on veut oublier.

-Très bien, comme tu veux. De toute façon, c'est le moment que je retourne chez moi pour aller manger! Ma mère a cuisiné de la pizza, tu veux venir manger chez moi?

-Non, ça va aller. Je vais me reposer avant que de te revoir demain à l'école!

-pffff! Tu insinues que je suis difficile à vivre??!!

-noooooon!

-Bon, on va dire que je n'ai rien entendu! Mais je te préviens, couche toi tôt! Je vais VRAIMENT te mener la vie dure demain! Mouhahaha! Bye bye!

-chao!

Hannah sortit de la chambre en gambadant. J'entendis au loin, la porte de ma maison se refermer. Je pus enfin souffler et tomber couchée sur mon lit. Je regardai le plafond en pensant à ce qui aurait pu m'arriver. <<Si elle m'avait fait cracher le morceau sur mon enfance, je crois qu'elle serait partit en courant depuis bien longtemps. Mais pas seulement en courant, en criant d'horreur aussi!>>, pensai-je en tripotant le bout de mon chandail de laine entre mes doigts.

Je me relevai et commençai à me gratter intensément le dos.

-Foutu dos, marmonnai-je tout bas.

Je me levai de mon lit et marchai dans le couloir pour me rendre au salon, celui-ci étant près de la porte d'entrée. J'ouvris la télévision et écoutai quelques émissions en m'allongeant confortablement sur le divan. Pourtant, je regardais toutes les chaines de télé et il n'y avait rien d'intéressa... Ah! Mon émission de cuisine préférée!

Pendant que je regardais méticuleusement les cuisiniers qui concoctaient une salade de poulpe, j'entendis un <<toc! Toc!>> sur la porte. Ce devait sûrement être ma mère. C'est l'heure où elle arrive à la maison habituellement. J'ouvris la porte mais la personne que je voyais n'était pas ma mère. Un inconnu, plutôt baraqué, les épaules larges et des mains d'ours entra chez moi en me poussant. Je trébuchai et tombai au sol. Mon dos heurta le plancher et je sentis une vive brûlure à l'intérieur. L'homme me relevai en me tenant la gorge à l'aide de son énorme main en me plaquant ensuite sur le mur du salon. J'avais peine à respirer et sa poigne de fer n'avait pas l'air de vouloir lâcher sa prise.

-Tu vas tout de suite rentrer à Heptavus, obscurité. Maintenant

Je voulus lui répondre mais le manque d'air m'en empêchai. L'inconnu deserra ses doigts légèrement et je pus lâcher dans un souffle:

-Dans tes rêves.

-Tu ne me donnes pas le choix alors.

Il me donna un bon coup de poing dans le ventre et je me pliai en deux. La douleur était insupportable et l'homme en profita pour me mettre sur son épaule, sortir de la maison et me monter dans sa voiture. Il m'enchaîna au banc de derrière et me banda les yeux. Je l'entendis refermer la porte et se placer sur le banc de conducteur de l'automobile. C'est ainsi qu'il fit fonctionner le moteur et que la voiture partit. J'avais envi de pleurer, pleurer très fort. Mais je me retins pour montrer à mon kidnappeur que je n'avais pas peur, même si j'étais morte de trouille. Je ne voulais pas retourner à Heptavus. Je sais que si j'y retournes, on m'exécutera après une séance de torture et que je me sois moi-même torturé à cause de tous les souvenirs qui reviendraient me fouetter l'esprit. Je frissonnai déjà rien qu'à l'idée de le vivre en réalité.

Alors que je pensais, la voiture s'arrêta d'un coup, m'envoyant me frapper contre le banc devant moi. Je sentis ma tête tourner malgré que ne ne voyais rien à cause du bandeau qui cachait ma vue. Mes idées devenaient tout d'un coup moins claire.

Bruit de vitre brisée. Bruit de coup sur une tête. Les portes de la voiture s'ouvrent. Je me fais prendre en mode princesse. On enlève mon bandeau. Je vois flou. On me remet sur mes pieds. Je vomis. Je tombe à la renverse. Je m'évanouis.

***

Je me réveilles avec une douleur aigu à la tête. Je sentis mon corps compressé dans quelque chose. J'ouvris doucement mes yeux et me vos retrouvée dans une cage à peine assez grande pour que je puisse m'asseoir correctement. Mes jambes étaient repliées sur moi et ma tête touchait au barreaux au dessus de moi. De plus, je sentis quelque chose dans mon dos. Mes ailes. Elles s'étaient sûrement ouvertes d'un coup quand je me suis frappée la tête. J'essayai de regarder autour de moi mais il faisait sombre et mes yeux avaient de la misère à s'adapter au noir intense. Mais je sentais quelqu'un proche de moi.

-Il y a quelqu'un?

-Bien sûr... Et quelqu'un dans une très mauvaise posture, dans les deux sens du terme.

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