Chapitre 1: Une vie à reconstruire

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 -  Eléna !

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 - Eléna !

C'était monsieur Lesarme qui venait de rappeler à l 'ordre Eléna qui rêvassait à la fenêtre. Elle se redressa, ouvrit son livre de maths et les yeux river sur l'horloge, elle attendait l'heure fatidique de la délivrance. Elle n'en pouvait plus de cette vie, de ces profs de cette petite île perdu dans un océan qui ne figurait que sur les cartes de pécheurs et qui l'avait vu naitre il y à presque seize ans, marre de ce village qui semblait figée dans le temps et où rien ne changeait jamais, marre de ces cours, de sa mère qui faisait tout pour la rendre heureuse et même son ami Eric qui avait toujours été la pour elle, plus rien n'avait de sens, Eléna ne voulait qu'une chose être enfin libre et la seul façon de l'être était de quitter Miste, quitter sa mère et quitter Eric. Ce cours de mathématique ne l'intéressait absolument pas, elle préférait rêvasser à la fenêtre en regardant la mer de Lystos. Elle n'aimait pas l'école, depuis toujours elle savait qu'elle était faite pour quelque chose de plus... spécial, quelque chose qui la ferait sortir du lot, ce que Eléna voulait c'était l'aventure et la liberté, mais pour l'instant elle était bloquée dans cette salle avec ce prof acariâtre et triste à écouter des cours sur les trinômes et sur ce bon vieux Pythagore, qui ne l'intéressaient absolument pas. Aller encore cinq minutes et elle serait enfin libre, demain c'est le week-end.

La cloche retentit

- Enfin la fin des cours. Se dit Eléna

Elle prit le chemin qui la ramenait chez elle. Toujours le même chemin depuis qu'elle avait l'âge d'aller seul à l'école de son village, Carne

- T'as réussi le contrôle de math. demanda Eric, ce qui sortit Eléna de sa torpeur

- Bof je n'en sais rien, je ne pense pas de toute façon ce prof me déteste regarde tout à l'heure il m'a crié dessus juste parce que je regardais par la fenêtre

- Mais non il veut juste que tu réussisses ton année. Dit Eric avec une voix qui se voulait convaincante.

Ils passèrent alors devant l'église du village, le père Jules les salua en les voyant passer. Eléna n'aimait pas cette église, elle se souvenait encore de la cérémonie d'enterrement que le père Jules avait présidée lorsque son père avait officiellement été reconnue comme disparue en mer, les pleurs de sa mère mêlés au sien avec Eric qui tentait de la consoler mais qui ne pouvait faire plus que la prendre dans ses bras et la regarder verser ses larmes. Cela faisait déjà huit ans que son père avait disparu, Eléna n'avait que sept ans lors de cette cérémonie, mais tout était à jamais graver dans sa mémoire, elle revoyait le cercueil en bois de chêne recouvert de fleurs, les voiles noires des convives, l'éloge que sa mère avait récité et la mise à la mer du cercueil comme le veut la tradition dans les petites iles de pécheurs comme Miste. Aujourd'hui encore, Eléna voyait danser les flammes des bougies de la marche mortuaire, elle dansait devants ses yeux dans une ronde sans fin ni commencement avec la même vivacité. Ils passèrent ensuite devant la maison d'Anna puis devant celle de Morgane, cette vision ramenèrent Eléna loin du feu des bougies et ses yeux s'emplir de larmes Elle se souvint de la complicité qui les unissait tous les quatre avant ce tragique événement et sa douleur n'en fut que plus grande.

Les reliques de ValondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant