Mon cœur mis à nu

Des pensées entremêlées

Ma vie n'est pas la plus belle ni la plus excitante, je vous l'accorde. Mais j'ai tant à écrire, tant de larmes à vider sur le papier, tant d'espoir à diffuser, de faits à relater, d'émotions à retranscrire. 

Venons-en au principal. 

Je suis une gamine bancale qui cherche une certaine stabilité sur le fil de sa vie, et croyez-moi, plus d'une fois j'ai menacé de tomber dans le vide. Et pour tout vous dire, je m'y suis déjà engouffrée, plutôt cent fois qu'une. Je m'appelle Laura mais ce n'est qu'un détail parmi tant d'autres, mon prénom importe peu.
Moi, je suis là pour vous narrer mes chutes, mes sentiments en vrac et la Vie, la vraie, celle que j'aime après l'avoir tant haïe, après avoir voulu la quitter, au premier virage, au premier naufrage.

Il fait beau ce matin. De nouveau, le soleil est présent, la pluie ne pénètre plus en mon cœur, noyant toute mon allégresse. J'ai connu les tempêtes, les ouragans, les tremblements de terre et enfin, la météo semble être un tant soit peu clémente avec ma personne. Enfin, ma demie-personne. Pourquoi ouvrez-vous grand les yeux de la sorte, comme si j'avais prononcé je-ne-sais quelle absurdité ? Je sais que pour certains, le handicap est tabou. Vous n'osez même pas le regarder dans les yeux, sait-on jamais, qu'il soit contagieux. Vous le fuyez comme la peste, voyant le handicap avant tout, à en oublier l'homme qui se trouve sur son fauteuil roulant. 

C'est aussi pour ça que je suis là, face à mon écran d'ordinateur, laissant mes doigts danser une valse sur le clavier. Je veux vous dire que handicap ne rimera jamais avec faiblesse, que maladie rime malgré tout avec vie. Je veux que vous rangiez votre pitié dans le fond d'un tiroir, que vous laissiez votre incompréhension sur la table de chevet, que vous assassiniez vos préjugés. Je veux que vous compreniez que même privé de nos yeux, nous pouvons savourer les merveilles de la vie. Je veux que vous sachiez que sans jambe, il est possible d'escalader des montagnes, même le Mont Everest. 

Et pour cause, j'ai franchi ces sommets qui me semblaient insurmontables, après avoir maintes fois dévalé la pente. Pourtant, les médecins avaient prédit le pire pour moi. Tout le monde craignait pour mon avenir. Je suis la preuve vivante que l'impossible n'existe que dans nos têtes. 

Il est temps, je crois, d'en revenir au début, là où tout a commencé, là où tout a déraillé, dirait-on. 
C'était le vingt octobre mille neuf cent quatre-vingt dix-neuf, en pleine nuit. Je venais enfin au monde, après neuf mois à attendre dans l'obscurité. Ça aurait dû être la fête, un jour mémorable pour mes géniteurs. Mais non, le scénario a viré au cauchemar. J'étais le boulet de canon qui fait valser les illusions de mes pauvres parents. J'étais ce cadeau empoisonné qu'on aimerait ne jamais avoir déballé. 

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Bienvenu dans mon univers, chers lecteurs. Que pensez-vous de ce début ? Que croyez-vous qu'il se passera par la suite ?